C’est à vous d’écrire la suite du sauvetage du dentaire en France
En un mot : qui sont les CCDeLi ? Intellectuellement, philosophiquement, sur le terrain… Une chose est certaine, les CCDeLi 35 me détestent car ils ne partagent en rien mon analyse syndicale dans mon dossier « Pourquoi et comment en est-on arrivé là ? » publié en 8 épisodes dans le journal Dentoscope, et mis en ligne sur EDP dentaire, article dans lequel je félicitais grandement les CCDeLi. Pourtant, ils m’ont jugé et condamné en ennemi pour mon approche critique de nos syndicats majoritaires, tandis que je militais à fond pour tenter de sauver l’éthique de la profession et la qualité des soins ! Ça demande réflexion quand même, tellement c’est surprenant.
Dixit les CCDeLi 35, mon article n’est que dénigrement systématique, incapable de fédérer un mouvement, sous-entendu, comme eux ont pu le faire… jusqu’à la signature traîtresse du RAC zéro. Mais, savent-ils que créer un mouvement fédérateur, juste pour fédérer un mouvement, n’est qu’une vague éphémère qui disparaît dès sa première et en même temps dernière éclosion… C’est ce qui leur est arrivé, car, lors de la visite inaugurale du nouveau centre de soins dentaires à Rennes par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, les CCDeLi 35 ont voulu à nouveau « fédérer » une nouvelle vague de protestation à son encontre, laquelle a été annulée au dernier moment, faute de participants… Flop ! Voilà la notoriété actuelle de ce mouvement proche du zéro… Ils ont laissé tomber les confrères résistants-revendicateurs (nous), avant et après la signature conventionnelle, et ils récoltent de ce lâchage un lâchage en retour… Désormais, je ne vois plus où se trouve la crédibilité des CCDeLi, lesquels semblent n’avoir hérité que des défauts de nos syndicats, si tant est que nos syndicats aient une seule qualité.
Pour être tout à fait honnête, j’ajouterais que tous les CCDeLi de France n’ont pas exactement la même philosophie que les CCDeLi 35, fondateurs du mouvement, mais, à l’heure d’aujourd’hui, qu’ont-ils fait de plus ou de mieux pour militer efficacement pour la défense de la dentisterie française ? J’aimerais bien le savoir. Pas vous ?
Ainsi, comment comprendre les CCDeLi, sachant qu’ils ont été créés dans le seul but de lutter jusqu’au bout contre le Règlement arbitral et donc contre le Reste à charge zéro et contre la politique de santé actuelle, mais que les syndicats CNSD-UD pensent le contraire (car ils ont signé la dernière convention, ainsi que toutes les précédentes depuis 35 ans ! Ce n’est pas rien…), alors pourquoi les CCDeLi ne critiquent-ils en rien ces syndicats, pourtant responsables et coupables à 100 % de la politique de santé actuelle puisqu’ils ont tout signé depuis 35 ans (voir mon article sur EDP dentaire). Pis encore, car ils les soutiennent dans leur dur (sic !) métier et les félicitent pour l’énorme (sic !) travail qu’ils font pour nous défendre ! On comprend mieux leur détestation du Dr Kharitonoff. Mais, que penser ou déduire d’un tel comportement à ce point paradoxal des CCDeLi ? La seule réponse possible, c’est que CCDeLi et syndicats sont des compères jouant les fausses différences devant nous pour mieux s’entendre entre eux, en coulisses, sur la manière de nous mener à l’abattoir… CCDeLi et syndicats : même combat, le RAC zéro (RAC zéro total… en ligne de mire).
