L’Union dentaire alerte sur l’implantation des denturistes en France
C’était l’interview de trop. Suite à un nouvel article de presse faisant la promotion de la profession de denturiste, l’Union dentaire est montée au créneau. Dans une lettre ouverte du 31 août 2023, le syndicat a annoncé avoir alerté l’Ordre national des chirurgiens-dentistes.
Denturiste, une activité non réglementée en France
En France, les prothèses sont réalisées par un prothésiste dentaire sur commande d’un chirurgien-dentiste.
Non reconnu en France, un denturiste (ou denturologiste) est considéré comme un spécialiste de la prothèse dentaire amovible dans les pays dans lequel il est habilité (comme le Canada). Il travaille en complète autonomie et « fabrique, pose, ajuste, répare ou installe des prothèses dentaires ».
Des formations ont déjà été lancées dans l’Hexagone pour devenir denturiste. Une pratique que dénonce l’Union dentaire.
Une communication médiatique offensive à l’égard des chirurgiens-dentistes
L’Union dentaire s’est émue des propos tenus visant à promouvoir la « denturologie ». Elle estime également que le prothésiste interrogé « dénigrait de manière inacceptable la profession des chirurgiens-dentistes ».
Face à l’argument affirmant que « pour pouvoir faire leur marge, les dentistes ont tendance à aller au moins cher, à l’étranger » et qu’ils « font souvent jusqu’à 1 000 € de dépassement d’honoraires en ajoutant d’autres petites choses et en ne détaillant pas les actes », le syndicat s’insurge. Il rappelle que les « chirurgiens-dentistes donnent un certificat de conformité à leurs patients qui précise l’origine de la prothèse », qu’ils « établissent des devis » et qu’« il n’y a pas systématiquement de dépassement ». Auquel cas, « le patient est informé et tout est noté clairement sur le devis global ».
Une vive inquiétude
Si le syndicat s’interroge sur la légitimité des formations de denturiste dispensées actuellement, il s’inquiète d’autant plus quant à la sécurité et la santé des patients. Et réaffirme que la pose de prothèse dentaire en bouche reste un acte médical, effectué sous la responsabilité d’un chirurgien-dentiste.
En conséquence, l’Union dentaire a interpellé l’Ordre réclamant :
- des vérifications sur les autorisations obtenues ;
- une mise en garde aux futurs inscrits aux formations proposées ;
- « une mise en demeure pour modifier le contenu et les objectifs de la formation, sous peine d’interdiction » ainsi qu’une dénonciation des propos tenus.