L’Ordre porte plainte contre l'installation d'une école de « denturistes »
Fin février, le Conseil national de l'ordre a annoncé avoir porté plainte contre le dirigeant de « France Denturistes ». Une profession non reconnue en France.
Une bataille. Le Conseil national et le conseil départemental de l’Ordre 77 ont déposé une plainte contre le dirigeant de « France Denturistes », et le maire d’une commune de Seine-et-Marne qui soutenait le projet d’installation d’une école formant à ce métier non reconnu en France.
Une plainte inédite de l’Ordre
Tout est parti d’une alerte de l’Union dentaire qui avait saisi l’ONCD après l’interview du dirigeant sur BFM-Business au printemps 2023.
Lors du reportage, le représentant des « denturistes » en France vantait une pratique dentaire plus abordable et respectueuse de l’environnement que celle proposée par les chirurgiens-dentistes. Il annonçait également l’installation prochaine d’un cabinet en région parisienne.
« Denturiste », une profession non reconnue en France
Si ce discours promotionnel rencontre un écho favorable auprès de certains élus locaux confrontés à la désertification médicale et à la pénurie de soignants, il inquiète fortement l’Ordre qui y voit un risque accru pour la santé publique.
Car le métier de « denturistes » n’est pas reconnu en France. Un denturiste (ou denturologiste) est considéré comme un spécialiste de la prothèse dentaire amovible dans les pays dans lequel il est habilité (comme le Canada). Or, en France, les prothèses sont réalisées par un prothésiste dentaire sur commande d’un chirurgien-dentiste. Il travaille en complète autonomie et « fabrique, pose, ajuste, répare ou installe des prothèses dentaires ».
Dans sa Lettre de mars 2024, l’Ordre estime que « toute intervention dans la sphère oro-faciale opérée par un individu qui ne serait pas chirurgien-dentiste est considérée, tant par l’Ordre qu’au regard de la loi, comme un exercice illégal ».
Il ajoute que toute personne souhaitant exercer la profession de chirurgien-dentiste doit disposer d’un diplôme ou d’un certificat. Sans quoi, il s’expose « à des sanctions pénales ».
C’est maintenant à la justice de trancher.