bannière suresmile 990 x 122 px

Traiter les défauts osseux pour poser des implants

L’Établissement français du sang Ile-de-France et sa plateforme de production de Médicament de thérapie innovante de Créteil a administré à un patient le premier médicament cellules du protocole Maxibone de médecine régénérative.

Par Agnès Taupin, publié le 03 février 2021

Traiter les défauts osseux pour poser des implants

Le protocole Maxibone, initié par les équipes de l’Unité d’ingénierie et de thérapie cellulaire (UITC) de l’Établissement français du sang Ile-de-France, est un essai clinique européen de médecine régénérative. Essai de phase 3, il vise à utiliser des cellules stromales mésenchymateuses du patient dans le but de traiter des défauts osseux au niveau de la mâchoire et permettre dans un second temps la pose d’implants dentaires.

L’Établissement français du sang Ile-de-France et sa plateforme de production de Médicament de thérapie innovante (MTI) de Créteil a administré avec succès le premier médicament cellules du protocole Maxibone à un patient à Barcelone, en novembre dernier. 

Isoler les propres cellules souches du patient

Ce premier médicament est le résultat d’une chaîne de production entre la France et l’Espagne. Un échantillon de moelle osseuse a été prélevé chez le patient à Barcelone pour isoler ses propres cellules souches, avant d’être immédiatement envoyé à l’EFS à Créteil et mis en culture. Une fois la production terminée, le médicament a été à nouveau adressé à Barcelone pour être mis en contact d’un biomatériau par le chirurgien et ré-administré au patient.  

Dans le contexte de pandémie, l’EFS Ile-de-France a dû mettre en place une forte organisation logistique puisque l’acheminement de l’échantillon de moelle osseuse et du MTI est soumis à des contraintes de temps : le transport dans un sens comme dans l’autre ne doit pas excéder 24 heures pour garantir la qualité du produit.

Médecine régénératrice

Dans le cadre du programme H2020 pour le développement clinique de recherches en médecine régénératrice et financé par la Commission européenne, il est prévu d’inclure dans l’essai Maxibone des patients de centres français (CHU Henri Mondor, CHU de Nantes) et de centres cliniques espagnols (les universités Complutense de Madrid et International de Catalunya Barcelone).  

Le développement de l’EFS sur les MTI est basé sur les cellules souches mésenchymateuses, l’immunothérapie à travers les CART Cells et les MTI issus de cellules souches pluripotentes. L’objectif de l’EFS est d’obtenir la « preuve du concept » thérapeutique des MTI pour permettre leur utilisation chez le plus grand nombre de patients. Ses plateformes de production de MTI interviennent dans les différentes phases du cycle de production auprès d’équipes de recherche de l’EFS, d’acteurs académiques ou industriels. Elles les accompagnent également dans les démarches réglementaires nécessaires à l’obtention des autorisations d’essai clinique.