Le vrai visage (voulu par choix a priori, ou subi a posteriori des déroulements événementiels) de la philosophie CCDeLi a été comme suit. Véritable fer de lance de la collaboration syndicale active pseudo-critique. Ils soulèvent une partie des injustices dont nous sommes actuellement les victimes tous azimuts, pour mieux nous les faire accepter au final… Quid de cela ? Ils fédèrent notre mécontentement, notre motivation à nous défendre, nos espoirs et, pour finir, ils nous renvoient de force à nos syndicats qui en sont les causes et pour lesquels changer leur ligne de politique de santé est une aberration, voire un complot ! Ce qui me pousse à penser que les syndicats ne peuvent que retourner leur veste (enfin) s’ils désirent nous défendre véritablement, sinon, ils ne peuvent que disparaître si nous faisons tout, réellement, pour être bien défendus… Un comble difficile à encaisser de la part de « confrères syndicalistes »…
Mais peut-on encore parler de confraternité avec les syndicats, lorsque l’on entend (voir l’édito de Paul Azoulay, Dentoscope n°196 du 26 juin 2018) un responsable CNSD déclarer que les dentistes sont trop privilégiés et trop riches par rapport au reste de la nation… On croit rêver ! Mr le Responsable CNSD, Mr le président CNSD, comment pouvez-vous démolir publiquement une profession dont vous faites non seulement partie mais que vous vous devez de défendre du haut de vos postes de responsable et de président de syndicat duquel vous touchez de grosses indemnités… À combien de fois le SMIC, au fait, se montent vos indemnités CNSD, ajoutées à vos gains professionnels ? Avez-vous conscience de votre faute déontologique grave, associée à la trahison militante que vous infligez à toute une profession 5 minutes après votre pseudo élection à 98,99 % des voix du « parti » qui vous a élu, nommé, serait plus honnête, président de la CNSD ? C’est de la contre-confraternité, un point c’est tout. Voilà pour les paroles haineuses de votre syndicat envers votre propre profession, lesquelles auraient légitimement dû vous mener droit en commission disciplinaire du conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes… On y a envoyé des praticiens pour moins que ça…
Fermons provisoirement cette parenthèse syndicale et revenons aux CCDeLi. Comment donc comprendre cette attitude et ce comportement de leur part ? Comment peut-on avoir un discours militant pour notre profession en refusant un syndicalisme CCDeLi tout en ayant une philosophie collaborationniste avec les syndicats puis avec le gouvernement et sa délétère politique de santé envers l’éthique de notre exercice avenir, comme vous l’avez dit vous-même avec force (voir le tract des CCDeLi 35 pour la manifestation de juin 2017) mesdames et messieurs des CCDeLi 35, je vous cite : « Stop à la destruction de la santé de qualité – la santé doit passer avant les exigences budgétaires et être préservée des pillages de la finance. Le règlement arbitral est une mise à mort programmée à court terme de notre système de santé, etc. »
C’est réellement troublant et incompréhensible quand on pense tout ça, et bien plus encore, de ne pas critiquer le syndicat responsable de cette politique et qui, donc, pense exactement le contraire des CCDeLi…
Ça tombe bien, réfléchissons un peu pour commencer à comprendre… À mon avis, c’est très simple.
- -1- Le côté militantisme est le reflet de la jeunesse contestataire qui forme majoritairement les membres des CCDeLi… et c’est super.
- -2- Tandis que le côté collaborationniste est lui le reflet de leur culture très inexpérimentée, conservatrice pro-gouvernementale et irresponsable au sens où ils refusent de prendre des responsabilités syndicales officielles tout en ne maîtrisant pas les conséquences de leurs actes et de leurs non-actes… pas super du tout pour nous… Voire très inquiétant.
- -3- N’y aurait-il pas aussi un zeste de vanité, dans tout ça ? La gloire de respirer l’air des ministères et de congratuler de hauts dignitaires n’est pas une vaine ambition pour tout le monde, après tout… C’est humain, mais c’est pas bien.
J’en donnerai simplement pour exemple le fait que les membres du CCDeLi 35, dans leurs AG des débuts des grèves, nous ont longuement parlé et mis en parallèle, à plusieurs reprises, le développement des CCDeLi départementaux parallèlement au développement des cellules LREM de Macron, avant son élection. Ils étaient fiers de se prévaloir de cette similitude de mise en place géographiquement des comités départementaux CCDeLi-LREM, comme si cela devait créer des liens de sympathie propres aux négociations actuelles !
