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Assistant(e)s dentaires de niveau 2 : dénouement en 2022 ?

AMBD (assistants en médecine bucco-dentaire). Tel devrait être le nom des assistant(e)s dentaires de "niveau 2". Après des années de tergiversations, le dossier avance enfin.

Par Raphaëlle de Tappie, publié le 14 décembre 2021

Assistant(e)s dentaires de niveau 2 : dénouement en 2022 ?

Le dossier avance enfin. Les assistants dentaires qualifiés de niveau 2 devraient s’appeler AMBD : Assistants en médecine bucco-dentaire. Après des années de délibérations, un consensus a enfin été atteint en Commission paritaire pour l’emploi et la formation professionnelle (CPNE-FP). Cette instance est constituée de représentants des syndicats salariés et patronaux. Outre le nom qui désignera officiellement ce nouveau statut, les parties prenantes se sont enfin mis d’accord sur la liste des compétences qui seront nécessaires pour accéder à ce nouveau titre.

« Nous avons rencontré plusieurs fois les députés LREM Thomas Mesnier et Cyrille Isaac-Sibille en charge de cette question. Les référentiels sont prêts, mais ce n’est plus de notre ressort », a déclaré le 25 novembre Doniphan Hammer (membre de la CPNE-FP pour Les CDF) lors du Congrès de l’ADF. La balle est donc dans le camp du gouvernement et du ministère de la Santé. « La campagne présidentielle à venir est une fenêtre de tir pour faire avancer ce dossier. L’enjeu de la santé et de l’accès aux soins sera — je l’espère — un point clé des programmes de nos candidats », a-t-il ajouté.

Pour rappel, le métier d’assistant dentaire qualifié de niveau 2 devrait ressembler — dans ses fonctions et non dans son statut — à celui d’hygiéniste, profession axée sur l’hygiène et la prophylaxie reconnue et développée dans plusieurs pays d’Europe, tels l’Espagne, la Suisse, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Danemark.

Pour accéder à ce statut, les assistant(e)s ayant au moins deux ans d’expérience en poste pourront suivre des formations allant de 600 à 800 heures en alternance durant deux ans, dont deux mois intensifs hors cabinet. Outre les cours communs, ils pourront choisir entre trois spécialités, médecine bucco-dentaire, prophylaxie, imagerie, ainsi que des unités d’enseignement complémentaires en chirurgie, ODF, endo-paro et prévention.

Quelles compétences ?

Concrètement, en quoi consistera le poste d’AMBD ? Sous la responsabilité et le contrôle effectif d’un chirurgien-dentiste, et sous la prescription de ce dernier (sur des dents saines seulement) l’AMBD pourra, pour la préconsultation, réaliser l’anamnèse médicale du patient et renseigner son dossier médical ; remplir son schéma dentaire après avoir examiné sa bouche ; lui parler de l’importance d’une hygiène bucco-dentaire stricte ; lui prescrire du matériel pour contrôler la plaque et effectuer des tests salivaires PST (facteurs de risques parodontaux).

Concernant les actes prophylactiques, il pourra appliquer gels et vernis fluorés sur des tissus sains, sceller des sillons, réaliser un aéropolissage, faire un détartrage supra-gingival et un polissage.

Au niveau des actes prothétiques, il sera à même de nettoyer des prothèses en dehors de la bouche, de remplacer un pansement provisoire, de préparer des modèles d’études en plâtre, de réaliser des gouttières et d’expliquer au patient comment installer et entretenir ses prothèses amovibles.

Pour les actes ODF, il sera amené à essayer des gouttières de transfert. Après que le praticien les a installées, il pourra les polymériser, faire l’essayage de gouttières passives et contrôler l’intégralité des attelles et les recoller. Il pourra également poser des séparateurs, déposer des arcs et des ligatures, poser une protection sur un bracket pour éviter les blessures et montrer au patient l’activation d’un vérin disjoncteur. Il sera en capacité de réaliser des radiographies intrabuccales de diagnostic, extrabuccales (panoramique, téléradiographie) et de faire des photographies intra et extra-orales. Pour la chirurgie, il pourra préparer et accompagner le patient avant et après son opération, gérer l’asepsie intra et extra-orale, le surveiller, contrôler l’hémostase post-chirurgicale et retirer des fils. Pour finir, l’AMBD sera très impliqué dans le parcours du patient puisqu’il pourra lui donner des conseils avant et après une opération et lui présentera des plans de traitement et des devis. Il pourra aussi sensibiliser à la santé dentaire, dans les EHPAD par exemple, former des aidants, ou encore contrôler et évaluer des séances d’hygiène et de contrôle de plaque.

Un AMBD par praticien ?

Mais les assistants dentaires ne sont pas les seuls qui pourront prétendre à ces formations. Les titulaires d’une licence option santé seront également éligibles, ainsi que les diplômés d’État, comme les infirmiers, après six mois de stage en cabinet comme AD1 et une évaluation. Quant aux hygiénistes de l’Union européenne, ils obtiendront directement le titre d’AMBD après le contrôle, de niveau de langage entre autres, d’une commission assistant dentaire ad hoc.

Reste encore à décider combien d’AMBD on a besoin de former chaque année, comment financer la formation et, quel salaire sera attribué aux bénéficiaires de ce nouveau statut. Celui-ci pourrait s’aligner sur les niveaux des hygiénistes allemands, soit environ 2 200 euros net pour un temps complet à 35 heures par semaine. Il s’agira enfin d’établir de combien d’AMBD un praticien aura besoin : à priori pas plus d’un.