Faut-il dire la vérité à ses salariés ? 5 conseils pour annoncer une mauvaise nouvelle
Des difficultés rencontrées dans la gestion du cabinet, l’obligation de se séparer d’une assistante, une nouvelle politique déstabilisante liée à un partenariat naissant… La vie professionnelle est faite de ces moments cruciaux où expliquer une situation délicate et complexe à son / ses salarié(s) devient inévitable. Faut-il alors tout dire ? La transparence est-elle indispensable ? Y a-t-il une façon de faire plutôt qu’une autre ? Voici cinq conseils pour annoncer au mieux une mauvaise nouvelle.
1.Éviter la rumeur
Comme dans toute entreprise, même la plus petite, quand un événement négatif et important concernant le cabinet est sur le point de se produire, les employés sentent intuitivement qu’il se passe quelque chose de sérieux. C’est ainsi que naît la rumeur. Si vous laissez cette dernière prendre de l’ampleur et circuler trop longtemps, il sera malheureusement déjà trop tard quand vous vous déciderez à annoncer une mauvaise nouvelle : les salariés auront le sentiment d’avoir été manipulés en étant prévenus au dernier moment avec l’impression d’avoir été mis au pied du mur de façon injuste.
Que faire ?
Anticiper ! Le fait d’attendre le tout dernier moment pour annoncer une mauvaise nouvelle importante et désagréable à vos salariés peut exacerber votre émotivité. Vous risquez de devenir de plus en plus nerveux à l’idée de devoir révéler la vérité. Bien évidemment, cette situation est anxiogène et délicate pour vous, évitez donc de vous soumettre à un stress inutile. Le mieux est alors d’anticiper : faire passer l’information par paliers, par exemple, peut être une solution moins radicale pour laisser le temps à chacun de se familiariser avec l’idée d’un changement à venir. Autre écueil à éviter, laisser une rumeur courir et faire son lent travail de destruction au sein de l’équipe : si vous restez sans réagir, celle-ci peut transformer une nouvelle en véritable drame… L’idée consiste à garder au maximum le contrôle de la situation, le temps doit rester votre allié.
2. Jouer la transparence
Dire la vérité est primordial, mais il existe une différence essentielle entre l’intention déclarée et la réalité. En effet, il est possible d’expliquer la réalité de la situation de façon édulcorée, sans apporter toutes les données d’un seul coup par exemple.
Que faire ?
Une solution judicieuse consiste à distiller les informations au cours de plusieurs réunions espacées dans le temps, afin que chacun puisse exprimer ses craintes et digérer la nouvelle donne. Les collaborateurs seront alors mieux préparés à aborder les changements. Cela peut s’apparenter à un numéro d’équilibriste mais cela peut aussi sauver bien des situations susceptibles d’aboutir à un état de choc. La manière dont vous allez annoncer la mauvaise nouvelle et présenter les choses est également déterminante : il faut toujours faire ressortir l’aspect positif d’une situation, quand c’est encore possible. Ce procédé fait appel à la faculté de résilience des salariés. Ce processus est déterminant pour continuer à garantir la qualité du travail et l’ambiance au cabinet.
3. Quand communiquer ?
Comment faire accepter la vérité à ses collaborateurs ? Il n’est pas nécessaire de communiquer trop tôt sur le sujet. Annoncer une mauvaise nouvelle trop tôt pourrait générer un stress inutile et laisser la part belle aux spéculations les plus douteuses. Prenez le temps de digérer et d’accepter vous-même l’information. Une fois cette étape passée, il vous sera beaucoup plus facile de l’expliquer de manière apaisée. Prenez votre temps et tâchez de trouver le moment le plus opportun pour commencer à diffuser quelques informations bien contrôlées.
Cette étape reste délicate car il s’agit de s’expliquer clairement, sans laisser planer de doute, d’informer sans inquiéter ; de faire la lumière sur la situation tout en épargnant vos collaborateurs et leur éviter ainsi d’imaginer le pire. Cela reste une phase transitoire, préliminaire à l’annonce finale qui se fera dans un second temps et de manière parfaitement construite.
4. Miser sur l’intelligence
Dès lors qu’il s’agit d’ annoncer une mauvaise nouvelle ou une vérité embarrassante à ses employés, il vaut mieux faire appel à l’intelligence de chacun. La vérité finit toujours par se faire connaître. Et si vos employés apprennent la vérité a posteriori et comprennent que vous leur avez menti, la confiance durement acquise entre vous sera définitivement perdue avec pour conséquence la dégradation de vos relations avec vos employés et un impact important sur l’activité du cabinet. Une mauvaise nouvelle présentée de la bonne manière sera toujours bien moins destructrice qu’un mensonge. Le plus important consiste à travailler ses arguments, les construire intelligemment afin de les présenter de façon factuelle et non dramatique. Encore une fois, il vaut mieux privilégier les annonces au compte-gouttes accompagnées d’un délai suffisant pour qu’elles puissent être correctement assimilées.
5. La sincérité avant tout
Pour rester sincère tout en gardant le contrôle de la transmission de l’information, il convient de respecter une forme de protocole :
- Intégrer soi-même l’information et la faire sienne avant de l’expliquer à un tiers.
- Essayer d’apporter une explication claire au changement en cours.
- Rester concret quant aux conséquences de la nouvelle situation sur l’activité du cabinet et pour chaque salarié.
- Définir de façon claire et pragmatique comment ces changements et les nouvelles solutions vont être mis en pratique dans le cadre du cabinet (Comment ? Quand ? De quelle manière ?).
- Et enfin, le plus important : soyez astucieux et inventif afin d’obtenir l’adhésion de vos employés concernant les impondérables de la vie du cabinet. Vos collaborateurs pourront alors être force de proposition et porter ce nouveau projet ou accepter les changements de façon positive et constructive.
Savoir s’adapter
Il est conseillé de ne pas travestir la vérité en la cachant ou en mentant à vos collaborateurs. Néanmoins, chaque situation est particulière et il faut savoir s’adapter à la situation en gardant à l’esprit le respect de vos salariés. Un écueil à éviter à tout prix : ne sous-estimez jamais leur intuition et leur intelligence. Ce serait une erreur dommageable pour la vie quotidienne du cabinet. Il n’existe donc pas une seule et unique voie à suivre, mais une multitude de solutions possibles. À vous de vous adapter à la situation, aux personnes, aux conditions en restant cohérent avec vos propres convictions et en respectant chaque collaborateur.