« Le Dr Obach était mon orthodontiste quand j’étais petite »

« J‘ai immédiatement été attirée par le dynamisme et la polyvalence de la profession. » Fille de chirurgien-dentiste, Margaux Presutto, 25 ans, s’est donc naturellement tournée vers cet univers quand il fut l’heure de choisir une profession. En 2018, elle obtient son diplôme d’assistante dentaire. Deux ans plus tard, elle intègre le cabinet d’orthodontie des Drs Obach, Garnault et Marty à Auch, dans le Gers, où elle exerce en compagnie de trois autres assistantes dentaires et de deux secrétaires. « Le Dr Obach était mon orthodontiste quand j’étais petite. Quand je cherchais un cabinet pendant ma formation, je lui avais envoyé un CV. Elle m’a rappelée alors que j’étais déjà dans un cabinet d’omnipratique. Mais l’ambiance n’était pas au rendez-vous et j’allais travailler avec la boule au ventre », se souvient la jeune femme. Consciente de « la belle opportunité » qui s’offre alors à elle, elle accepte sans regard en arrière. « À mon âge, c’est formidable de pouvoir accéder à une formation d’assistante en ODF », s’enthousiasme Margaux, qui la suit encore au rythme de quatre jours à Lyon tous les trois mois. « Je vais en cours pendant trois jours puis, nous avons droit à une journée d’évaluation ».

Après quoi, la jeune femme retourne avec plaisir au cabinet où elle fut un jour soignée en tant qu’enfant. Plus de boule au ventre pour Margaux qui s’exclame : « l’ambiance générale est super ». Le secret de cette bonne entente ? « Il n’y a pas de tabou entre nous. Si l’une de nous a quelque chose à dire à une autre, cela se fait de manière très directe et simple. Quant à nos patrons, ils sont à l’écoute et essayent toujours de savoir si nous nous sentons bien ». Pour que la communication soit le plus fluide possible, des réunions d’équipes ont lieu « tous les mardis matin avec les assistantes et les secrétaires. Une coordonnatrice fait le lien entre nous et les praticiens. »

Outre l’ambiance, Margaux aime le fait de travailler dans un cabinet « à la pointe de la technologie ». « On a arrêté de travailler avec de la pâte d’alginate. Nous ne demandons jamais aux patients de serrer les dents dans une pâte. Ça leur évite d’avoir des réflexes nauséeux. Nous ne travaillons plus qu’avec une caméra numérique pour faire des empreintes, ce qui est quand même le plus simple avec des enfants. » Après quoi, l’équipe imprime ses modèles en 3D. « C’est beaucoup plus rapide et très agréable de travailler dans un cabinet qui dispose d’un matériel aussi récent », s’enthousiasme l’assistante dentaire pour qui les journées filent à la vitesse de la lumière.

Un goût pour la pédagogie

« Je commence par installer le poste de travail pour que tout soit prêt quand le praticien arrive. Puis, tout au long de la journée, je l’assiste. » Véritable couteau suisse, Margaux présente également les devis, et, quand la secrétaire n’est pas disponible, gère les tâches administratives et répond au téléphone. Mais, « les patients n’étant pas toujours évidents à gérer à l’autre bout du fil », cette partie-là est loin d’être sa favorite. Ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est « travailler à quatre mains au fauteuil et expliquer le brossage de dents aux patients ». En effet, « l’orthodontie ne peut pas fonctionner s’il n’y a pas une bonne hygiène derrière », insiste celle qui passe également beaucoup de temps à rassurer des parents anxieux. « Ils posent énormément de questions pour savoir ce qu’on fait à leurs enfants, ce qui est normal. Bien sûr, nous prenons le soin de répondre à toutes leurs interrogations, que ce soit en début de traitement ou en cours. »

Des journées très denses donc pour Margaux, qui travaille en journée continue quatre jours par semaine. « Nous n’avons qu’une demi-heure de pause entre midi et deux afin de pouvoir recevoir le plus de jeunes possible et ne pas leur faire louper l’école. » Aussi soutenu soit-il, ce rythme lui convient très bien. « Je suis dans ma bulle et j’enchaîne dans ma lancée », explique-t-elle, ravie d’avoir un jour de plus à consacrer à ses hobbies. « J’aime bien le sport collectif, je pratique le volley pour me défouler mais j’apprécie par-dessus tout d’être être tranquille chez moi. Je travaille tellement dans la semaine que j’aime me reposer, mais aussi faire le ménage ! Je suis assez maniaque, j’ai besoin que tout soit bien rangé », s’amuse-t-elle.

Vers plus d’autonomie ?

Ainsi, Margaux mène aujourd’hui une vie paisible et bien rythmée, axée autour d’une ambition : décrocher son diplôme d’assistante dentaire en ODF et continuer à évoluer dans son cabinet actuel puisque tout s’y passe si bien. « Je ne me vois vraiment pas ailleurs », s’enthousiasme l’assistante qui compte ensuite enchaîner les formations, notamment sur la déglutition et le brossage. « J’aimerais en savoir plus sur les conséquences pour la bouche d’une mauvaise déglutition afin de pouvoir expliquer tout ça avec des mots simples aux enfants. » Et plus tard, pourquoi ne pas tenter de passer un diplôme d’hygiéniste ? Si toutefois la profession venait à être créée en France… « On en parle beaucoup en ce moment. Cela me permettrait d’accomplir des détartrages rapides et de faire gagner du temps aux patients et aux praticiens. Je serai alors moi-même beaucoup plus autonome. J’aimerais vraiment pouvoir évoluer dans ce sens-là. » Espérons pour la jeune femme qu’Olivier Véran se décide enfin à trancher sur la question.

Ses conseils aux praticiens

  • La communication est la clé du succès : « Il ne faut surtout pas qu’il y ait des non-dits dans une équipe. Si quelque chose vous gêne, parlez-en immédiatement avec la personne concernée. Si quelque chose, vous plaît, pensez également à l’exprimer. »
  • Être sur la même longueur d’onde avec son équipe : « Si un praticien a envie de développer son activité au maximum en étant à la pointe de la technologie, il est important que son assistante dentaire puisse suivre et soit dans une démarche d’apprentissage. S’il veut suivre des formations, il faut que l’assistante puisse l’accompagner pour être au niveau. »