Quand Christophe inventait les paroles d'Aline chez le dentiste
Le chanteur Christophe aurait eu l'idée des paroles de son tube "Aline" en se rendant chez le dentiste, où il tomba sous le charme de l'assistante.
Aline, pour qu’elle revienne. Quel Français n’a jamais crié sur ce fameux tube des années soixante-dix. Mais si tout le monde connaît les paroles, du moins le refrain, de cette chanson de Christophe, peu de gens savent que c’est en se rendant chez le dentiste pour une carie qu’il trouva l’inspiration tant attendue.
En 1964, le jeune Christophe déjeune chez sa grand-mère en région parisienne quand, entre deux plats, il se met à la guitare et compose un air de blues. L’air d’Aline est né. Mais il manque encore les paroles. Ce n’est qu’un peu plus tard, en se rendant chez son dentiste boulevard du Montparnasse pour une carie que le texte de la chanson prend forme. Car l’assistante dentaire du praticien n’est autre que la fameuse Aline.
D’après le chroniqueur musical de France 2, Frédéric Zeitoun, le chanteur, sous le charme, aurait demandé son prénom au dentiste au moment où celui-ci soignait sa dent cariée. Cela aurait donc amené ce dernier à répondre « Aline » en criant. Il faudra toutefois attendre 2016 pour en savoir plus. Dans une interview accordée au magazine Lui, Christophe avait enfin donné sa version de l’histoire : « Aline Natanovitch (mais peut-être son nom était-il en fait Latanowicz, selon Daniel Ichbiah, auteur de 50 ans de chansons françaises) était une Polonaise pas dégueu…). Elle s’occupait à l’époque du vestiaire de l’Orphéon Club et la journée était assistante dentaire boulevard du Montparnasse… »
Une famille furieuse
Mais d’après le frère de la belle, Edmond, invité peu après la mort de Christophe en 2020 par Laurent Ruquier sur le plateau des Grosses Têtes, la rencontre fut légèrement différente. « Il l’avait rencontrée pendant les vacances (…), elle était au vestiaire du Golf Drouot, je crois ». À partir de quoi, les deux jeunes gens auraient vécu une idylle passionnée. D’après Edmond, ils auraient « vécu ensemble un moment » avant que Christophe ne quitte Aline.
Avant la sortie de son album, Christophe avait voulu avoir l’accord des parents de de la jeune fille. « Il était venu avec son disque voir mes parents dans le Pas-de-Calais (…). Quand mes parents ont entendu la chanson que Christophe est venu leur présenter, ils n’étaient pas d’accord ! », raconte Edmond.
Le chanteur choisit bien évidemment de les ignorer et, immédiatement après sa sortie en juillet 1965, Aline devient le tube de l’été au côté de Capri, c’est fini d’Hervé Vilard. Des décennies après, le succès de la chanson ne faiblit pas. Au point devenir un fardeau pour la principale intéressée. « Au bout d’une quinzaine d’années, elle en avait marre ! Tout le monde lui criait dessus ! », se rappelle son frère.
Accusation de plagiat
Mais cette chanson n’irrite pas qu’Aline et sa famille. Le chanteur Jacky Moulière, protégé d’Henri Salavador, assure qu’Aline n’est qu’un plagiat de sa chanson La Romance, sortie un an plus tôt. Pour lui, la ressemblance est telle qu’il attaque son rival en justice. S’il gagne en première instance, il perd en appel en 1977 et Christophe récupère alors tous les droits sur son tube.
En tout, ce dernier sera classé deux fois numéro 1 au hit-parade en France. La première en 1965 à sa sortie et la seconde en 1979 quand il ressort en 45 tours sur le label Motors. Le disque a été vendu à trois millions et demi d’exemplaires en France et à travers le monde. Son interprète est décédé à 74 ans du nouveau coronavirus, le 16 avril 2020. Soit un an après sa bien-aimée Aline.