Aurélien Rousseau, nouveau ministre de la Santé
Suite au remaniement, Aurélien Rousseau a été nommé ministre de la Santé et de la Prévention le 20 juillet 2023, remplaçant ainsi François Braun.
C’est finalement Aurélien Rousseau, haut fonctionnaire de 47 ans, qui a été choisi pour remplacer l’urgentiste François Braun en poste depuis le 4 juillet 2022.
Un ministre au parcours atypique
Originaire du Gard, cet historien de formation a débuté sa carrière en tant que professeur d’histoire-géographie en Seine–Saint-Denis.
Rapidement encarté au Parti Communiste, Aurélien Rousseau se lance en politique et fait ses premières armes aux côtés de Pierre Mansat, élu adjoint à la Mairie de Paris. En 2007, il passe le concours de l’ENA, puis rejoint le Conseil d’État en 2009. 2012 signe l’année de son retour à la Mairie de Paris où il devient directeur adjoint au sein du cabinet de Bertrand Delanöé.
Son ascension se poursuit à Matignon en 2015 quand il intègre successivement le cabinet de Manuel Valls, puis celui de Bernard Cazeneuve.
Habitué à la gestion des crises sanitaires
En juillet 2018, Aurélien Rousseau prend la tête de l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France. En 2019, le directeur général doit gérer de lourds dossiers tels que :
- le mouvement de grève dans les services d’urgences à l’hôpital ;
- les conséquences de l’incendie de Notre-Dame de Paris ;
- la pandémie liée au Covid-19.
Très impliqué dans le renforcement des politiques de santé publique (avec le Ségur de la Santé notamment), il se forge une excellente connaissance du système de santé français.
En 2021, Aurélien Rousseau quitte l’ARS. Il change de voie en 2022 en acceptant le poste de directeur de cabinet de la Première ministre Élisabeth Borne.
Aurélien Rousseau à la Santé, un risque de conflit d’intérêts ?
Depuis l’annonce de sa nomination, la polémique enfle et de nombreuses voix s’élèvent (dont celle d’Anticor) pour dénoncer un potentiel conflit d’intérêts entre le nouveau ministre de la Santé et l’Assurance Maladie. En effet, Aurélien Rousseau est marié à Marguerite Cazeneuve, la directrice générale déléguée de la Cnam.
Saisie de la question, la HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique) a finalement tranché : dans son communiqué de presse du 25 juillet 2023, elle estime que « la fonction de la conjointe du ministre n’est pas, en elle-même, de nature à constituer une situation de conflit d’intérêts, dans la mesure où celui-ci n’aurait pas à connaître de sa situation professionnelle ».
Des défis majeurs attendent le nouveau ministre, parmi lesquels, les négociations avec les médecins libéraux, un secteur de la santé en crise et l’inquiétude croissante des chirurgiens-dentistes face au projet de régulation de l’installation de la profession.