Hausse de la consommation d'antibiotiques en 2022
Le dernier rapport de Santé publique France (SPF) révèle un rebond significatif de la consommation d’antibiotiques en 2022.
Malgré une baisse suite à la pandémie de Covid-19, l’usage d’antibiotiques en secteur de ville ne cesse de croître en France : Santé publique France (SPF) révèle une hausse notable en 2022 (+ 16,6 % par rapport à 2021) après une première augmentation de + 14 % vs 2020. Une tendance qui inquiète les professionnels de santé.
Les médecins généralistes et spécialistes sont les plus gros prescripteurs (75,5 % du total des prescriptions pour les généralistes et 12 % pour les spécialistes) suivis par les chirurgiens-dentistes avec 12,3 % des prescriptions en 2022. “Leurs prescriptions ont progressé depuis 2012 (+0,6 % par an en moyenne) et, malgré la baisse observée en 2020, elles étaient en 2022 à un niveau légèrement supérieur à celui atteint en 2019”, note SPF.
Une consommation d’antibiotiques en hausse chez les jeunes enfants
Dans son rapport, publié le 13 novembre 2023, Santé publique France annonce que la hausse de la consommation d’antibiotiques a touché toutes les tranches d’âge. Mais elle s’avère la plus « importante » chez les 0-4 ans, avec des niveaux de prescription dépassant ceux de 2019.
Un phénomène qui s’observe aussi chez les enfants âgés de 5 à 14 ans, pour lesquels l’utilisation d’antibiotiques a bondi de 41,8 % (soit un niveau légèrement inférieur à l’avant-pandémie).
La menace de l’antibiorésistance
Cette hausse de la consommation d’antibiotiques peut-elle engendrer de l’antibiorésistance ? Un risque qui inquiète alors que la France compte parmi les pays européens les plus consommateurs de médicaments anti-infectieux.
Pour le Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, ces données doivent inciter à renforcer les programmes de promotion de bon usage des antibiotiques et de réduction de leur consommation en soins de ville. Et de rappeler les objectifs ambitieux de la stratégie nationale de prévention des infections et de l’antibiorésistance qui vise à abaisser la prescription de 25 % d’ici à 2025.
Des efforts de sensibilisation qui pourraient payer alors que la pénurie d’amoxicilline encourage déjà le secteur médical à rationaliser la prescription d’antibiotiques.