L’hygiène dentaire, ses variantes et sa psychologie
Rabelais nous précisait qu’après s’être lavé les mains au vin frais, Gargantua « s’escuroit les dents avec un pied de porc ». On en est loin, mais les exercices d’hygiène suivent des arcanes qui nous emplissent d’enthousiasme, tant tous les chemins qui mènent au même but illustrent l’inventivité de l’espèce humaine. Passons sur les bâtonnets issus d’arbustes exotiques, ou de l’arbre à réglisse dont les fibres assouplies par la salive sont d’une extension universelle.
N’évoquons pas le « pushing » : processus de passage en force de composés huileux (sésame, coco, mangue), fort apprécié dans le sous-continent Indien, et de certaines franges écologistes disposant de loisirs. En effet, il faut vingt minutes durant lesquelles, les fluides, propulsés par la contraction isochrone des muscles jugaux et de la langue, débarrassent les interstices de leurs éventuels débris et dépôts bactériens. Un récent ouvrage en décortique les avantages.
(Nigerian Journal of Medicine ,mars avril 2015 :Oil pulling with coconut: study finds the ancient Indian technique really DOES have benefits for mouth health)
L’introduction du fil, et de ses avatars cirés, fluorés, souple, parfumé, etc. particularité du monde anglo-saxon, a engendré une culture et des gestes, moins élégants que le cure-dent en bois ou en plume de canard (qu’on masquait délicatement de sa main). Car le fil a son exigence (l’usage des deux mains,...