La Revue d’ODF – N°57-3 : Croissance – Thérapeutique

Dans ce numéro de la Revue d’ODF :

Traumatismes des incisives et auto-transplantation

traumatismes des incisives

1.Pratique libérale, 22100 Dinan

Un européen sur deux est victime d’un traumatisme dentaire souvent compliqué par une expulsion dentaire ou une luxation compromettant la conservation des dents. La réhabilitation implantaire est contre-indiquée avant les 20 25 ans du patient.

L’auto-transplantation est alors un recours notamment chez l’enfant : la racine transplantée est un véritable « implant » biologique qui évolue harmonieusement avec l’environnement en croissance.

Elle nécessite un transplant qui, le plus souvent, est une prémolaire. Dans le parcours de soins, après traumatisme dentaire, quand elle est possible, la réimplantation est le premier recours. La situation peut se compliquer : ankylose résorption infection… entraînant la nécessité d’extraire. La réimplantation peut permettre d’attendre l’évolution de la racine de la dent à transplanter.

Le protocole d’auto-transplantation comprend deux temps opératoires. L’utilisation du CBCTpermet de programmer l’intervention et de réaliser une réplique du transplant ou clone par CFAO. Dans un premier temps, la néo-alvéole est préparée, guidée par le clone. Puis le transplant est délicatement mobilisé. Dans un deuxième temps, 10 jours après, la néoalvéole est réouverte et curetée, le transplant est prélevé et directement implanté; une contention par un fil de suture en croix le maintient.

La fiabilité de cette technique est comparable à celle des implants dentaires, avec de nombreux avantages.

 

Étude rétrospective sur l’intérêt de l’imagerie 3D dans l’évaluation de la suture mésio-palatine

1 Service de chirurgie maxillo-faciale et chirurgie orale de Caen
2 Service d’orthopédie dento-faciale de la Pitié-Salpétrière Paris

L’étude de la suture méso-palatine (SMP) présente un intérêt majeur dans le traitement orthodontique des patients présentant une endomaxillie. Sa classification selon Angieleri et al. et grâce à l’imagerie en trois dimensions pourrait nous aider pour choisir la bonne technique de disjonction : chirurgicale ou orthopédique. Nous avons réalisé une étude rétrospective bicentrique avec une lecture en double aveugle sur des images de cone-beam obtenues entre 2017 et 2022. L’inclusion de 57 patients de 11 à 15 ans nous a permis de montrer que la SMP a plus tendance à être fermée chez les 14 15 ans que chez les 11 13 ans. Cependant des cas avec une SMP ouverte sont retrouvés dans toutes les tranches d’âge. Le sexe ne semble pas être un facteur déterminant sur la SMP.

La SMP étant parfois ouverte tardivement un cone-beam avant disjonction permettrait de choisir de manière individuelle la technique la plus appropriée.

 

Le TDAH : un facteur de risque de malocclusions dentaires ? Revue systématique de la littérature

1 Université Côte d’Azur, Faculté de Chirurgie Dentaire, Département d’Orthodontie, Nice
2 Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nice, Institut de Médecine Bucco-Dentaire, Nice
3 Laboratoire MICORALIS UPR 7554, Université Côte d’Azur, Faculté de Chirurgie-Dentaire, Nice, France
4 Université Côte d’Azur, Faculté de Chirurgie Dentaire, Nice
5 Université Côte d’Azur, Faculté de Chirurgie Dentaire, Département de Santé Publique, Nice

Objectif : le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble neurobiologique fréquent. Cette revue systématique de la littérature visait ainsi à investiguer le lien entre TDAH et malocclusions chez l’enfant d’âge scolaire. Méthodes : Une recherche électronique complétée par une recherche manuelle a été menée jusqu’au 15 février 2022, basées sur la stratégie PICOs et conformément aux recommandations PRISMA. Résultats : après l’examen de 465 publications, 4 études (3 cas-témoins et 1 étude transversale publiées entre 2018 et 2021) répondaient aux critères d’inclusion et suivaient des protocoles hétérogènes, difficilement comparables, comportant des biais de niveaux variables. Les principaux résultats étaient les suivants : les enfants TDAH étaient significativement plus susceptibles de développer des malocclusions, indépendamment de leur âge, du recours à une tétine et d’une ventilation orale. La prévalence des rotations dentaires et des occlusions inversées est significativement plus élevée chez les enfants TDAH. De plus, la dimension antérieure du palais était significativement plus étroite. Les enfants TDAH présentaient des analyses céphalométriques similaires, excepté pour les voies aériennes supérieures qui étaient globalement plus étroites. Également, les enfants TDAH présentaient plus de parafonctions (bruxisme, habitudes de succion nonnutritives) et une prévalence plus importante de ventilation orale. Finalement, un sommeil plus agité, la présence de ronflement et la sensation de fatigue dès le matin étaient significativement rapportés chez les enfants TDAH en comparaison à des enfants non-TDAH. Conclusion : il semblerait qu’un lien existe réellement entre malocclusions et TDAH, autour d’un contexte dysmorpho-dysfonctionnel plus global.

 

Recherche de l’équilibre et de l’expressivité de la face. Avancées scientifiques

recherche de l’équilibre et de l’expressivité

1 Professeur Paris-Cité
2 Docteur en Médecine ODMF
3 Docteur Chirurgie Dentaire C.E.C.S.M.O., ancien Assistant

Cet article a l’ambition, pour l’étude de la mathématisation de la face, de développer une médecine de précision dans ce territoire crânio-facial.

Avec le concours de la génétique, des cellules des crêtes neurales, de la morphogenèse de la face, nous allons présenter les muscles faciaux et préciser une construction mathématisée de face et de profil en coordination.

