Santé bucco-dentaire et santé mentale des séniors : une nouvelle étude confirme un lien
« Il n’y a jamais rien eu de si beau qu’un sourire », disait Louis Aragon. Si les poètes font l’éloge du sourire et de ses bienfaits sur le moral depuis longtemps, ce n’est que plus récemment que les scientifiques ont commencé à étudier ce lien. Selon un rapport Delta Dental, le plus gros assureur dentaire américain, réalisée en avril et axée sur les séniors, si le simple fait de sourire peut remonter le moral, une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut aggraver la dépression qui, a, son tour, peut empirer l’hygiène bucco-dentaire. Cercle vicieux, quand tu nous tiens !
Dans ce rapport, 45 % des Américains âgés de 50 ans et plus déclarent être plus susceptibles de remarquer des changements dans leur humeur lorsqu’ils ressentent une douleur ou une gêne dentaire. Parmi les participants étant parfois ou fréquemment déprimés, 37 % assurent que les douleurs buccales intensifient ce phénomène. En outre, 35 % admettent avoir tendance à reporter des soins basiques quand ils ne vont pas bien. Dans la même logique, 27 % des personnes interrogées présentant des symptômes d’anxiété ou de dépression disent ne pas avoir consulté de dentiste depuis plus de deux ans. En revanche, 42 % des seniors qui se présentent comme « allant bien » se sont rendus chez leur praticiens au cours des six derniers mois.
Par ailleurs, 25 % des répondants à l’étude ont une mauvaise opinion d’eux-mêmes quand ils se brossent les dents et utilisent du fil dentaire car ils n’aiment pas leurs dents. Pire encore, 57 % ont honte de leur santé bucco-dentaire et de l’aspect de leur dents et 60 % craignent d’être jugés négativement à cause de ces mêmes dents. Des chiffres fort regrettables quand on sait que 80 % des participants estiment que sourire leur remonte le moral.
Un lien « puissant »
Ainsi, « le lien entre la santé mentale et la santé bucco-dentaire est puissant. Tout le monde, quel que soit l’âge, l’ethnie ou le sexe, devrait se sentir à l’aise pour sourire, prendre soin de son sourire et de sa personne dans son intégralité », conclut Sarah Chavarria, président de Delta Dental.
En mars, une autre étude américaine présentée lors du 52e congrès annuel de l’AADOCR (Association américaine pour la recherche bucco-dentaire et cranio-faciale), qui s’est tenu à Portland (États-Unis), avait déjà démontré un lien entre santé mentale et bucco-dentaire. D’après les chercheurs, le risque de perte osseuse atour des dents était 1,79 fois plus élevé chez les personnes souffrant de problèmes d’intériorisation importants. Les probabilités de saignement des gencives étaient quant à elles 1,40 fois plus récurrentes chez celles atteintes de problèmes d’extériorisation élevés. Les scientifiques en avaient conclu que les chirurgiens-dentistes devaient s’attendre à plus de maladies bucco-dentaires chez les patients atteints de problèmes de santé mentale. « Indépendamment des problèmes extériorisés et de toxicomanie, les symptômes de troubles internalisés constituent un facteur de risque plausible de problèmes de santé bucco-dentaire futurs. »