L'apnée du sommeil affaiblirait les dents et les os des adultes

En France, le SAHOS ou syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil touche 4 % de la population. D’après une étude américaine, parue en novembre dans CRANIO : The Journal of Craniomandibular and Sleep Practice, ce trouble pourrait entraîner une faible densité minérale osseuse chez l’adulte, signe d’ostéoporose. Or, en plus d’augmenter les risques de fractures, une faible densité minérale osseuse peut avoir des conséquences désastreuses sur la santé bucco-dentaire, conduisant au desserrage des dents et à l’échec des implants.

Dans leur étude, les chercheurs de l’université de Buffalo (UB) ont mesuré la densité osseuse de la tête et du cou de 38 volontaires grâce à la tomodensitométrie à faisceau conique (CBCT). Résultat : chez les participants atteints d’apnée du sommeil (la moitié de l’échantillon), la densité minérale osseuse était significativement plus faible.

Selon les auteurs, cela pourrait s’expliquer car l’apnée du sommeil est susceptible d’entraîner une hypoxie, une inflammation, un stress oxydatif et de raccourcir les schémas respiratoires. Des troubles qui pourraient avoir des impacts négatifs à long terme sur le métabolisme osseux, et donc sur la densité osseuse.

Plusieurs implications pour le traitement orthodontique

« Bien que le lien entre l’apnée obstructive du sommeil et la faible densité minérale osseuse n’ait pas encore été entièrement exploré, cette étude offre de nouvelles preuves sur leur lien qui pourraient avoir plusieurs implications pour le traitement orthodontique, indique l’auteure principale de l’étude, Thikriat Al-Jewair, professeure agrégée d’orthodontie à l’UB School of Dental Medicine, à Medicalxpress.com. Si un patient a reçu un diagnostic d’apnée du sommeil, cela peut influencer la planification et la gestion du traitement. L’imagerie CBCT est devenue une partie intégrante de la pratique orthodontique quotidienne et pourrait être utilisée comme outil de dépistage de la faible densité minérale osseuse. »

Et de conclure : « Les orthodontistes pourraient alors informer leurs patients de leur propension à une faible densité minérale osseuse et les encourager à consulter davantage leur médecin, ainsi qu’avertir le patient des résultats indésirables possibles, des risques accrus et des effets sur la durée du traitement. » Avant d’en savoir plus, de futures études menées sur des échantillons plus larges sont toutefois nécessaires.

Selon différentes études épidémiologiques, en France, l’ostéoporose touche 30 % des femmes de 50 ans et 50 % des femmes de plus de 60 ans (trois millions de femmes ménopausées en tout). Chaque année, cette maladie est responsable de 130 000 fractures.