Les sujets scientifiques de l’ADF
Programme scientifique du congrès de l’ADF
SÉCURISER L’INTERVENTION : DEMAIN JE POSE MON PREMIER IMPLANT
DR JEAN-PAUL MANGION
- Dr en chirurgie dentaire
- Attaché d’enseignement clinique (diplôme universitaire d’implantologie – univ. de Corse)
- Chargé de cours sur l’asepsie (univ. de Corse)
« Demain je pose mon premier implant ». Ce geste, qui semble anodin pour l’implantologiste confirmé, va pourtant susciter bon nombre de questions pour celui qui se décide à franchir le pas : ma formation est-elle suffisante? Celle de mon assistante aussi ? Pour ce qui concerne ma salle de soins, est-elle adaptée à la chirurgie ? Son nettoyage (bionettoyage) est-il à la mesure de l’acte invasif que je suis amené à réaliser ? Mon assistante et moi, maîtrisons-nous suffisamment le déroulé de la préparation de la salle ? de l’installation de la table jusqu’à la pose des champs ? Les champs stériles que j’ai déjà en stock sont-ils adaptés à ce type de chirurgie ? Suis-je sûr qu’il ne me manquera pas quelque chose pour mener à bien cette intervention ?
Maîtrisons-nous suffisamment, mon assistante et moi, les séquences chirurgicales pour nous lancer ? En dehors de toutes ces questions justifiées, la réalité, en matière d’asepsie, est que lorsque nous réalisons un acte d’odontologie classique, s’il nous arrive d’être à cours d’un produit pharmaceutique, d’un composite ou d’un plateau stérile, nous pourrons toujours demander à notre assistante d’aller le chercher dans le stock, sans que cela pose problème. Dans le pire des cas nous pourrons toujours reporter l’acte à une date ultérieure sans aucune conséquence majeure ni pour le patient ni pour le cabinet.
En est-il de même en chirurgie implantaire ? Si on débute une intervention sans s’être assuré de disposer de l’ensemble des dispositifs médicaux stériles, une fois habillé, il sera difficile d’accéder au stock sans rompre la chaîne d’asepsie. Si on est novice dans la réalisation d’un acte, c’est essentiellement le cerveau préfrontal qui sera sollicité puisque notre expérience est nulle et ne nous aura donné aucune habitude. Or celui-ci n’est capable de gérer que de 4 à 6 items à la fois. Au-delà, l’excès d’information risque dangereusement de pousser l’opérateur à l’erreur. D’où l’intérêt de « sécuriser l’intervention » en amont. Le but de cette communication est de passer en revue, de manière didactique, l’ensemble des points à vérifier avant toute intervention.
Ces points concerneront aussi bien les locaux d’intervention, que le matériel, le personnel soignant et le patient. Nous proposerons un protocole de mise en place du plateau technique, et de son maintien jusqu’à son utilisation.
Conférence B14 – Points de vue. 28 nov. – 9 h – 10 h 30.
Resp. scientifique : Pascal VALENTINI.
Autres conférenciers : Jean-Michel FERRANDI : La planification du cas. Olivier HENRY-SAVAJOL : La chirurgie : les bons réflexes.
GUÉRIR ET CONSERVER : L’ENDODONTIE PENSÉE POUR LE FUTUR
DR PIERRE MACHTOU
- Responsable scientifique
- Docteur en chirurgie dentaire
- Docteur en sciences odontologiques
- Professeur émérite, univ. Paris Diderot (Paris 7)
Le traitement endodontique est aujourd’hui une procédure bien codifiée avec un pourcentage de succès très élevé y compris lorsque les dents sont infectées. Les études épidémiologiques à grande échelle effectuées sur le long terme montrent un taux de survie des dents dépulpées de l’ordre de 97 % après 8 ans et on a constaté que la perte des dents traitées était liée à l’absence de restauration coronaire. Ainsi, cette dernière, lorsqu’elle est adéquate et effectuée rapidement, sert un double objectif : non seulement elle protège la dent de la fracture tout en lui redonnant sa fonction mais également elle permet d’assurer la pérennité du traitement endodontique dans le temps en éliminant les risques d’une percolation coronaire.
Le titre de la séance ne propose donc pas d’envisager ce que sera l’endodontie de demain mais bien de souligner l’importance du continuum endodontie-restauratrice pour le maintien du succès endodontique et donc de la dent sur l’arcade dentaire. Les modalités thérapeutiques actuelles et validées y seront décrites.
LES MATÉRIAUX : SAVOIR D’OÙ ÇA VIENT POUR MIEUX SAVOIR OÙ ALLER
DR MARTINE BONNAURE-MALLET
- Professeur des universités
- Praticien hospitalier en odontologie pédiatrique (enfants malades et oncologie) CHU de Rennes
- Chercheur : U-1241 Inserm – U-1341 Inra (univ. Rennes 1)
- Auteur de plus de 120 publications internationales
DR JACQUES-OLIVIER PERS
- Professeur des universités
- Praticien hospitalier
- Unité de formation et de recherche d’odontologie de Brest
- Service d’odontologie, centre hospitalier régional universitaire Morvan (Brest)
- Unité INSERM U1227, Lymphocytes B et Autoimmunité (Brest)
Pour les patients comme pour les chercheurs, les cliniciens et les industriels, développer de nouvelles approches thérapeutiques nécessite un soutien fort de tous pour résoudre au mieux les problèmes liés aux pathologies bucco-dentaires que celles-ci soient infectieuses, inflammatoires ou fonctionnelles. Les progrès de l’odontologie en tant que science sont dépendants des résultats de sa recherche clinique, appliquée et fondamentale. L’Institut français pour la recherche en odontologie (IFRO) soutient cette démarche depuis plus de 15 ans. Vous souhaitez comprendre le pourquoi et le comment d’une recherche dans le monde des matériaux dentaires, appréhender les dernières approches innovantes en régénération pulpaire, valider quel type de matériaux utiliser pour vos couronnes pédiatriques, cette séance est faite pour vous. En plus, vous aurez l’opportunité de découvrir l’IFRO et ses partenaires industriels qui évoqueront leurs projets de recherche vers des approches nouvelles dans l’identification d’actifs innovants ou vers un objectif « zéro caries » en 2026.
ZÉRO CARIE EN 2026 ? MEHDI AIT-LAHSEN
- Chef de projet affaires scientifiques Colgate Palmolive
Fondé à Londres en 2013 avec le soutien de Colgate, le chapitre pan-européen de l’ACFF (Alliance pour un futur sans carie) a pour objectif que chaque enfant né après 2026 n’ait jamais de carie (ICDAS) tout au long de sa vie. Concrétiser cet objectif nécessite de franchir des étapes importantes et l’ACFF a produit un plan clair pour accélérer la transition vers des soins dentaires préventifs. Une multitude d’actions sont à mener pour y arriver, dans plusieurs domaines (nutrition, politiques publiques, pratique clinique, éducation des professionnels de santé…). L’un d’entre eux concerne les systèmes de rémunération des chirurgiens-dentistes, le « Policy Lab » de l’ACFF s’y est intéressé. Cette présentation aura pour objectif d’informer les chercheurs sur la nécessité d’identifier les acteurs dans les milieux fragmentés que sont les systèmes de santé, afin de potentialiser les résultats de leurs recherches, de comprendre les barrières qu’engendrent la transformation de tout système de santé, et enfin pourquoi la recherche en politique de santé est nécessaire pour favoriser un changement de paradigme préventif.