Malheureusement pour nous (ceux qui refusent « pour de vrai » la « low-costisation » du dentaire) ce fut le chant des sirènes politiciennes, car les politiques (comme toujours) flattant la vanité des chefs des CCDeLi (à l’instar des chefs syndicaux) les ont ralliés à leur cause politique. Ils se les ont mis dans la poche, pour faire simple et vrai, ce qui leur a enlevé toute velléité dans leur militantisme, si petit qu’il put être. Il s’en est suivi qu’à l’heure des décisions et des choix les CCDeLi ont botté en touche, sans prendre une seule décision (d’accord ou pas d’accord pour signer ? « Faites ce que vous voulez », nous ont-ils asséné !), ce fut une lâcheté en même temps qu’un lâchage, nous renvoyant alors, nous, les véritables praticiens revendicateurs, dans les crocs de nos syndicats collaborateurs, les seuls supposés pouvoir nous défendre, on a pu le vérifier quelques jours après avec leurs signatures, en guise de trahison professionnelle (les millions des subventions « bakchich » des fonds conventionnels en sont peut-être la raison, tout simplement, voir plus loin). Avouez qu’il y a de quoi avoir un ressentiment profond après toutes ces trahisons à répétition contre notre profession. Le ressentez-vous autant que moi ? Pourquoi n’avoir pas dit non à la signature conventionnelle, alors que quelques jours après cette signature, vous écrivez dans votre communiqué de presse de juin, en ligne sur EDP Dentaire que cette nouvelle convention est un accord « perdant-perdant » ?
En outre, à bien y réfléchir, il ne s’agit pas de perdant-perdant, mais bien d’un accord perdant-perdant-perdant… Ainsi, les patients sont perdants par la qualité des soins zéro à charge et aussi financièrement pénalisés par « l’envolée » brutale actuelle de leurs cotisations santé, largement supérieures aux bénéfices qu’ils pourront tirer de leurs RAC zéro (dentaire, optique et audio confondus). Ensuite, les chirurgiens-dentistes sont perdants par la réduction importante de leurs honoraires, l’augmentation de leurs charges (CSG et cotisations santé) et donc la baisse relative de leurs revenus. Enfin, le gouvernement aussi est le grand perdant car il n’aura engendré que des mécontents à vouloir tenir jusqu’au bout une promesse fallacieuse de radin. Car, plutôt que de mettre honnêtement la main au portefeuille, afin d’obtenir une augmentation du budget dentaire, le gouvernement a fait payer aux patients et aux chirurgiens-dentistes sa propre promesse du RAC zéro, pratiquement sans débourser un sou… Et hop ! Ni vi ni connu, je t’embrouille. Ce comportement pernicieux est une roublardise qui prend les patients et leurs soignants pour des analphabètes décérébrés : rien ne sera pardonné au gouvernement par ses futurs non-réélecteurs…
Ajoutons à cela que lesdites signatures syndicales étaient belles et bien programmées depuis le début des grèves… comme je l’avais écrit et publié. De ce fait, les CCDeLi étaient, pour les syndicats (CNSD-UD), une aubaine : sous couvert de leur faire profiter gracieusement de leurs réseaux logistiques et sous réserve de ne pas se convertir en syndicat, (concurrence et monopoles obligent), les syndicats ont tout fait pour que les CCDeLi fassent leur boulot, car c’était leur rôle aux syndicats que de militer activement pour défendre la dentisterie actuelle.
