ADF 2024 : « Un congrès tourné vers les attentes du praticien »

Nicolas Lehmann, directeur scientifique du congrès de l'ADF, dévoile le programme de l'édition 2024 qui se tiendra à Paris du 26 au 30 novembre. 

Propos recueillis par Agnès Taupin., publié le 19 septembre 2024

ADF 2024 : « Un congrès tourné vers les attentes du praticien »

Dentoscope : Quelles étaient vos envies pour l’ADF 2024 dont vous êtes le directeur scientifique ?

Nicolas Lehmann, directeur scientifique de l’ADF : Je souhaitais apporter des nouveautés dans le programme scientifique de l’ADF. Il y aura tout d’abord des séances 100 % vidéo, sans diaporama. Le conférencier s’exprimera sur une vidéo, avec l’avantage de pouvoir montrer un geste précis, en évitant les temps longs propres à une démonstration en direct sur patient. D’autre part, comparé à un montage photographique, la vidéo permet de voir les gestes, les tours de main.

Les cycles de formation seront une autre nouveauté de cette édition 2024 du congrès. D’une durée de six heures sur une thématique spécifique, ce format se compose de cours théorique, de travaux pratiques et d’une démonstration en direct sur patient.

Il y a toujours eu une séance phare à l’ADF, mais cette année c’est une nouveauté. J’ai voulu la bâtir comme une séance inaugurale, telle que l’on peut la voir dans les congrès internationaux, ouverte par une vidéo d’introduction avec un mot des secrétaires généraux et du directeur scientifique. La première partie portera sur l’intelligence artificielle et sera animée par David Gruson, expert en IA appliquée à la santé. Durant la seconde partie de cette séance phare, les membres du comité scientifique réaliseront des communications sur leur discipline d’environ dix minutes. Je leur poserai des questions pratiques et cliniques sur des problématiques du quotidien que l’on peut rencontrer au cabinet dentaire.

C’est une séance immanquable ?

En effet, ce format est inédit car jamais le comité scientifique n’avait fait jusque-là de conférences. Cette séance se tiendra dans le grand amphithéâtre, le mercredi 27 novembre, au cours de la matinée où il n’y aura pas d’autres conférences, hormis des travaux pratiques, afin de permettre à tous d’y participer.

Cette séance phare est très intéressante car un chirurgien-dentiste à l’ADF passe généralement son temps dans des conférences qui n’abordent chacune qu’une thématique. L’intérêt de participer à la séance phare est de bénéficier de communications sur dix disciplines différentes (endodontie, restauration, chirurgie buccale, implantologie, odontologie pédiatrique…), ce qui est inédit à l’ADF.

Ce programme scientifique est-il à votre image ?

Oui, car j’ai souhaité un congrès tourné vers les attentes du praticien. Je suis moi-même un praticien libéral et j’ai voulu proposer des conférences pratiques, qui apportent des réponses cliniques aux problématiques du quotidien. Je souhaitais résolument un équilibre entre la partie clinique et la partie fondamentale du programme.

J’ai essayé de faire en sorte que le comité scientifique soit équilibré et qu’il y ait une parité entre les hommes et les femmes, mais également entre les praticiens libéraux et hospitalo-universitaires. Je ne voulais rien imposer aux membres du comité scientifique, mais au contraire leur laisser beaucoup de liberté. Je leur ai simplement demandé d’établir le programme du congrès idéal qu’ils souhaitaient dans leur propre discipline. Nous proposons au total 103 séances qui sont réparties dans tous les domaines de l’odontologie.

Outre les cycles de formation et les séances vidéo, quelles séances pratiques sont au programme ?

Il y a toutes les séances habituelles, des travaux pratiques et il y aura également des démonstrations télévisées en direct sur patient. Nous avons gardé ces séances plébiscitées, tout en apportant de nouveaux formats de formation.

Comment voyez-vous le métier de chirurgien-dentiste, en 2024, avec notamment la nouvelle convention dentaire ?

Il est indispensable de faire des réformes. Je ne suis pas satisfait de tout, mais il est quoi qu’il en soit important de procéder à des évolutions. On aimerait parfois aller plus loin sur certains aspects de ces évolutions, mais j’ai une vision optimiste sur la profession. On travaille aujourd’hui en tant que praticien libéral dans de bonnes conditions, avec beaucoup de liberté dans notre exercice. Nous avons également la possibilité de nous former auprès de nombreuses sociétés scientifiques, pour acquérir de nouvelles connaissances.

Que pensez-vous du panorama des formations proposées ? 

Il y a beaucoup de sociétés qui proposent des formations en e-learning, ce qui correspond à la demande des chirurgiens-dentistes qui peuvent aujourd’hui se former sans se déplacer, à leur rythme. La formation en présentiel au congrès de l’ADF est aussi indispensable car elle s’appuie sur le contact humain et l’échange. Je pense que les deux types de formations ne doivent pas s’opposer car elles vont de pair.