L’amalgame doit disparaître complètement d’ici à 2025
Sponsorisé par GC DentalCe jeudi, les négociateurs du Parlement et du Conseil sont parvenus à un accord provisoire sur la proposition de la Commission visant à interdire les derniers cas d’utilisation du mercure dans les produits au sein de l’UE, conformément à l’ambition du « zéro pollution ». L’an dernier, le Conseil Européen a officialisé un projet visant à étendre l’interdiction de l’amalgame dans les traitements dentaires à tous les États membres à partir du 1er janvier 2025.
Depuis le 1er janvier 2018, le recours aux amalgames dentaires est déjà interdit dans l’UE chez les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes, à quelques exceptions près.
Cet accord doit à présent être adopté par le Parlement et le Conseil, après quoi la nouvelle loi sera publiée au Journal officiel de l’UE et entrera en vigueur vingt jours plus tard.
Avec cette nouvelle législation qui se profile à l’horizon, la nécessité de trouver d’autres solutions est une fois de plus mise en exergue. M. Bart Dopheide, directeur général des services scientifiques de GC Europe, donne un avant-goût de ce que sera l’avenir sans amalgame.
La Commission européenne entend interdire l’amalgame dentaire d’ici 2025. Mais pourquoi ?
L’abandon progressif de l’amalgame se justifie par le mercure qu’il contient. Après la pose d’une restauration en amalgame, la libération du mercure lié aux autres métaux de l’alliage est négligeable. Toutefois, même si le mercure est naturellement présent dans l’environnement, il est toxique sous sa forme libre et non liée et présente un risque très important.
Un exemple significatif remonte au milieu du XXe siècle, lorsque les rejets industriels de mercure évacués dans la mer par une usine ont empoisonné des milliers de personnes à Minamata, au Japon, avec des conséquences désastreuses sur leur santé. L’accord mondial sur l’abandon progressif du mercure porte le nom de Convention de Minamata en mémoire de cette tragédie.
En Europe, l’amalgame dentaire représente le dernier cas le plus important d’utilisation intentionnelle du mercure, estimée à environ 40 tonnes. Les répercussions sur l’environnement ne se manifestent pas seulement dans les déchets – même si les séparateurs d’amalgame empêchent le déversement de mercure dans les eaux usées. La pollution par le mercure peut se produire à n’importe quel moment, depuis la production des capsules d’amalgame, leur préparation, la pose et le retrait des restaurations, jusqu’au rejet dans l’environnement par les personnes décédées porteuses d’amalgames, surtout lorsque les corps sont incinérés.
40 tonnes, c’est énorme. On peut donc supposer que de nombreux chirurgiens-dentistes utilisent encore l’amalgame. Qu’en sera-t-il plus tard pour la dentisterie ?
Certaines nations ont déjà interdit complètement l’amalgame, notamment les pays nordiques qui ont joué un rôle de pionnier dans ce domaine. Néanmoins, ailleurs, l’amalgame reste important, principalement en raison des politiques d’assurance maladie, où il est toujours considéré comme un matériau durable et abordable.
Depuis peu, certains programmes d’assurance nationaux ont pourtant commencé à le retirer de la liste des produits remboursables, mais de nombreux pays le préconisent encore largement, même s’ils reconnaissent qu’une suppression progressive est nécessaire pour l’environnement et qu’ils se concentrent sur la gestion minutieuse et rationnelle des déchets.
Ces pays de l’UE qui n’ont pas encore ajusté leur système de remboursement pour couvrir les solutions de remplacement de l’amalgame peuvent reporter son élimination jusqu’au 30 juin 2026, ceci afin d’éviter des répercussions négatives pour les citoyens européens qui disposent de faibles revenus et pourraient donc ne pas être en mesure de se payer un traitement dentaire adéquat. L’abandon de l’amalgame dans les pays qui se sont déjà prononcés sur son interdiction nous a appris qu’un changement de politique est possible. D’autant plus qu’il existe aujourd’hui plusieurs autres possibilités.
Il est intéressant de noter que, même avant la décision de supprimer progressivement l’amalgame, d’autres matériaux de restauration directs avaient gagné en importance, non pas pour des motifs environnementaux, mais en raison de leur meilleure qualité esthétique et de leur potentiel d’intervention minimalement invasive.
Vous pensez donc que les chirurgiens-dentistes sont prêts à abandonner complètement l’amalgame ?
Les solutions dont on dispose aujourd’hui sont-elles suffisantes pour couvrir tous les besoins ?
Il existe actuellement sur le marché plusieurs solutions viables et sans mercure, mais évidemment nous devons nous assurer qu’elles répondent à toutes les exigences, notamment du point de vue du patient lui-même. C’est un aspect que GC a anticipé depuis de nombreuses années.
