Systèmes d’aspiration à haut débit et troubles posturaux
L’INRS a publié les résultats de son étude le 27 mars 2024, réalisée auprès de 260 chirurgiens-dentistes et de 134 assistants dentaires. Décryptage.
L’aspiration haut débit en dentisterie
L’aspiration à haut débit est un dispositif couramment utilisé par la profession. Selon l’étude de l’INRS, 85,3 % des chirurgiens-dentistes affirment y avoir recours lors des soins à leurs patients.
Différent de la pompe à salive, ce système permet de capter un plus grand volume d’air, diminuant ainsi le risque d’exposition aux bioaérosols, un bénéfice reconnu par plus de 70 % des sondés.
Mais elle permet également d’assurer une meilleure visibilité, de conserver le site opératoire « au sec » et de garantir le confort du patient.
Inconfort et troubles posturaux
En contrepartie, l’utilisation de l’aspiration haut débit peut engendrer de nombreuses contraintes liées à sa maniabilité ou au poids de l’équipement.
Outre les nuisances auditives signalées, près d’un tiers des praticiens juge le confort postural « mauvais » à « très mauvais ». Un désagrément davantage ressenti chez les assistants dentaires que les chirurgiens-dentistes, et qui peut donner lieu à « des problèmes de dos pour 91,1 % des assistants dentaires, au cou (83,3 %), aux épaules (82,8 %), aux poignets ou aux doigts (65 %) et aux coudes (26,4 %) ».
Selon les chirurgiens-dentistes, cet inconfort les a poussés à « réduire l’utilisation de l’aspiration haut débit à un moment où elle aurait pourtant été nécessaire », passant de plusieurs fois à par jour à plusieurs fois par semaine et par mois.
Recommandations de bonnes pratiques
Pour lutter contre cet inconfort postural, l’étude souligne l’importance de réorganiser le travail pour alterner les tâches et réduire le travail statique ; d’améliorer la conception des systèmes pour faciliter la manipulation ; et de réfléchir au positionnement du chirurgien-dentiste et de l’assistant dentaire pour éviter les torsions du poignet, de l’épaule ou du tronc.
Des défis d’ergonomie qui permettraient de diminuer le risque de troubles musculosquelettiques (TMS), véritable fléau au sein de la profession dentaire.