Mais, sachant qu’ils signeraient quoi qu’il arrive, ils savaient que d’organiser toutes ces manifestations, toutes ces collectes d’argent-lobbying, (quelle belle et grandiose fumisterie que de considérer que financer des pots de vin et du trafic d’influence pourrait changer des négociations qui n’en étaient pas et qui n’ont pas eu lieu, puisque au final, la convention est bien pire que le règlement arbitral, ce qui aurait dû faire bondir et hurler les CCDeLi créés pour lutter contre le Règlement arbitral…. Tout cet argent pour graisser des pattes malhonnêtes, après les avoir serrées aux assemblées, qu’en reste-t-il, à l’heure du bilan ? Et d’ailleurs, un bilan a-t-il été fait chez les CCDeLi ? Non ! Alors, faisons-le ici. En fait ils savaient par expérience qu’organiser toutes ces actions à visées pseudo-militantistes, la CNSD-UD savait très bien ce qu’elle faisait en laissant faire le « sale boulot » aux CCDeLi… Les actions CCDeLi n’étaient pas autre chose qu’un écran de fumée destiné à camoufler les réelles intentions des syndicats tapis dans l’ombre des CCDeLi alors sous les feux des projecteurs de l’actualité.
Si la CNSD-UD avait elle-même milité activement en première ligne sur le terrain pour nous défendre, elle n’aurait pas pu signer les conventions sans perdre la face devant ses adhérents et devant toute la profession… Bien évidemment ! Donc la CNSD-UD, en restant discrète sur les fronts médiatiques, nous prouve bien qu’elle savait déjà qu’elle signerait, car elle se devait de le faire pour toucher les subventions colossales des fonds conventionnels, en fidèle vassale qu’elle a toujours été des gouvernements successifs depuis 35 ans. Voilà, notre second compérage : celui des syndicats avec les gouvernements. On a bien, au final, un double compérage, tripartite, la boucle est bouclée et les 40 000 docteurs en chirurgie dentaire vont pleurer la fin de la qualité des soins de leur profession plus libérale du tout, et ce, malgré les grèves bien suivies et les belles cagnottes pour lever des fonds et l’argent du lobbying et les lourdes cotisations syndicales utilisées contre eux, tous ces efforts aggravant leur propre perte… La misère noire…
Après cette signature, seuls les CCDeLi ont bel et bien perdu la face, ce qui a permis aux syndicats de sortir de l’ombre sans s’être « mouillés » pour nous défendre et pouvoir signer sans trop se contredire (encore merci aux CCDeLi pour cela ! Sans eux, c’était pas gagné pour nos « gentils syndicats »), mais eux aussi nous ont raconté des sornettes dans les médias. Lisez donc ce qui suit et qui a été publié dans l’Information Dentaire (n°42 vol. 99 – 13 décembre 2017, p. 15). Je cite : « La CNSD et l’UD rappellent qu’aujourd’hui 80 % des actes réalisés dans les cabinets dentaires sont déjà en reste à charge zéro… Ces actes sont honorés à des tarifs fixés inférieurs aux coûts réels. C’est cette situation scandaleuse que nous dénonçons : nous réclamons que ces actes soient convenablement revalorisés. Sans financement massif, cette promesse (reste à charge zéro) est irréaliste et pourrait figer toute l’activité des cabinets de la filière dentaire… ». Et plus loin… « Les CNSD-UD avaient appelé à la fermeture des cabinets dentaires du 27 novembre au 2 décembre 2017 pour protester contre le règlement arbitral et le reste à charge zéro. » Moi, j’appelle ça être contre ces deux choses… Pas vous ? Alors pourquoi les CNSD-UD ont-ils signé une convention bien pire aujourd’hui, et qui va s’aggraver pendant deux années consécutives, permettant un zéro à charge bien plus volumineux au final dans 3 ans (et à terme… total) alors que pour eux, en 2017, il était déjà insupportable d’avoir un zéro à charge pour 80 % de nos actes.
