Aligneurs en vente directe au public : l’Ordre milite pour durcir la réglementation
L’Ordre national des chirurgiens-dentistes dénonce, une nouvelle fois, les dangers des aligneurs dentaires vendus aux particuliers sans passage devant un professionnel. Et milite pour une réglementation plus stricte pour "interdire toute publicité directe auprès du grand public".
C’est un combat qui ne faiblit pas. Depuis sa participation, le 27 mars 2023, à une réunion au ministère de la Santé, l’Ordre s’inquiète toujours de la commercialisation et de la promotion des gouttières orthodontiques directement auprès du grand public via Internet et les réseaux sociaux.
« Interdire toute publicité directe auprès du grand public »
Dans sa dernière « Lettre » de juillet/août 2023, l’Ordre national des chirurgiens-dentistes désapprouve la réglementation actuelle qui n’interdit pas la publicité auprès du grand public aux entreprises commercialisant des aligneurs dentaires sans mentionner clairement « la nécessité de l’intervention et du suivi par un praticien ». Et pour cause, la justification actuelle se fonde sur un arrêté de 2012 qui considère les gouttières d’alignement dentaire comme présentant « un faible risque sur la santé humaine ».
À l’inverse, l’Ordre rappelle qu’il s’agit de « dispositifs médicaux pouvant être pris en charge par l’Assurance maladie. Ces gouttières sont réalisées en principe sur mesure dans le cadre d’un plan de traitement établi et suivi par un chirurgien-dentiste ». Et ajoute que « sans contrôle régulier par le praticien, des complications plus ou moins sévères peuvent apparaître et affecter durablement la santé du patient ».
L’ONCD appelle ainsi à changer la réglementation pour proscrire toute publicité directe auprès du grand public de ce type de dispositif. En conséquence, il entretient des échanges continus avec l’ANSM et la Direction générale de l’offre de soins (DGOS).
Une dérive encouragée par les réseaux sociaux
Des dérives également dénoncées par l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD) : le 11 juillet 2023, elle avait à son tour alerté sur les risques pour la santé orale de certaines pratiques impulsées par les réseaux sociaux.
Se disant « préoccupée par la promotion d’actes cosmétiques dentaires pour changer le positionnement des dents », l’UFSBD mettait aussi en garde contre les mutilations dentaires telles que la découpe ou le limage des dents ainsi que les produits éclaircissants.
Elle recommande aux patients de « consulter régulièrement [leur] chirurgien-dentiste » et de « se méfier des informations trompeuses et des promesses illusoires » véhiculées par les réseaux sociaux.