Plan pour la sécurité des soignants : 42 mesures ambitieuses contre les violences
Face à la recrudescence alarmante des violences envers les professionnels de santé, la ministre déléguée Agnès Firmin Le Bodo a présenté, le 29 septembre 2023, un plan ambitieux pour garantir la sécurité des soignants, et restaurer l’attractivité de leurs métiers.
Le constat est sans appel : pour l’année 2022, l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) a recensé 18 768 signalements de violences à l’encontre de professionnels de santé. Pour protéger les soignants et faire appliquer la tolérance zéro, le Gouvernement mise sur un plan d’action de 42 mesures articulées autour de trois axes. Présenté le 29 septembre dernier par Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé, le plan pour la sécurité des soignants reprend des propositions du rapport du Dr Jean-Christophe Masseron et de Nathalie Nion de juin dernier.
Axe 1 : sensibiliser le public et former les professionnels de santé
Dès début novembre, le Gouvernement lancera une campagne nationale pour sensibiliser le grand public au respect dû aux soignants. La mesure 2 du plan vise à informer les patients sur les temps d’attente (notamment dans les urgences), source majeure d’incivilités et de montée en tension.
Cette initiative se doublera d’une formation des professionnels de santé pour qu’ils apprennent à prévenir les violences, améliorer l’accueil et gérer l’agressivité des patients (mesure 6).
Axe 2 : prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels
La seconde étape du plan consiste à prévenir les violences et garantir un environnement sécurisé pour les soignants sur leur lieu de travail. Avec pour objectif de « diffuser largement une véritable culture de la sécurité des bâtiments de santé à l’hôpital comme en ville ».
Pour les soignants exerçant seuls ou en consultation à domicile, la mesure 20 suggère de les outiller en finançant des dispositifs d’alerte (bracelet ou bouton d’alarme discret).
Action phare, la mesure 27 prévoit de « créer un délit d’outrage sur les professionnels de santé » sur le même modèle que le régime de protection pénale des agents du service public, afin de « refuser la banalisation des violences physiques » et « ne pas laisser passer les insultes ou les propos dégradants à l’encontre des soignants ».
Axe 3 : déclarer les violences et accompagner les victimes
Le plan pour la sécurité des professionnels de santé compte « systématiser le signalement des agressions » et faciliter les dépôts de plainte, en impliquant davantage les établissements de santé.
Mais également « proposer un véritable accompagnement aux personnels de santé victimes de violences », à court et à long terme, afin de les soutenir dans leurs démarches et réduire la crainte de représailles.
Des directives particulièrement attendues par les professionnels de santé, y compris dans le secteur dentaire, à l’heure où les incivilités dans les cabinets restent préoccupantes.