Pourquoi avoir signé pire que ce qu’ils dénonçaient 6 mois avant ? Et pourquoi trouver que ce qu’on a signé de pire n’est pas si mauvais que ça alors que c’était insupportable 6 mois avant ? Moi j’appelle ça « un double langage » pour bien nous anesthésier, nous tromper, toucher les fonds conventionnels et pour bien gruger les 40 000 praticiens. Lesquels, bien évidemment, gobent tout ce que leur disent leurs syndicats et cela sans broncher. Les chirurgiens-dentistes sont des gens très gentils. On peut leur mentir à tire-larigot, ils disent toujours merci madame, merci monsieur. Pouvait-il en être autrement de la part des syndicats, quand on sait qu’ils touchent des subventions, les fonds conventionnels, uniquement liées au principe d’être syndicat majoritaire sous réserve de « signer les conventions de soins ». Ainsi, on n’adhère plus à une complémentaire santé, la simple adhésion à la CNSD-UD vous inscrit automatiquement aux conventions des réseaux de soins qui ont signé avec la CNSD ou l’UD.
Il est impossible de dire que ces énormes subventions (occultes à 100 %, car rien n’a jamais filtré là-dessus… Bizarre !) ne soient pas des pots-de-vin déguisés, liés à du trafic d’influence (syndicats-gouvernement) dont le but ultime est d’asservir toute notre belle profession (avec l’aide des syndicats). Et si les syndicats n’ont jamais « audité » ou publié les audits de leurs comptes, c’est pour cacher cet argent sale à nos yeux qui explique à lui seul la servilité mercenaire des syndicats aux instances gouvernementales. Qui peut dire le contraire sans rougir de honte ? Et qu’on ne justifie pas ces énormes subventions par une je ne sais quelle compensation suite à un « travail » supplémentaire du syndicat. Son seul travail supplémentaire, au syndicat, c’est celui de nous faire avaler les pilules ministérielles en guise de couleuvres, depuis 35 ans, mais je l’avoue, ce n’est pas rien, c’est une propagande difficile à gérer et à contenir et qui justifie bien ces énormes subventions qui enrichissent les syndicats pour mener les chirurgiens-dentistes à la robotisation professionnelle du libéralisme fonctionnaire low cost et mafieux d’Uber. Les syndicats sont impitoyablement doués pour ça : nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Mais nous aussi, nous sommes tous coupables d’avoir cru nos syndicats sans leur avoir demandé de nous rendre des comptes : on leur a fait confiance à 100 %, les yeux fermés, bien fait pour nous ! Pour exemple, le syndicat des médecins UFML-S (Union française pour une médecine libre – syndicat) a mis dans ses propres statuts le refus d’accepter des fonds conventionnels (subventions « bakchich ») pour préserver leur libre arbitre. Si ça ce n’est pas un aveu de refuser la corruption d’État, qu’est-ce que c’est !
Désormais, si l’on ne souhaite pas être conventionné aux réseaux de soins low-cost donc low-level, il ne reste plus qu’à se désinscrire des syndicats collabo. Il n’y a que l’argent qui compte avec ces gens, donc il faut leur couper les vivres. Ne pas être syndiqué, lorsque tous les syndicats majoritaires sont honteusement collaborateurs des gouvernements, est alors un acte de courage et de militantisme bienveillant, preuves d’une abnégation personnelle, faisant fi des intérêts individuels au regard de la communauté : être méjugé pour cela lorsqu’on défend une cause juste, sincère, honnête et désintéressée, devient une « légion d’honneur » dont on peut être fier à juste titre. Levez-vous, et dites non à l’esclavage d’une profession, désadhérez-vous de vos complémentaires santé et de vos syndicats pathogènes et génocidaires d’une profession, et les autoritaristes tomberont, car ils ne peuvent vivre sans nous, contrairement à nous qui pouvons vivre sans eux. Sans penser qu’en trouvant une autre RCP (responsabilité civile professionnelle liée à la cotisation syndicale), vous économiserez 300 ou 400 € : pourquoi dépenser autant pour un syndicat qui veut diminuer vos revenus ! Soyez logiques.
