Choisir son fauteuil, le compagnon du quotidien
Ne laissez pas vos émotions vous guider
Les fabricants proposent sur le marché pléthore de modèles aux atouts esthétiques incontestables. S’il est légitime de vouloir donner sa touche personnelle à son cabinet, il est peut-être risqué de choisir son fauteuil uniquement en fonction d’éléments émotionnels : couleur, texture du revêtement, forme… La première règle est donc de prendre le temps d’établir son choix. Pas question de s’engager sur un coup de tête parce que vous avez été séduit sur un salon professionnel par un modèle vert pomme ou rose fuchsia associé de tous les accessoires possibles ! Plusieurs solutions s’offrent à vous : vous contactez plusieurs fabricants ou bien vous mandatez un conseiller en équipement qui vous accompagnera et vous rendra le choix plus aisé (voir encadré). Cela représente un coût, mais le jeu en vaut parfois la chandelle, car un chirurgien-dentiste qui constate s’être trompé après quelques semaines d’utilisation, s’en mordra les doigts… Bien sûr, essayez plusieurs fauteuils dans les show-rooms de votre distributeur et, s’il n’a pas le modèle qui vous intéresse, demandez à voir celui-ci chez un confrère !
Faites un état des lieux de l’environnement
S’il s’agit d’un simple renouvellement, l’achat du fauteuil prendra en compte la configuration des locaux et le mobilier déjà en place. Si vous investissez un espace vierge (première installation, transfert dans de nouveaux locaux), vous aurez plus de possibilités, surtout si vous bénéficiez d’une grande superficie. L’achat du fauteuil s’intégrera dans un investissement global et vous pourrez réfléchir en termes d’organisation et d’ergonomie et avoir une vision d’ensemble de votre équipement pour qu’il soit efficace et confortable.
Analysez votre manière de travailler
Acquérir un fauteuil, c’est adopter la manière de travailler qui va avec. Vous devrez donc vous poser un certain nombre de questions. Êtes-vous droitier, gaucher, ambidextre ? Travaillez-vous à quatre mains de façon constante, ponctuelle ou jamais ? Utilisez-vous un miroir ? Quelle est la circulation au sein du cabinet, la vôtre, celle de votre assistante éventuelle, celle du patient ? Une fois cette analyse faite, vous étudierez les axes d’amélioration, en particulier en ce qui concerne l’ergonomie, pour éviter certains mouvements répétitifs, de rotation du buste ou de tension du bras, qui entraînent des troubles musculo-squelettiques (fatigues, douleurs chroniques…), ou pour supprimer des obstacles liés à l’emplacement des appareillages.
Soyez attentif à l’unit
On ne peut dissocier le choix du fauteuil du choix de l’unit. C’est en quelque sorte la caisse à outils qui présente à portée de main les contre-angle, turbine, seringue air/eau ou encore, en option, un détartreur ultrasonique. Il existe trois types de configuration. Classiquement, en France, les chirurgiens-dentistes ont appris à travailler pendant leurs études sur des units à fouets sur bras transthoraciques. Ils ont l’avantage d’être très accessibles pour le praticien mais l’inconvénient de faire soulever les bras très souvent et d’être sous le nez du patient. Ils commencent à être détrônés par les units à cordons pendants. Ceux-là peuvent demander des mouvements de rotation mais ne sont pas dans le champ de vision du patient, on les distingue selon leur positionnement : sur bras transthoraciques, latéral au fauteuil, installé sur un mur (wall mount) ou bien en arrière du fauteuil, ce dernier étant réservé plutôt destiné au travail à quatre mains et appréciable pour la vision directe qu’il permet. Enfin, le kart mobile à roulettes offre au praticien une tablette stable mais est de hauteur fixe. Ce sera au praticien d’étudier chaque solution, en fonction de la place dont il dispose, de son mode de travail (seul ou à quatre mains), de ses préférences en termes d’ergonomie et de praticité. Les instruments des units à fouets ne risquent pas de tomber au sol tandis que les instruments des units à cordons pendants ou des karts nécessitent d’être reposés sur leurs supports.
Choisissez les bons accessoires
Il y a d’abord, pour certains d’entre vous, le crachoir. C’est un élément qui n’est pas forcément compatible avec tous les units. On peut encourager les praticiens à proposer un espace avec lavabo et miroir pour que le patient puisse se rincer la bouche après le soin, voire même se coiffer. Il y a ensuite les accessoires indispensables qui méritent l’attention : Il y a d’abord, pour certains d’entre vous, le crachoir. C’est un élément qui n’est pas forcément compatible avec tous les units. On peut encourager les praticiens à proposer un espace avec lavabo et miroir pour que le patient puisse se rincer la bouche après le soin, voire même se coiffer. Il y a ensuite les accessoires indispensables qui méritent l’attention :
- le siège de l’opérateur, choisi selon la morphologie du praticien et de préférence avec la possibilité d’incliner la zone avant de l’assise ;
- le siège de l’assistante, très important quand le travail est fait à quatre mains (l’associer si possible au choix), présentant un appui spécifique bras ou ventral ;
- le scialytique de préférence à LED qui n’éblouit pas et consomme peu ;
- le bras d’aspiration, qui peut être fixé sur le fauteuil, un mur ou du mobilier ;
- la pédale de commande éventuellement sans fil (vérifiez alors son autonomie et sa durée de chargement). Enfin, prévoyez de pouvoir connecter un équipement de radiographie dentaire ou une caméra intégrés, si vous le désirez ultérieurement.
Alliez votre confort à celui du patient
N’oubliez pas que c’est vous qui utilisez le fauteuil pendant au moins huit heures par jour, le patient y reste généralement une vingtaine de minutes et, au plus, deux heures pour des soins très spécifiques comme l’implantologie. Bien sûr, vous veillerez à ce que le matériau soit suffisamment épais, que l’accès au fauteuil soit facile (pas d’effet de déshabillage), et qu’il soit équipé d’un appui-tête avec au minimum deux réglages (inclinaison + longueur au niveau du tronc) pour s’adapter à la morphologie de chaque patient et d’accoudoirs pour éviter les bras posés sur l’abdomen gênant au niveau respiratoire. Vous ferez un compromis entre le confort du patient et le vôtre. Vous choisirez un dossier ni trop large ni trop épais car, pour travailler dans de bonnes conditions, vous devez être au plus près du patient et pouvoir glisser aisément vos jambes sous le fauteuil.