De fortes inégalités d'accès aux soins dentaires en Europe en 2024 selon l'OCDE
Un récent rapport de l’OCDE et de la Commission européenne révèle d’importantes inégalités d’accès aux soins dentaires dans les différents pays d’Europe en 2024.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne se sont penchées sur la performance des systèmes de santé des 27 États membres de l’UE, 9 pays candidats à l’adhésion, 3 pays de l’Association européenne de libre-échange et le Royaume-Uni. Malgré des différences d’accès aux soins dentaires notables, un point commun subsiste : une pénurie de dentistes toujours plus préoccupante.
Des effectifs de dentistes inégaux en Europe
D’après le rapport de l’OCDE, Health at a Glance : Europe 2024, le nombre de dentistes par habitant reste très variable d’un pays à l’autre (allant de 0,5 à 1,3 dentiste pour 1 000 habitants avec une moyenne européenne de 0,8).
Si certains pays se distinguent avec plus de 1 dentiste pour 1000 habitants (comme la Grèce, Chypre ou la Bulgarie), d’autres souffrent d’une pénurie plus importante (0,5 praticien pour l’Irlande, 0,6 pour l’Espagne et 0,7 pour la France entre autres).
Des dépenses en soins dentaires variables d’un pays à l’autre
Les soins dentaires comptent pour plus d’un tiers des dépenses de soins de santé primaires en moyenne dans l’ensemble de l’Union européenne. L’Estonie et la Lituanie se démarquent comme les pays les plus dépensiers en consacrant 10 % du budget global de la santé pour les soins dentaires.
À l’inverse, les Pays-Bas et l’Espagne figurent parmi les pays aux plus faibles dépenses en soins dentaires (3 %), suivis de près par la France (4 %).
D’importants écarts sur le nombre de visites chez le dentiste par habitant
Le rapport montre qu’en moyenne, les résidents de l’UE consultent un dentiste 1,2 fois par an. Mais les écarts entre les pays restent importants : aux Pays-Bas, les habitants effectuent 3,3 visites par an par personne chez le dentiste. En revanche, en Roumanie, le nombre de consultations atteint 0,3 par an (0,4 pour l’Irlande et 0,5 pour la Hongrie). En France, avec 1,7, le nombre de consultations chez le dentiste par personne se place au-dessus de la moyenne européenne.
Pour l’OCDE, ces inégalités s’expliquent en grande partie par un financement public limité pour la couverture dentaire avec un reste à charge élevé pour les patients. En moyenne, seul un tiers des coûts totaux est pris en charge par les régimes publics ou l’assurance obligatoire dans l’UE. Les dépenses dentaires sont couvertes à 60 % et plus dans seulement trois pays : la Croatie, l’Allemagne et la France. A contrario, en Roumanie et en Espagne, la couverture publique est quasi inexistante.
Focus sur les besoins en soins dentaires non satisfaits
L’analyse de l’OCDE souligne que la pénurie de praticiens affecte l’accès aux soins dentaires pour la plupart des Européens. De 2,8 % en 2019, les besoins non satisfaits en soins dentaires sont passés à 3,4 % en 2023. Ils ont atteint 8 % des personnes en Grèce, en Lettonie, au Portugal et au Danemark, en grande partie « liées à l’organisation et au fonctionnement des services de santé, principalement pour des raisons financières ». En France, ce taux s’élève à 6,6 %, bien au-dessus de la moyenne européenne de 3,4 %.
L’OCDE et la Commission européenne estiment qu’il est « urgent de prendre des mesures pour remédier à la pénurie de personnel de santé en Europe ». Elles proposent, notamment à court terme, d’améliorer les conditions de travail et la rémunération pour augmenter l’attractivité auprès des jeunes.