100 % Santé : le dentaire privilégié à l'optique par les assurés
Selon un rapport de la Drees paru le 9 mars, « les taux de pénétration du 100 % Santé semblent en partie liés aux niveaux de garantie proposés par les contrats de complémentaires santé avant la réforme ».
Comme en 2020, en 2021, le recours au 100% Santé portait surtout sur le dentaire. D’après un bilan publié par la Drees le 9 mars, cette année-là, 58 % des actes prothétiques ont été réalisés dans le panier 100% Santé (84 % pour les dents visibles, incisives et canines, 88 % pour les premières prémolaires), contre 39 % des prothèses auditives, 16 % des verres et 13 % des montures. « Les taux de pénétration du 100% Santé semblent en partie liés aux niveaux de garantie proposés par les contrats de complémentaires santé avant la réforme », explique la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé. En effet, avant la réforme, dans le dentaire et l’audio, les assurés avaient pour la plupart une garantie de remboursement bien plus faible. A contrario, en optique, la garantie était supérieure au prix limite et au niveau de remboursement des complémentaires imposé par le 100 % Santé.
« En 2019, au global, plus de huit bénéficiaires sur dix disposaient d’au moins une garantie de niveau inférieur à celles désormais imposées par la réforme du 100 % Santé. Dans le détail, sept bénéficiaires de complémentaire santé sur dix disposaient d’une garantie de remboursement inférieure à celle fixée par la réforme pour la pose d’une prothèse dentaire ainsi que pour l’achat d’une paire d’audioprothèses. En optique, en revanche, moins d’un bénéficiaire sur dix avait des garanties de remboursement inférieures », est-il précisé dans le rapport.
Pas de grand changement dans l’optique
Et de donner un exemple concret : en 2019, la dépense moyenne pour une prothèse céramo-métallique sur une dent visible était approximativement de 530 euros et l’Assurance maladie obligatoire (AMO) remboursait 70 % du tarif conventionnel établi à 120 euros. L’assuré était donc remboursé de 84 euros et 446 euros restaient à sa charge. Le reste à charge était financé partiellement par les organismes complémentaires, selon le contrat du patient (en moyenne entre 243 et 332 euros). « Un bénéficiaire de complémentaire santé sur deux avait une garantie de remboursement inférieure à 300 euros. » L’assuré sortait donc en moyenne de sa poche entre 203 et 114 euros. Mais depuis 2020, la réforme impose un prix limite de vente de 500 euros sur ces prothèses du panier 100 % Santé. La part prise en charge par l’AMO n’ayant pas changé, les organismes complémentaires ont l’obligation de rembourser la totalité du reste à charge, soit jusqu’à 416 euros.
En revanche, en 2019, pour une paire de lunettes à verres simples, les organismes complémentaires de santé étaient obligés de rembourser soit 2,97 euros (ticket modérateur), soit 50 euros (plancher de remboursement). Mais depuis la réforme, dans le panier 100 % Santé, ils doivent rembourser 77,9 euros pour une prix limite de vente de 95 euros. En conclusion, « le recours en optique ne semble pas avoir augmenté sous l’effet de la réforme : le nombre de patients ayant acheté un équipement d’optique en 2021 est proche de celui de 2019 et de 2018 ».
En 2020, 53 % des actes dentaires avaient été pris en charge dans le panier 100 % Santé, contre seulement 7,2% des éléments optiques, révélait la plateforme assurantielle Carte Blanche l’année dernière.