Prescription d’antibiotiques en dentaire : la HAS va actualiser ses recommandations pour 2025
La Haute Autorité de Santé (HAS) a annoncé qu’elle allait actualiser ses recommandations sur la prescription d’antibiotiques en pratique bucco-dentaire. Ces dernières n’ont pas été revues depuis 2011.
La Haute autorité de santé (HAS) a été saisie par le Conseil national professionnel (CNP) des chirurgiens-dentistes afin de remettre à jour les recommandations en matière d’antibiothérapie, datant de 2011.
Abus dans la consommation d’antibiotiques en France
Dans un document de synthèse, diffusé le 25 juin, la HAS précise que cette demande d’actualisation s’inscrit dans le plan national 2022-2025 de Prévention des infections et de l’antibiorésistance qui vise à promouvoir le bon usage des antibiotiques.
Avec une hausse de sa consommation en 2022, la France se classe au quatrième rang des plus gros prescripteurs d’antibiotiques en Europe. Une pratique qui n’est pas sans risques. La HAS rappelle que l’utilisation inappropriée des agents antimicrobiens engendre une « résistance de plus en plus marquée des bactéries ». Avec pour conséquences des hospitalisations de plus longue durée et une mortalité accrue : pas moins de 5 500 décès seraient imputables à une infection résistante aux antibiotiques.
Objectifs de l’actualisation par la HAS des recommandations de prescriptions d’antibiotiques en dentaire
La mise à jour des recommandations de bonnes pratiques aura pour but de déterminer la prescription d’antibiotiques chez les patients (adultes et enfants) en population générale et les patients à risque. Il s’agit de limiter et rationaliser les prescriptions non appropriées pour combattre l’antibiorésistance. Les recommandations permettront de préciser les modalités de l’antibioprophylaxie lorsqu’elle est indiquée et d’harmoniser la prescription d’antibiotiques à visée curative.
Ces futures directives vont concerner tous les acteurs de la santé bucco-dentaire amenés à prescrire des antibiotiques : les chirurgiens-dentistes omnipraticiens pratiquant des actes d’endodontie, de parodontologie ou d’implantologie, les praticiens spécialisés en chirurgie orale et maxillo-faciale, les stomatologues, les pédiatres ainsi que d’autres spécialistes confrontés à des infections d’origine dentaire.
La HAS va constituer des groupes de travail afin d’élaborer des textes de recommandations et des fiches pratiques à destination des professionnels de santé et des patients en juin 2025.
En avril 2024, elle avait déjà mis à jour les recommandations dentaires des patients à risque d’endocardite infectieuse.