Et n’en déplaise à certains, mes écrits ne sont en rien du dénigrement systématique, car les propositions d’actions individuellement fédératives que j’ai proposées depuis le début sont là : « Démissionnez des réseaux de soins, démissionnez des syndicats ». Ce sont là, des actions fortes et efficaces si chacun s’y colle, comme moi (depuis toujours). Alors, le système ne peut être que révisé par le haut commandement. Dites non, et faites-le, vous verrez l’immense et rapide succès de cette action de masse tellement simple et facile à opérer. Essayez et vous verrez les résultats spectaculaires à très court terme, ne vous préoccupez pas de vos voisins, faites-le avec le courage et la certitude de défendre un idéal professionnel que vous partagez avec vous-même, 40 000 fois, ce qui est déjà beaucoup, car il n’y a que vous seuls pour défendre le tout de notre profession.
Ce n’est là ni du dénigrement systématique ni du fédéralisme gratuit sans suite comme les CCDeLi. Il s’agit tout simplement de fédérer chez chacun de nous la force et la manière de nous défendre seuls, puisque personne ne veut le faire et que ceux qui sont payés pour ça nous trahissent et mordent la main qui les nourrit, sans honte ni vergogne… misère. Le redressement de la qualité des soins dentaires pour tous ne passera que par l’augmentation du budget d’État qui lui sera attribué (les CCDeLi l’ont dit alors qu’ils le fassent s’ils sont cohérents). C’est exactement la même philosophie qui fut appliquée, en son temps, pour redresser la santé de la finance en France. Pourquoi la santé dentaire n’aurait-elle pas droit elle aussi, ne serait-ce que 1 000 fois moins, à une aide d’État au lieu de se faire humilier et détruire par un système financier autocratique. Un banquier président veut des bénéfices, pas du social de santé qui ne génère que des coûts et des déficits, ce qui est la définition même du social qui ne rapporte que du bien-être pour tous, les sans-grades étant bien plus nombreux. La redistribution des richesses est une obligation morale de la classe dirigeante qui prend le risque, à défaut, de se voir démettre de ses fonctions et de ses irresponsabilités actuelles.
En conclusion d’analyse de la philosophie CCDeLi, et pour tout bilan, on est obligé de penser que, pour le moment, elles n’ont fait que brasser de l’air, sans aucune retombée positive pour la profession. Pis, leurs actions ont aggravé les « punitions » infligées à l’ensemble de la profession par le gouvernement, aggravant d’autant notre profond ressentiment. Tout compte fait, les CCDeLi n’ont réalisé qu’un fédéralisme gratuit, sans suite et douloureusement décevant !
Et si, avec la CNSD, dixit son nouveau président, la ligne politique reste le changement dans la continuité, alors on peut dire qu’avec les CCDeLi, la ligne politique est le refus dans l’acceptation (pire que tout !). Je ne vois rien de plus décourageant, de plus décevant, ni de plus trompeur aux yeux d’un militant sincère, lequel, à juste titre, a des raisons de se sentir bafoué et humilié par ses propres confrères après leur avoir donné peu ou prou sa confiance pour nous sortir de ce malheur.
Ainsi :
- -1- Réclamer le retrait du Règlement arbitral, et créer les CCDeLi pour ça.
- -2- Demander et obtenir la fermeture des cabinets pour grèves avec participation financière pour frais.
- -3- Faire descendre la profession dans la rue pour des manifestations.
- -4- Faire envoyer à la CPAM une lettre de déconventionnement par une majorité de chirurgiens-dentistes.
- -5- Aller serrer des tonnes de palluches au ministère.
- -6- Réclamer et obtenir des milliers d’euros pour pratiquer du lobbying à l’Assemblée ainsi que des cagnottes pour financer les assemblées générales.
- -7- Convoquer des milliers de confrères aux assemblées générales CCDeLi et ce à plusieurs reprises.
- -8- Développer des énergies considérables pour expliquer aux maires, aux élus, aux patients et promouvoir un soutien de leur part à nos revendications.
- -9- J’en oublie encore, pardonnez-moi, tant de choses ont été faites, ne serait-ce que toutes ces heures et cette énergie à écrire pour vous, les analyses que vous êtes en train de lire !