Cette recherche permet un diagnostic individualisé du patient.

 

Satisfaction du patient et qualité de vie après une chirurgie orthognathique primaire : une revue systématique

1 Docteur en chirurgie dentaire, Master de spécialisation en ODF Ancienne Interne au service ODF de l’Université de Lorraine, Nancy. Investigateur principal
2 Docteur en chirurgie dentaire, Master de spécialisation en ODF. Assistant académique et chercheur au service ODF de l’Université de Lorraine, Nancy. Co-directeur de recherche
3 Docteur en chirurgie dentaire, Master de spécialisation en ODF, Professeur (phD) Chef de service du département d’ODFde l’Université de Lorraine, Nancy. Directeur de recherche

Objectifs : la chirurgie orthognathique permet une amélioration des fonctions masticatoires, phonétiques, respiratoires et sociales ainsi qu’une harmonisation du sourire et du visage quand l’orthodontie conventionnelle à elle seule est incapable de le faire. Ces traitements améliorent non seulement l’occlusion, mais aussi la confiance en soi, l’esthétique et la qualité de vie du patient. L’objectif de cette revue systématique est d’évaluer l’impact du protocole de chirurgie de première intention (SFA : Surgery first approach) sur la qualité de vie du patient et sa différence avec le protocole de traitement orthodontico-chirurgical conventionnel (COST : conventional orthodontic-surgical treatment).

Matériels et méthodes : la base de données MEDLINE via PUBMED a été consultée depuis janvier 2012 jusqu’en juin 2023. Après sélection des titres et des résumés, les études portant sur la qualité de vie des patients traités par chirurgie de première intention ont été incluses. La qualité méthodologique des études a été évaluée à l’aide du Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions et de l’échelle de Newcastle-Ottawa.

Résultats : uniquement les études cohorte et les essais contrôlés randomisés pouvaient être inclus dans notre étude. 7 études ont été incluses. L’essai contrôlé randomisé a été classé comme présentant un risque élevé de biais. Pour les études de cohorte, 3 ont été jugées comme ayant un faible risque de biais et les 3 autres avaient un risque de biais peu clair ou élevé. Les études ont toutes montré une amélioration de la qualité de vie des patients après un traitement orthodontico-chirurgical, qu’il s’agisse du protocole SFA ou COST. Des différences ont été constatées au cours du traitement. Les patients recevant le protocole SFA ont montré une amélioration immédiate de la qualité de vie au début du traitement. Cependant, aucune différence significative n’a été trouvée entre les deux protocoles, que ce soit avant ou après le traitement.

Conclusion : bien qu’il n’y ait pas eu de différence significative entre le groupe SFA et le groupe COST avant et après le traitement, le protocole SFA a permis d’éviter une détérioration de la qualité de vie pendant le traitement en inhibant l’aggravation de décalage squelettique par absence de décompensation orthodontiquepréalable. Les conséquences sont une plus grande satisfaction et motivation des patients pour la poursuite de leur traitement orthodontique, ce qui peut guider l’orthodontiste à choisir cette approche plutôt que l’approche conventionnelle.

 

Le Board Français d’Orthodontie

SQODF Ancien Assistant Hospitalo-Universitaire Certificat d’Excellence en Orthodontie, Membre du BFO, Pratique libérale

La Commission du Board Français d’Orthodontie (BFO) de la Fédération Française d’Orthodontie (FFO) est chargée d’organiser et de gérer le Board Français d’Orthodontie. Cette Commission a été longtemps présidée par le Dr Claude Lemasson.

L’attestation du Board Français d’Orthodontie : le « Certificat d’Excellence en Pratique Orthodontique » vise à améliorer les résultats des traitements orthodontiques.

 

Apport des ancrages vissés dans les avulsions mono maxillaires des secondes prémolaires maxillaires en technique linguale : à propos d’un cas

1 Spécialiste qualifiée en ODF, Pratique libérale à Tournefeuille
2 Spécialiste qualifiée en ODF, Pratique libérale à Versailles, Attachée de consultation au service de chirurgie maxillo-faciale et plastique de l’Hôpital Necker enfants malades réseau MAFACE

Introduction : le recours aux extractions mono maxillaires de prémolaires peut constituer chez les patients adultes présentant une malocclusion de classe 2 une solution thérapeutique de choix lorsqu’il existe peu ou pas de dysharmonie dents-arcade d’origine mandibulaire. Les avulsions des deuxièmes prémolaires sont souvent à privilégier à celles des premières prémolaires, pour des raisons tant occlusales qu’esthétiques. Cependant, elles se heurtent en technique linguale, notamment du fait de la plus grande difficulté d’ancrage, à de nombreux effets parasites. Le recours à des ancrages vissés dans la zone palatine s’avère être un auxiliaire idéal.

Matériel et méthode : le but de cet article est de présenter grâce à un cas clinique, un dispositif d’ancrage palatin dans la région palatine médiane : le Bitripod Anchor Plate (BAP). Puis, face à une intolérance au niveau de ce site, une alternative en zone palatine paramédiane : le Palatal Retractor Device (PRD).

Discussion : les avantages et inconvénients de ces ancrages sont ensuite comparés entre eux et à d’autres alternatives.

Conclusion : en technique linguale, il est important d’utiliser l’ancrage adapté selon les mouvements nécessaires pour aboutir aux objectifs du plan de traitement. Pour cela, le recours aux ancrages palatins fait partie de nos jours du Gold Standard. La maîtrise de leurs propriétés permet de s’adapter à la situation clinique de chaque patient pour s’assurer d’une pose sécurisée.

 

Revue de Presse

Françoise Kalifa*

SQODF