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Le tramadol et la codéine uniquement prescrits sur ordonnance " sécurisée "

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de durcir les conditions de délivrance de deux opioïdes : le tramadol et la codéine seront uniquement prescrits sur ordonnance infalsifiable à partir du 1ᵉʳ décembre 2024.

Par Linda Lam, publié le 27 septembre 2024

Le tramadol et la codéine uniquement prescrits sur ordonnance «  sécurisée  »

Les médicaments à base de codéine requièrent une prescription médicale depuis 2017. Mais face au risque important de dépendance liée aux mésusages de certains opioïdes, comme en témoigne la crise sanitaire qui frappe les États-Unis avec le fentanyl, l’ANSM a pris de nouvelles mesures.

Sécuriser la délivrance de tramadol et de codéine

Dans son communiqué de presse, l’ANSM a annoncé l’obligation d’utiliser une ordonnance sécurisée pour prescrire des médicaments à base de tramadol et de la codéine, seul ou en association à d’autres substances (paracétamol, ibuprofène…), à partir du 1ᵉʳ décembre 2024. En outre, le praticien sera tenu d’écrire le dosage, la posologie et la durée de traitement en toutes lettres.

L’agence de santé a également ajusté la durée maximale de prescription de la codéine. Comme le tramadol, elle ne pourra excéder plus de 12 semaines (3 mois). Pour prolonger la prescription, une nouvelle ordonnance sécurisée sera indispensable.

Lutter contre les ordonnances falsifiées d’opioïdes

Parmi les critères rendant ce type d’ordonnance infalsifiable devront figurer la mention d’informations obligatoires (préimprimées en bleu permettant d’identifier le prescripteur), la présence d’un filigrane représentant un caducée, un grammage minimal fixé à 77 g/m2, etc.

Selon Philippe Vella, directeur médical à l’ANSM, interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), relayée par Le Monde, « En 2022, sur environ 2 600 ordonnances falsifiées, 457 concernaient le tramadol, 416 la codéine pour ses spécialités antitussives et 293 pour des indications contre la douleur ».

Par ce durcissement des conditions de délivrance, l’ANSM espère mieux encadrer et sécuriser l’utilisation de ces deux antidouleurs. Mais surtout réduire les usages abusifs et les risques de dépendance lorsqu’ils sont pris à forte dose ou sur une longue durée.

Prévenir la dépendance des patients

Parallèlement à ces dispositions, l’ANSM indique travailler à des mesures complémentaires pour mieux informer les patients sur les risques de dépendance liés aux opioïdes. Elle envisage de demander aux laboratoires d’apposer des mentions d’alerte sur les boîtes de ce type de médicaments.

Pour de nombreux professionnels de santé, ces nouvelles règles vont « dans le bon sens » et se verront renforcées par la généralisation prochaine de l’ordonnance numérique.

Afin de contribuer à cette dynamique, les CDF proposent aux chirurgiens-dentistes d’ajouter sur leurs prescriptions la mention « Ne dépassez pas la dose, ne prolongez pas la durée, risque de dépendance ! ».