Nathalie Delphin, présidente du SFCD, parmi les 13 "femmes de santé 2022"
Nathalie Delphin, présidente du Syndicat des femmes chirurgiens-dentistes (SFCD), a été désignée comme faisant partie des 13 « femmes de santé de l’année 2022 » par le collectif "Femmes de Santé".
« Prise en charge financière des séquelles bucco-dentaires lors des violences intra-familiales. » C’est par ce beau projet que Nathalie Delphin, présidente du Syndicat des femmes chirurgiens-dentistes (SFCD), a attiré l’attention du collectif « Femmes de Santé ». Ce dernier, qui regroupe un peu plus de 200 personnes du secteur de la santé, l’a désignée comme faisant partie des 13 « femmes de santé de l’année 2022 ». « Les 13 Femmes de Santé mises en lumière chaque année sont nominées par les membres du collectif et sélectionnées par un comité d’organisation. Elles sont sélectionnées pour l’utilité de leur initiative de santé », explique le collectif sur son site.
« On oublie que 70% des coups sont portés au visage. On oublie que ces dégâts vont créer des fractures qui ne se voient pas. À ces violences s’ajoutent des violences administratives et financières. La chirurgie-dentaire est toujours oubliée… elle sera aussi oubliée dans les violences. Comment se reconstruire psychologiquement si on ne peut plus sourire, manger, parler ? », interroge Nathalie Delphin sur le site de la SFCD. « Merci au collectif Femmes de Santé pour leur confiance et leur soutien ô combien important pour mettre en lumière l’ensemble des combats du SFCD », poursuit-elle.
Aujourd’hui, le syndicat « s’attaque au problème de “la prise en charge financière des séquelles bucco-dentaires lors de violences intrafamiliales”. Ce sujet est essentiel pour le SFCD car ces victimes sont majoritairement des femmes. Dans sa patientèle, un chirurgien-dentiste voit une femme victime de violences par jour. Le visage, la bouche et les dents sont souvent les premières cibles visibles des agresseurs. 70% des coups sont portés au visage. Les coups sur les dents, invisibles au premier regard, ne sont pas ou peu pris en charge par l’Assurance Maladie obligatoire. Ces femmes subissent aussi une violence administrative et financière qui les empêche d’être correctement soignées. Aujourd’hui, un traitement non immédiat peut engendrer des séquelles irréversibles. Le non-accès aux soins entraîne des conséquences sur leur situation économique, psychologique et physique qui n’est plus tenable d’accepter », explique Nathalie Delphin sur le site du collectif.
Création d’un dispositif de Solidarité nationale
Fin mars, le FSCD a fait trois propositions concrètes. Il encourage notamment le déblocage d’un fonds spécifique pour permettre le remboursement à 100 % des frais thérapeutiques et corporels, y compris dentaires. Il suggère également un dispositif de solidarité nationale pour prendre en charge intégralement des soins médicaux similaires à ceux accordés aux victimes de terrorisme et des aléas thérapeutiques, sans avance de frais. Parmi eux, des soins bucco-dentaires et des consultations de suivi psychologique et/ou psychiatrique. Enfin, la SFCD milite en faveur de l’instauration d’un « certificat de séquelles » qui permettrait de lister les dommages subis par la victime. Ce document serait rédigé par le praticien et à disposition de la victime qui pourrait s’en servir pour faire valoir ses droits au remboursement.
Concernant « Femmes de Santé », il s’agit du « premier collectif pluriprofessionnel de femmes qui ont une activité dans le secteur de la santé ». « Elles sont médecins, infirmières, dirigeantes, aidantes, étudiantes, startupeuses, pharmaciennes, consultantes, avocates ou psychologues », est-il expliqué sur le site internet du collectif, créé par hkind (h(uman)kind), une start-up « à missions » dans le secteur de la Santé. L’objectif étant de « valoriser et développer l’humain au cœur du système de Santé » et de « promouvoir l’expertise et les actions initiées par les femmes dans le secteur de la Santé ».