Le professeur Falk Schwendicke, directeur actuel de la polyclinique de dentisterie conservatrice et de parodontologie de l’université Louis-et-Maximilien de Munich, a mené une série d’études de rentabilité avec son équipe. Au cours de celles-ci, il a effectué des comparaisons directes entre les restaurations en verre hybride EQUIA Forte et les restaurations en composite. Le composite est aujourd’hui considéré comme la « référence absolue » des matériaux de restauration directs.
Bien qu’il représente une excellente alternative, la sensibilité accrue de la technique et les coûts peuvent cependant constituer un obstacle. Ces études ont tenu compte tant du traitement initial que du retraitement, et elles ont permis de conclure que les verres hybrides offraient un potentiel plus important en termes de rentabilité. Si l’on considère la transition vers des solutions couvertes par les systèmes de sécurité sociale et les régimes privés d’assurance maladie, ce type d’études est essentiel pour ouvrir l’accès aux soins bucco-dentaires à tout le monde.
Les conclusions de l’Organisation mondiale de la santé concordent avec les résultats : les composites ainsi que les verres ionomères et les verres hybrides sont considérés comme des traitements essentiels. Dans tous les cas, il faudra plus d’un matériau pour remplacer l’amalgame.
Qu’est-ce qui détermine le choix du matériau à utiliser dans un cas ou dans l’autre ?
La décision est toujours multifactorielle. Il y a trois ans, le conseil d’administration de la Fondation Nakao a proposé « l’arbre décisionnel des options de restauration » afin de fournir aux chirurgiens-dentistes des solutions claires leur permettant de remplacer progressivement l’amalgame. Cet outil repose sur un consensus d’experts visant à guider le choix des matériaux de restauration. Tous les aspects essentiels sont pris en compte, des propriétés mécaniques et cliniques au confort du patient, à ses attentes et aux répercussions financières. Il facilite et objective le processus décisionnel, sans perdre de vue les facteurs importants, qu’ils soient physiques, pratiques ou économiques.
Des progrès considérables ont été réalisés dans le domaine de la science des matériaux. Actuellement, nous disposons même d’options directes très robustes pour les grandes restaurations, telles que les composites renforcés en fibres. La gamme de composites everX est proposée en deux niveaux de viscosité, qui tous deux ajoutent solidité et résistance à la fracture. Ces types de composites sont recommandés dans les cavités de grande taille, notamment après un traitement endodontique.
Les derniers composites à faible viscosité, tels que G-ænial Universal Injectable représentent une autre évolution notable. Ce composite est au moins aussi résistant, voire plus résistant, que les composites modernes proposés sous forme de pâte. Il a ouvert la voie à de nombreuses techniques de travail innovantes, qui contribuent toutes à faciliter la mise en place du matériau. Toutes ces avancées ont permis d’imaginer un monde sans amalgame dentaire, et j’ai donc bon espoir que la dentisterie et nos futurs sourires auront un avenir brillant devant eux.
Si les autres solutions de GC vous intéressent, n’hésitez pas à visiter la page web dédiée pour de plus amples informations.
Bart Dopheide a obtenu son diplôme de docteur en chirurgie dentaire à l’université de Groningue (Pays-Bas) en 1987. Il a occupé divers postes de direction dans le secteur dentaire en Europe et au niveau international pendant plus de 30 années, au cours desquelles l’essentiel de ses activités a porté sur la commercialisation et le développement d’une large gamme de matériaux destinés aux chirurgiens-dentistes et aux prothésistes. Il a assumé des responsabilités élevées au sein d’équipes interfonctionnelles qui ont introduit le concept MI, les verres ionomères à haute viscosité, les composites et les verres hybrides en Europe. Il est actuellement directeur général, responsable des activités de services scientifiques de GC en Europe.
References
- Mercury: deal with Council to phase out the use of dental amalgam.
https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20240205IPR17416/mercurydeal-with-council-to-phase-out-the-useof-dental-amalgam - Proposition de RÈGLEMENT DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL modifiant le règlement (UE) 2017/852 du Parlement européen et du Conseil du 17 mai 2017 relatif au mercure en ce qui concerne les amalgames dentaires et les autres produits contenant du mercure ajouté faisant l’objet de restrictions de fabrication, d’importation et d’exportation. Registre de documents de la Commission. https://ec.europa.eu/transparency/documents-register/detail?ref=COM(2023)395&lang=fr
- Schwendicke F, Müller A, Seifert T,Jeggle-Engbert LM, Paris S, Göstemeyer G.J Dent. 2021 Jul;110:103689. doi: 10.1016/j.jdent.2021.103689. Glass hybrid versus composite for non-carious cervical lesions: Survival, restoration quality and costs in randomized controlled trial after 3 years.
- Schwendicke F, Rossi JG, Krois J, Basso M, Peric T, Turkun LS, Miletić I.J Dent. 2021 Apr;107:103614. doi: 10.1016/j.jdent.2021.103614. Cost-effectiveness of glass hybrid versus composite in a multi-country randomized trial.
- Foundation Nakao Decision tree. https://zingtree.com/deploy/tree.php?z=embed&tree_id=510390943