Fluor et développement cognitif : une étude qui bouscule les certitudes
Une récente étude met en évidence l’impact du fluor sur les capacités cognitives des enfants. Les performances en raisonnement perceptif et en langage seraient particulièrement affectées.
Une étude récente soulève des questions sur les effets à long terme de la fluoration de l’eau sur le développement cognitif. Cette recherche menée au Bangladesh met en lumière une possible influence du fluor sur les capacités intellectuelles des enfants exposés dès la grossesse. Décryptage.
Impact du fluor sur le développement cognitif
L’étude, publiée dans Environmental Health Perspectives, s’appuie sur des couples mère-enfant de la cohorte de naissance MINIMat (Interventions nutritionnelles maternelles et infantiles en Matlab) dans les zones rurales du Bangladesh, suivies depuis la grossesse jusqu’aux 10 ans des enfants. Les chercheurs ont mesuré les concentrations urinaires de fluor chez les mères à la 8e semaine de gestation, puis chez leurs enfants à 5 et 10 ans. Les performances cognitives ont été évaluées via l’échelle d’intelligence Wechsler.
Les résultats montrent une corrélation négative entre l’exposition prénatale au fluor et les scores cognitifs à 5 et 10 ans. Un doublement du fluor urinaire maternel est associé à une baisse de 2,8 points à 5 ans et de 4,9 points à 10 ans. Chez les enfants de 10 ans présentant un taux de fluor urinaire supérieur à 0,72 mg/L, le déficit atteint 12,1 points. Le raisonnement perceptif et les capacités verbales apparaissent particulièrement affectés.
Vers une réévaluation des seuils de sécurité ?
Ces observations interrogent les recommandations actuelles. Si l’OMS fixe la limite de sécurité du fluor dans l’eau à 1,5 mg/L, les effets observés dans cette étude surviennent à des niveaux bien inférieurs. Le fluor, capable de traverser la barrière placentaire, pourrait interférer avec le développement neuronal en altérant la communication cellulaire et la production de neurotransmetteurs.
Parallèlement, aux États-Unis, la fluoration de l’eau potable, instaurée après la Seconde Guerre mondiale pour prévenir les caries, est aujourd’hui remise en question. Robert F. Kennedy Jr., récemment nommé ministre de la Santé, plaide pour son interdiction, dénonçant des effets nocifs potentiels. Cette prise de position s’appuie sur des études évoquant un lien entre l’exposition au fluor et une baisse du QI, incitant les autorités à réévaluer les risques liés à cette pratique.