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La Revue d’ODF – N°56-2 : Varia

Dans ce numéro de la Revue d’ODF :

Memotain® et pluridisciplinarité (traitements pluridisciplinaires)
Le traitement orthodontique par aligneur est réalisé. Les prothèses antérieures permettent la stabilisation et l’efficience du guide antérieur. La contention par Memotain® permet la stabilisation de l’arc incisif inférieur. (Prothèses
Dr Bedouet, traitement orthodontique
F. Pourrat).
M. Medio, F. Pourrat

Le Memotain® est une nouvelle contention conceptualisée et fabriquée par ordinateur, elle est particulièrement adaptée dans les traitements pluridisciplinaires. Des exemples de différentes situations cliniques complexes permettront de mieux appréhender cette nouvelle technologie.

 

 

 


 

 

 

 

 

La classe molaire est-elle correlée à la posture corporelle : Étude sur 311 sujets
L. Chenal, C. Jeannin, S. Gebeile-Chauty
Comparaison des valeurs de Ym en fonction de la classe molaire.

Alors que la relation entre la posture corporelle et les malocclusions est mal connue, les orthodontistes sont parfois pris à partie sur les prétendues conséquences des traitements orthodontiques sur la posture générale. L’objectif principal de cette étude transversale est de déterminer si la posture corporelle dans le sens antéropostérieur est corrélée au type d’engrènement molaire.

Matériel et méthode : Dans une étude d’observation, la posture corporelle de 311 patients a été évaluée. Les sujets ont été groupés en fonction de leur classe molaire, du surplomb et du recouvrement incisif. Leur statique posturale a été évaluée au moyen d’une plateforme de stabilométrie. Les différents groupes ont été statistiquement comparés au seuil de 5%.

Résultats : Plus la mésiocclusion molaire maxillaire augmente, plus la posture corporelle est antéfléchie (p = 0.03). En revanche, la posture corporelle n’est pas corrélée au surplomb, au recouvrement et aux occlusions asymétriques. Le contrôle postural s’améliore avec l’âge (r = − 0,39).

Discussion : Une corrélation entre la posture et l’occlusion existerait dans le sens sagittal. Les problèmes posturaux ne seraient ainsi pas systématiquement imputables au traitement orthodontique mais associés à la malocclusion initiale. Une étude future serait nécessaire afin d’évaluer l’influence du traitement orthodontique sur la posture.


Intelligence artificielle en médecine, faire de l’interprétabilité des réseaux de neurones une boite à outil pour le praticien
M. Makaremi

Quelle est l’importance et l’impact de l’interprétabilité et de l’explicabilité ? des domaines de recherche très porteurs pour démystifier l’Intelligence Artificielle (IA), dans la relation entre l’IA et le praticien pour une relation de confiance. Discutons de ce point avec le Dr Masrour Makaremi, docteur en chirurgie dentaire, spécialiste en orthopédie dento-faciale, orthodontie, titulaire d’un master 2 en Anthropologie biologique, d’un master 2 en Neuroscience computationnelle-sciences cognitives, il est actuellement Doctorant en Neurosciences cognitives de l’Université de Bordeaux, et soutiendra prochainement sa thèse de science qui traite en partie de l’apport de l’interpretabilité des réseaux de neurones à une meilleure compréhension des dysmorphoses cranio-faciales.


Traitement de deux cas cliniques d’infraclusion antérieure : apport des extractions et utilisation des minivis d’ancrage en technique mixte et vestibulaire
P. Pujol

De par leur étiologie multiple le traitement des infraclusions dentaires compte parmi les plus difficiles en orthodontie. Dans le traitement de deux cas cliniques, l’un en technique mixte et l’autre en technique vestibulaire, l’association d’extractions dentaires et des minivis permet le traitement d’une infraclusion antérieure importante en technique linguale mixte dans le premier cas et celui d’une infraclusion antérieure associée à une hyperdivergence majeure dans le deuxième cas.


Les troubles musculo-squelettiques des praticiens en orthodontie en France : enquête par auto-questionnaire
M. Terracina, A. Thierry, A. Mailloux

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent la première cause de maladies professionnelles indemnisées. Bien que l’orthodontiste soit davantage exposé que la population générale aux différents facteurs de risque, il existe peu de données à ce sujet. L’objectif principal de l’étude est de réaliser un état des lieux de la situation épidémiologique des TMS chez les orthodontistes exerçant en France. Matériel et méthodes : un questionnaire a été adressé aux orthodontistes de France en septembre 2020. Un logiciel d’analyse statistique et l’aide d’une biostatisticienne ont permis la réalisation des analyses statistiques. Résultats : 506 praticiens ont répondu au questionnaire et 84% de l’échantillon a présenté des TMS au cours des 12 derniers mois. Les femmes (p=0,011) et les praticiens âgés (p=0,02) ont été les plus concernés. Le stress, le nombre d’années d’exercice et le nombre de patients par semaine ont été des facteurs significatifs d’apparition des douleurs. Le cou, le dos et les épaules ont été les zones les plus fréquemment citées. La répétitivité de certains gestes (n=243) et la posture de travail inconfortable (n=227) ont été les causes les plus souvent évoquées. Cependant, la plupart des praticiens semblent parvenir à gérer leurs douleurs sans arrêter leur activité professionnelle. Discussion et conclusion : bien que les facteurs de risque d’apparition des TMS soient bien identifiés, ils restent un problème majeur de santé publique. Une formation universitaire et en in-office au sujet des moyens ergonomiques pour prévenir les TMS pourraient diminuer leur survenue.


