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L’étude prothétique : « étape clé de la réussite du traitement implantaire »

Dentoscope : Vous participez à un grand débat à l’ADF sur le thème : « Sécuriser sa pratique en implantologie ». Quels sont les paramètres qui permettent cette
« sécurité » ?

Pr Patrick Missika : La sécurité du traitement implantaire est liée à plusieurs facteurs. Le premier est l’état de santé du patient. Il convient de vérifier s’il n’existe pas une contre-indication liée à une pathologie générale. Il s’agit ensuite de réaliser une analyse des souhaits et des besoins du patient lors d’une consultation approfondie. Puis on réalise une étude prothétique pré-implantaire qui est l’étape clé fondamentale et incontournable de la réussite du traitement implantaire. Cette étude peut se faire soit de manière classique à partir d’un wax-up ou d’un montage directeur soit à partir d’une étude numérique. Cette étude permet la réalisation d’un guide d’imagerie qui valide l’adéquation entre le projet prothétique et le volume osseux disponible puis d’un guide chirurgical qui permet de mettre en place les implants dans la position pré-déterminée.

Quel est le premier facteur de la réussite d’un acte implantaire ? Le choix de l’implant, son placement ?

Le premier facteur de réussite consiste en l’étude prothétique pré-implantaire qui permet de valider le projet prothétique. Le placement chirurgical correct de l’implant contribue également au succès. En effet un implant mal positionné rendra difficile voire impossible la réalisation prothétique même en faisant appel à un excellent laboratoire de prothèse.

Le choix de l’implant intervient également dans les paramètres du succès. L’implant doit proposer les options prothétiques choisies par le praticien qui va réaliser la prothèse. Il doit avoir fait l’objet d’études clinique à long terme cinq ans au minimum

Quelle démarche mettez-vous en place avant l’élaboration de vos plans de traitements implantaires ?

Comme je l’ai expliqué précédemment, je mets en place une démarche académique qui est décrite dans le livre Recommandations de bonnes pratiques « que j’ai écrit avec Patrick Simonet à savoir : l’étude prothétique pré-implantaire, la réalisation du guide d’imagerie et donc l’imagerie nécessaire, la réalisation d’un guide chirurgical et l’utilisation d’un système implantaire reconnu.

Quelle sont les innovations technologiques qui permettent aujourd’hui d’entrer dans une implantologie » moderne « ?

Les innovations sont essentiellement l’irruption du numérique à savoir la possibilité de faire une planification informatique qui associe l’imagerie 3D cone beam ou scanner au projet prothétique et qui permet l’impression 3D du guide chirurgical. Je tiens cependant à souligner que la planification seule ne sert à rien si elle n’est pas suivie de la réalisation d’un guide chirurgical.

La problématique de la péri-implantite est complexe. Quels sont les facteurs qui concourent à son apparition ?

La péri-implantite est une pathologie nouvelle qui s’est développée parallèlement au développement des traitements implantaires. C’est une maladie essentiellement bactérienne qui a été largement favorisée par l’apparition des implants à surface rugueuse qui favorisent le développement de la plaque bactérienne et qui rendent très difficile son élimination lors des traitements péri-implantaires. Il faut souligner que la réalisation de prothèses adéquates dont les profils d’émergence permettent au patient un accès aux piliers implantaires et donc un nettoyage efficace est un élément majeur du succès à long terme des traitements implanto-portés. Il faut ajouter l’importance cruciale de la maintenance avec des contrôles cliniques réguliers une ou deux fois par an chez un praticien et des soins parodontaux  appropriés.