Plus d’un milliard d’économies annoncées dans le rapport de l’Assurance maladie Charges et Produits 2025
Le 18 juillet 2024, le Conseil de la Cnam a approuvé le rapport Charges et Produits pour 2025. Il y figure trente « mesures fortes d’économies » alors que l’Assurance maladie s’attend à un déficit de 11,4 milliards d’euros en 2024, malgré un « net redressement ».
Un rapport qui vise à atteindre 1,56 milliard d’économies en 2025
L’Assurance maladie affiche clairement son objectif « d’atteindre 1,56 milliard d’économies en 2025, grâce à des mesures efficaces d’organisation, tout en garantissant l’accès aux droits et aux soins ». Pour cela, elle mise sur un « programme d’économies très ambitieux » en s’attaquant à trois domaines précis : la prévention des maladies chroniques (80 millions d’économies), l’optimisation du parcours de soin (1,06 milliard d’économies) et la lutte contre les fraudes et les abus (420 millions d’économies).
En effet, une cartographie médicale des dépenses révèle la part importante de la prise en charge des maladies chroniques. Elle concernerait 24 millions de personnes (ou un assuré sur trois) soit « près de 60 % des dépenses totales remboursées (112 milliards d’euros sur 190 au total) » selon l’Assurance maladie.
Des propositions clés en matière de prévention contre les maladies chroniques et de lutte contre les fraudes
La Cnam se concentre sur la prévention des pathologies chroniques en proposant d’augmenter les dépistages pour les maladies cardiovasculaires chez les personnes à risque, ainsi que pour les cancers. Elle accorde une attention particulière à la santé mentale des jeunes avec des mesures pour limiter la consommation de psychotropes.
Parmi les autres propositions phares, la Cnam envisage « la création de formulaires infalsifiables d’arrêt de travail » pour lutter contre la fraude ainsi que la mise en place d’un service inédit « SOS IJ » permettant d’aider les médecins dans leurs prescriptions d’arrêts de travail complexes. Elle promet de nouveaux cadres de prescription pour limiter le gaspillage des produits de santé, notamment sur l’utilisation des pansements.
Réaction des Chirurgiens-dentistes de France (CDF) au rapport de la Cnam
Suite à cette publication, Les CDF ont vivement réagi. Dans son communiqué, le syndicat dit « se réjouir » de la hausse du recours aux soins dentaires chez les 3-24 ans et de l’amélioration de l’accès aux soins prothétiques « consécutive au plafonnement des honoraires, concomitante au 100 % santé ».
Mais les CDF regrettent « que la médecine bucco-dentaire ait été une variable d’ajustement budgétaire au dernier trimestre 2023 », évoquant « la hausse de dix points du ticket modérateur » qui a fortement impacté l’accès aux soins pour certains patients.
Ils déplorent également la baisse des soins dentaires chez les 18-25 ans liée à la diminution du recours à l’orthodontie. Le syndicat estime que le financement de l’orthodontie, délaissé et non revalorisé depuis 1988, a entraîné une augmentation progressive du reste à charge pour les patients. Ils évoquent ainsi une « double peine » pour ces jeunes qui n’ont pas de prise en charge et sont moins couverts par les assurances complémentaires.
Les CDF rappellent enfin « qu’il n’y a pas de dépassements d’honoraires chez les chirurgiens-dentistes » alors que le rapport précise que « la pertinence et la juste facturation des actes dentaires feront l’objet, en 2025, d’un plan complet d’actions élaboré en concertation avec la profession ».
Le rapport Charges et Produits 2025 de la Cnam est connu pour être l’un des documents de référence de l’élaboration du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).