« On peut traiter tout âge avec les aligneurs »

Le thème de votre 9e congrès est : « L’orthodontie par aligneurs : quel traitement pour quel âge ? ». Pourquoi avoir choisi cette thématique ?

Dr Waddah Sabouni : L’objectif de notre congrès est d’élargir le champ d’application des aligneurs et de partager avec notre audience les différentes utilisations des aligneurs pour tous les âges. Les aligneurs peuvent concerner des patients de six à 90 ans. Ils peuvent être employés en orthodontie interceptive, jusqu’aux personnes âgées qui présentent des problèmes parodontaux ou d’orthodontie nécessitant un traitement. Les aligneurs peuvent répondre aux problématiques de différents profils de patients. Aujourd’hui, on peut traiter tout âge avec les aligneurs. Cela élargit à la fois les indications en orthodontie et le choix des aligneurs comme alternative aux traitements conventionnels. L’orthodontie par aligneurs est un domaine en constante évolution.

À quels praticiens s’adresse votre congrès ?

Le congrès de la Société française d’orthodontie par aligneurs s’adresse à tout praticien qui pratique le traitement par aligneur dans ses techniques de traitement. À la fois le jeune praticien qui a besoin d’apprendre et le praticien expérimenté qui veut enrichir ses connaissances et profiter de l’expérience de confrères. Notre congrès est réservé aux praticiens exclusifs en orthodontie. Certains sujets vont intéresser les orthodontistes débutants, notamment les ateliers lors de la première journée qui vont permettre des mises en application d’outils, et les praticiens expérimentés qui vont pouvoir bénéficier de trucs et astuces pour régler de façon plus efficace certains problèmes cliniques rencontrés. Il est à noter que la Sfopa invite gratuitement les internes lors de ce congrès pour partager leurs connaissances avec leurs confrères.

Combien de membres compte la Sfopa et quelle audience attendez-vous lors de la 9e édition de votre
rendez-vous ?

Notre société scientifique compte près de 300 membres. Nous attendons à notre congrès environ 200 participants, orateurs et visiteurs.

Comment définiriez-vous l’esprit de votre réunion scientifique ? 

C’est un lieu de convivialité, d’échanges et de partages, dans un esprit confraternel, amical et chaleureux.

Sur quels sujets vont porter les conférences scientifiques ?

Nous avons choisi des thèmes qui répondent aux innovations en termes d’orthodontie numérique et par aligneurs et aux traitements orthodontiques complexes. Quatre thèmes clés sont à souligner. Tout d’abord l’orthodontie interceptive : des orateurs vont partager leurs protocoles techniques pour traiter les patients en cours de croissance. Le second thème est celui de l’innovation technologique. L’orthodontie par aligneurs évolue avec l’impression 3D et l’intelligence artificielle pour la modélisation des déplacements dentaires, en termes de simulation des résultats. Le troisième axe est l’utilisation des auxiliaires, appareillages complémentaires permettant de résoudre les limitations présentées par l’orthodontie par aligneur, liées à l’appareil lui-même. Le dernier axe est l’ancrage osseux : les mini-vis et les systèmes d’expansion squelettique avec des ancrages osseux qui permettent de dépasser les limites de l’orthodontie en général et plus particulièrement par aligneur. Ce thème sera développé lors d’une séance spécifique l’après-midi du vendredi 9 mai.

Quel est pour vous l’apport le plus important de l’évolution numérique ?

Les évolutions technologiques se répercutent sur l’orthodontie par aligneur. Auparavant, il fallait deux semaines pour recevoir l’assimilation du projet thérapeutique que l’on présente au patient. À chaque fois que l’on avait des modifications, il était nécessaire de les expliquer à un technicien avec parfois des problèmes de compréhension dans les échanges. Aujourd’hui, nous recevons l’assimilation de façon presque immédiate après l’empreinte optique. Nous avons l’outil informatique qui nous permet de planifier le déplacement des dents, de valider directement le clincheck et d’être beaucoup plus précis.

D’autre part, nous sommes en mesure de proposer à nos patients un traitement réalisé à partir d’imprimantes 3D, de résine biocompatible imprimée en direct. Cela évite un grand volume de déchets des modèles en résine classiques thermoformés. C’est un gain de précision puisqu’on limite les transferts des modèles en résine aux gouttières. Un autre paramètre d’évolution est le suivi virtuel de nos patients grâce aux logiciels alimentés par l’intelligence artificielle. Ils permettent de contrôler les photos envoyées par les patients et de nous transmettre si nécessaire des notifications. Ces avancées technologiques nous ont permis d’être plus efficaces et plus performants.

Quel est l’apport des conférenciers internationaux dans votre congrès ?

Nous avons des conférenciers français d’excellence qui nous font partager régulièrement leurs compétences. Mais nous avons fait le choix d’être entourés majoritairement de conférenciers européens, américains du Nord ou du Sud ou d’autres pays pour apporter une vision internationale et transmettre à nos participants les travaux réalisés hors de nos frontières. Parmi les orateurs cette année figure Ravindra Nanda, un professeur émérite, auteur de nombreux livres et articles en orthodontie. Il parlera de l’histoire de l’orthodontie, des débuts jusqu’à aujourd’hui avec les aligneurs à mémoire de forme.  

Comment se déroule le « marathon des cas cliniques » ?

C’est une session que nous avons mise en place depuis quatre ans. Nous invitons des praticiens principalement internes, mais parfois aussi seniors, pour présenter des conférences de dix minutes sur un sujet innovant ou un cas clinique qui comprend des difficultés techniques. Un jury évaluera ces présentations et récompensera trois candidats. C’est une séance qui plaît beaucoup de par son esprit de partage.