Désert médicaux : il faudrait former 7 265 étudiants en dentaire d'ici à 2025
Dans un rapport paru le 20 avril, l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) recommande la formation de 7 265 étudiants en odontologie sur la période 2021-2025.
Dans un rapport intitulé “Objectifs nationaux pluriannuels de professionnels de santé à former (2021-2025)” paru le 20 avril, l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) propose de former 7 265 étudiants en odontologie pendant cette période. Soit plus 14 % en plus par rapport au numerus clausus actuel. Ce dossier a été rédigé suite à la Conférence nationale de santé du 26 mars. Cette dernière rassemblait l’ensemble des acteurs du monde de la santé. Concernant le secteur du dentaire, la décision a été prise “après discussion avec le conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes et la conférence des doyens d’odontologie”.
“Cet objectif de plus de 7 000 chirurgiens-dentistes (7 265, N.D.L.R.) à former dans les cinq ans conduit à augmenter la densité de chirurgiens-dentistes plus rapidement permettant d’accélérer l’amélioration de la situation démographique (à partir de 2027)”, explique l’organisme, qui est rattaché au ministère de la Santé.
Pour en arriver à ce chiffre, l’ONDPS explique avoir tenu compte de nombreux facteurs. Parmi eux, les besoins non satisfaits des personnes à besoins spécifiques (10 à 15 % de la population française) qui ont “un accès aux soins très insuffisant actuellement”, ou encore le désir des nouvelles générations de développer “un exercice plus équilibré entre vie professionnelle et vie personnelle”, phénomène qui pourrait “diminuer la productivité des chirurgiens-dentistes”, analyse l’Observatoire.
Des diplômes de qualité jugée “insuffisante”
Celui-ci s’est également intéressé à la proportion “très importante” (plus de 35 %) de praticiens à diplôme étranger qui s’installent en France. Selon l’ONDPS, cette tendance est “préoccupante car elle pose la question du flux de professionnels à former en France et surtout celle de la qualité de la formation. En effet, “les doyens d’odontologie s’accordent à dire que de nombreux diplômés étrangers ont eu un enseignement pratique très insuffisant.” “Il est ainsi crucial de réinternaliser la formation en odontologie afin d’en contrôler la qualité”, note le rapport.
Enfin, les évolutions attendues du métier d’assistant dentaire qui “permettront peut-être d’améliorer la productivité” des praticiens ont été considérées. Quand les assistants seront “impliqués dans des actions de prévention et de dépistage auprès de publics actuellement non pris en charge”, cela devrait conduire à augmenter encore la demande de soins.
“C’est pourquoi, après discussion avec le conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes et la conférence des doyens d’odontologie, nous proposons une augmentation d’environ 20 % par rapport au numerus clausus principal cumulé 2016-20 (soit un total de 7 265 étudiants à former), correspondant à une augmentation de 14 % par rapport au numerus clausus total”, poursuit le rapport.
“Il est indispensable de mener des travaux complémentaires”
L’objectif 2021-2025 est décliné par région et faculté (230 étudiants à Clermont, 335 à Aix-Marseille, etc.) avec pour ambition de mieux répartir les praticiens dans les régions. Toutefois, “si l’augmentation du nombre est une condition nécessaire” cela ne suffira pas “à une meilleure répartition des chirurgiens-dentistes”.
Aussi, “nous pensons qu’il est indispensable de mener des travaux complémentaires et de suivi d’indicateurs (évolution de l’implémentation des nouvelles organisations et de leur impact sur l’activité des chirurgiens-dentistes, répartition territoriale des lieux de formation, répartition territoriale des nouvelles installations, taille des patientèles, prise en charge des populations spécifiques : petite enfance, handicap, personnes âgées dépendantes)”, conclut le dossier.
Outre l’odontologie, ce dernier présente également des propositions de formation en médecine, maïeutique, et pharmacie.