Interactions entre remodelage osseux et traitement anti-dépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine : vers une accélération chimique du mouvement orthodontique ?
T. Dhenain, S.-L. Boublil Dhenain, H. Dhenain
Visualisation des zones alvéolodentaires de compression [résorption osseuse] (en bleu) et des zones de tension [apposition osseuse] (en rouge) lors de l’application d’une force orthodontique.

Certains adultes traités par traitement anti-dépresseur ISRS (Inhibiteur Sélectif de la Recapture de la Sérotonine) ont par ailleurs recours à l’orthodontie. L’objectif de cette revue est de faire le point sur l’accélération du déplacement dentaire sous l’action de la sérotonine périphérique extrinsèque.

Matériel et méthode : une revue de la littérature a été réalisée afin d’étudier les interactions entre la prise d’ISRS et la régulation du remodelage osseux.

Résultats : la sérotonine périphérique agit sur l’os alvéolaire en diminuant sa densité ce qui favorise la vitesse de déplacement dentaire. Elle exerce un effet inflammatoire qui augmente le turn-over osseux et possède aussi un effet anti-inflammatoire qui protège du risque de résorption radiculaire.

Discussion : l’absence totale d’études chez l’homme ne permet pas actuellement leur utilisation pour accélérer le déplacement dentaire.

Conclusion : bien que des investigations complémentaires soient nécessaires, cette étude montre qu’un apport extrinsèque en sérotonine pourrait catalyser le mouvement dentaire sans entraîner de résorption radiculaire.


Approche multidisciplinaire d’un cas de fusion incisive centrale maxillaire avec un « talon cusp »
S. Terbeche, K. Yousfi, S. Saddat, S. L. Messaoudi, N. A. Fouatih
Image scan visualisant la fusion de la 11 avec deux dents. Les canaux radiculaires bien individualisés aucune communication entre les systèmes pulpaires des dents.

Fusion et gémination sont des termes qui décrivent les « dents doubles » et représentent des défis thérapeutiques. Le cas clinique d’un garçon âgé de 8 ans, normodivergent, classe I DDM, présentant une fusion de l’incisive centrale maxillaire droite avec deux dents surnuméraires (une supplémentaire et un talon cusp) est décrit. La prise en charge chirurgicale par résection, restauration esthétique puis traitement orthodontique d’alignement dentaire et le traitement endodontique conservateur de l’incisive centrale maxillaire droite sont présentés.

 

 

 

 


La préparation initiale : enjeu de la réussite du traitement orthodontique
F. Pourrat

David G. âgé de 34 vient à notre consultation pour améliorer l’aspect de sa denture. Nous lui
demandons de nous détailler par une évaluation visuelle analogique, quelques éléments qui nous aiderons à satisfaire sa demande.

ClinCheck® montrant les propositions des RIP au premier traitement et à la réévaluation.

D’un autre côté, à l’examen clinique, nous relevons une relation inter arcade de classe I sur un type squelettique mésofacial, avec une dysharmonie maxillo-dentaire.


Il présente une inversion d’articulé 22/33 et la perte de 46 non compensée et un frein lingual très court.

Sur le plan parodontal le phénotype est de classe I avec un manque de gencive attachée
sur 33 et 43.


En ce qui concerne l’absence de 46, le dentiste nous demande de maintenir l’espace pour un implant futur.


Les objectifs sont la réalisation des alignements et intercuspidation par expansion d’arcades et modelages amélaires.


La proposition de traitement est la suivante :
– Préparation initiale par détartrage surfaçage.
– Greffes épithélio-conjonctives sur 33 et 43
– Attente des réactions tissulaires de 8 à 10 semaines.
– Pose d’aligneurs, taquets, réduction amélaire sur les 6 dents antérieures mandibulaires d’une valeur de 0,25 mm par face et réduction amélaire sur les 6 dents antérieures maxillaires de mésial 13 à mésial 23 d’une valeur de 0,10 mm par face.
– Freinectomie linguale au laser diode.


Le traitement par aligneurs est débuté en début d’année 2017 pour se finir en avril 2018 après une réévaluation complémentaire de 4 mois.


La contention est définie par une lisse en 0.14″ x 0.14″ NiTi Memotain®️ de 33 à 43 et des gouttières indépendantes maxillaire et mandibulaire.