- – Et tout ça, pour rien, rien et encore rien.
- – Tout ça pour ne pas se positionner, « pour » ou « contre » avant la signature de la convention. Critiquer sans prendre parti est là le véritable « dénigrement » irresponsable.
- – Tout ça pour arriver à un résultat pire que si rien de tout ça n’avait été fait. C’est à pleurer de constater ça. C’est à décider de partir en retraite sur le champ ! Tellement les bras m’en tombent.
Quand le remède est pire que le mal que faut-il faire ? Le principe premier en médecine n’est-il pas : Primum non nocere (D’abord ne pas nuire). En ce sens, les actions CCDeLi ont été un échec cinglant et nocif, ayant, par-dessus le marché, aggravé la situation de l’exercice libéral des chirurgiens-dentistes. Et lorsque l’on termine la lecture du communiqué de presse des CCDeLi en juin 2018, après la signature de cette convention, on se dit que ça va encore continuer… à gesticuler dans le vide. Mais sans moi, cette fois-ci : quitte à me démener, au moins que j’aie l’impression qu’un résultat, même minime, reste possible, à mes yeux. Avec les émergences à foison de tous ces think tanks, de tous ces tchats, ces posts, ces tweets, tous ces commentaires sur le Net qui tournent en rond, n’en finissent plus, et qui ne sont que des « réservoirs de pensées » conservatrices de bobos intellos anonymes, même s’ils rivalisent d’intelligence, de lucidité et de tout ce que vous voudrez, tous ces blablas et ces blablateurs ne réussissent en rien à concrétiser, provoquer ou à obtenir une autre réalité politique que celle existante qui opprime aujourd’hui, à son paroxysme, le dentaire en France. Tous ces blablas sur le Net sont l’équivalent de « cause toujours, tu m’intéresses » pour nos dirigeants politiques, car en un mot, ils s’en foutent.
Notre future réalité professionnelle sera faite de notre inaction qui vaut tacitement acceptation conventionnelle, comme de notre action individuelle à tous qui vaut refus et résistance aux politiques humiliantes d’ubérisation de la santé des Français, pour dire non aux organismes responsables en nous désengageant d’eux, si ce n’est déjà fait. Penser ne vaut plus rien sur un champ de bataille où l’action seule est un gage de survie face à l’ennemi. Quelle immense déception, car nous avions tous mis un grand espoir dans les CCDeLi pour sortir la profession de cette ornière meurtrière. Il n’y a que la CNSD et l’UD pour se vanter d’avoir signé une bonne convention, ou pas si mauvaise que ça, selon eux… Pitoyable. Tandis que désormais, les CCDeLi pleurnichent, prêts à « rebrasser » notre air quand ça leur plaira !
On croit rêver. Qu’en pensez-vous ? C’est à vous d’écrire la suite du sauvetage du dentaire en France, car personne d’autre que vous n’est capable de le faire. Chacun et chacune de nous, par sa volonté et son action proprement personnelles, aura, s’il le veut, le pouvoir de ne pas faire mentir la promesse universelle de cape et d’épée, généreuse, confiante et solidaire : « Un pour tous et tous pour un ». Il n’y a de fatalité qu’à être les moutons ou les veaux d’un système, soyons les mousquetaires de notre éthique professionnelle en restant chacun, chacune, maîtres de la destinée du dentaire en France. Osons, résistons, luttons. À suivre… Qui sait ?!
Si vous partagez ces idées sincèrement, alors partager ce lien c’est déjà agir pour vous et notre profession. Quitter syndicats et conventions des réseaux de soins sera un nouveau départ pour notre éthique professionnelle. Les gouvernements changent bien plus vite que les chirurgiens-dentistes. « Bientôt, l’ubérisation disparaîtra pour davantage d’humanité. » (Proverbe orwellien de 1984…).
(1) Inspiré du dernier livre de Jean Malaurie : Oser, résister.