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La HAS met à jour les recommandations dentaires des patients à risque d’endocardite infectieuse

Le 12 avril, la Haute Autorité de santé (HAS) a élargi ses recommandations concernant la prise en charge bucco-dentaire des patients à haut risque d’endocardite infectieuse.

Par Linda Lam, publié le 22 avril 2024

La HAS met à jour les recommandations dentaires des patients à risque d’endocardite infectieuse

L’endocardite infectieuse (EI) est une maladie cardiaque sérieuse. Elle est le plus souvent provoquée par des bactéries issues de procédures invasives comme les soins bucco-dentaires. Pour diminuer sa survenue chez les patients à risque, les options de traitement en odontologie ont été restreintes par les recommandations de santé. Mais les nouvelles mesures de la HAS viennent de les étendre.

Définition d’un « risque intermédiaire »

Afin d’améliorer la prise en charge dentaire des patients à risque d’endocardite infectieuse, la HAS a actualisé ses recommandations. Elle y a ajouté une distinction entre ceux à « haut risque » et ceux à « risque intermédiaire ».

Parmi les patients à haut risque d’endocardite infectieuse figurent ceux ayant un antécédent d’EI, les patients porteurs de prothèses valvulaires, d’une pompe d’assistance ventriculaire, ou souffrant d’une cardiopathie congénitale.

Les patients classés à risque d’intermédiaire d’EI sont ceux ayant une anomalie ou une dysfonction d’au moins une valve cardiaque, ainsi que ceux atteints de cardiomyopathies hypertrophiques ou de cardiopathies congénitales, entre autres.

Plus de gestes invasifs autorisés chez les patients à haut risque

Certains actes bucco-dentaires invasifs restent contre-indiqués chez les patients à haut risque d’EI comme le coiffage pulpaire en denture permanente mature, la pulpectomie des dents temporaires, toute technique de chirurgie avec utilisation d’une membrane de régénération osseuse et tout traitement de la péri-implantite.

En revanche, d’autres actes invasifs sont dorénavant autorisés, mais requièrent une antibioprophylaxie :

  • l’anesthésie (locale en site inflammatoire ou intraligamentaire en technique ostéocentrale) ;
  • l’odontologie conservatrice et l’endodontie (avec la pulpotomie, la pose de digue avec gencive inflammatoire, etc.) ;
  • la parodontologie (assainissement parodontal, traitement chirurgical des poches avec ou sans comblement, etc.) ;
  • la chirurgie orale (avulsions dentaires, frénectomies, etc.) ;
  • l’implantologie orale sous certaines conditions ;
  • l’orthodontie (mini-vis d’ancrage, stripping, etc.)
  • la traumatologie.

Certains actes bucco-dentaires non invasifs peuvent être réalisés sans antibioprophylaxie : anesthésie et pose de digue sur site non inflammatoire, radiographie intra-buccale, prise d’empreinte, mise en place de dispositifs orthodontiques collés ou scellés supra-gingivaux, etc.).

Focus sur les mesures de prévention de l’endocardite infectieuse

La HAS recommande que la prise en charge dentaire des patients à risque d’EI soit « multidisciplinaire » en impliquant les médecins généralistes et les spécialistes (cardiologues, infectiologues et chirurgiens-dentistes).

Elle insiste sur la prophylaxie de l’endocardite infectieuse en rappelant l’importance d’une parfaite hygiène bucco-dentaire. Pour ce faire, la HAS préconise un brossage dentaire au moins 2 fois par jour pendant 2 minutes, un nettoyage interdentaire adapté, ainsi qu’un suivi chez le dentiste tous les 6 mois.