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Les étudiants en santé dénoncent les lacunes de la réforme REES

Les principales fédérations étudiantes viennent de dévoiler leur rapport 2024 sur la réforme d’entrée en études de santé (REES) : un pavé dans la mare qui pointe de grandes disparités d’accès selon les parcours.

Par Linda Lam, publié le 04 mars 2024

Les étudiants en santé dénoncent les lacunes de la réforme REES

Quatre ans après la sortie de leur premier rapport sur la réforme d’entrée en études de santé, les fédérations d’étudiants en santé publient l’édition 2024. Des données issues d’une enquête nationale menée entre le 3 octobre et le 17 novembre 2023 auprès des représentants étudiants de 36 universités proposant l’accès aux études de santé, durant l’année universitaire 2022-2023.

Un nouveau rapport 2024 sur les études en santé

Depuis la réforme de la Paces en 2020, l’accès à la filière MMOPK (Médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie) peut se faire à travers le Parcours accès santé spécifique (PASS) ou une Licence avec accès santé (LAS), c’est-à-dire une licence classique avec une mineure santé.

Plusieurs fédérations étudiantes, dont la Fédération générale des associations étudiantes (Fage), l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) et l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD), ont dressé un état des lieux de l’accès aux études de santé : les résultats du rapport 2024 de la Fage révèlent de grandes disparités dans l’application de la réforme dans les universités selon le parcours des étudiants en santé.

Des différences notables entre LAS et PASS

Le rapport pointe les difficultés rencontrées par les étudiants en LAS par rapport à leurs homologues en PASS, avec notamment « une qualité de l’enseignement diminuée alors qu’aucune voie royale ne devrait exister » selon les fédérations étudiantes.

Si elle « constitue le socle de connaissances en santé des personnes qui accèderont aux filières MMOPK », la mineure santé se fait en distanciel dans 41 % des cas en LAS. Ces étudiants comptabilisent trois fois moins d’enseignements dirigés et deux fois moins de séances en groupe restreint qu’en PASS.

Le rapport indique que « les étudiants en LAS suivent la majorité de leurs enseignements sur des campus universitaires différents des campus accueillant les filières MMOPK, contrairement aux personnes étant en PASS ». Et qu’avec « 50 % des universités qui ne proposent pas de référents ou référentes LAS au sein de toutes les UFR hors santé », ils se sentent « délaissés » par rapport à l’autre voie.

La « menace des préparations privées »

Les fédérations étudiantes regrettent que certaines entreprises profitent « de la détresse des étudiants et étudiantes qui voulaient accéder aux études de santé, et du manque d’accompagnement proposé par les universités », en mettant en place « des programmes à plus de 5 000 euros en moyenne en PASS ».

Selon elles, ces structures privées « diffusent la vision d’une entrée dans les études de médecine au lieu de parler d’études de santé au global ». Ce qui contribue à invisibiliser les autres filières « tout en nourrissant une vision médecin-centrée du système de santé » amenant aux places vacantes en pharmacie (15 %) et en maïeutique (10 %) en 2022 et 2023.

Un questionnaire pour tous les étudiants en santé

Face à ces « constats d’échec », les fédérations étudiantes lancent une grande consultation ouverte à tous les étudiants « étant actuellement ou ayant été en PASS/LAS/LSPS ».

Grâce à leur questionnaire en ligne, elles espèrent ainsi recueillir des témoignages et des propositions pour améliorer l’accès aux études de santé.