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Rage de dents : le Sud-Deux-Sèvres innove pour soulager les patients 

Face à la pénurie de dentistes qui sévit sur son territoire, le département des Deux-Sèvres a mis en place un nouveau protocole pour soulager les patients souffrants de rage de dents.

Par Linda Lam, publié le 22 janvier 2025

Rage de dents : le Sud-Deux-Sèvres innove pour soulager les patients 

Dans le sud des Deux-Sèvres (79), grâce à un dispositif local, des pharmaciens et des infirmiers pourront désormais soulager les douleurs dentaires des patients qui peinent à trouver un rendez-vous chez le dentiste.

Une initiative de la CPTS pour soulager rapidement la rage de dents

Alors que le temps d’attente est de 11 jours en France pour obtenir un rendez-vous chez le dentiste, quelles solutions apporter aux patients qui souffrent d’une soudaine rage de dents ?

Selon une information relayée par La Nouvelle République, il semblerait que la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Sud-Deux-Sèvres ait trouvé un début de réponse.

Après deux ans de travail, elle vient de développer un dispositif unique. Pour cela, elle s’est inspirée du protocole qui permettait aux pharmaciens de prescrire des antibiotiques en cas de cystites, une initiative qui était au départ locale et qui est rapidement devenue nationale selon Fabienne Ranchère, co-vice-présidente de la CPTS Deux-Sèvres. Sur le même principe, la CPTS envisage de solliciter des pharmaciens et des infirmiers pour apporter une réponse en cas de douleurs dentaires. Sans accès à un dentiste ou à un médecin généraliste, les patients pourront tout de même obtenir une prescription en cas d’infection ou d’abcès dentaire.

Un nouveau protocole « douleurs dentaires » dans le Sud-Deux-Sèvres

Ce protocole « douleurs dentaires » inédit repose sur un questionnaire numérique développé sur un logiciel (Citana). Les pharmaciens et les infirmiers pourront suivre une liste de questions précises à poser au patient. Selon les réponses obtenues, le logiciel permettra de « délivrer l’ordonnance qui correspond à la douleur ». Et de prescrire un antalgique « plus fort que le Doliprane », voire des antibiotiques, sans même ausculter la bouche des patients.

Le nouveau dispositif devrait être déployé fin janvier début février dans douze pharmacies et auprès de six infirmières dans le sud du département. Il serait accessible à tous les patients, y compris ceux qui ne résident pas sur les zones concernées, à condition qu’ils fassent le déplacement.

Une solution de secours face à la pénurie de dentistes dans les Deux-Sèvres

Fabienne Ranchère, elle-même chirurgienne-dentiste, tient à préciser que ce dispositif ne peut traiter que les symptômes et non leur cause : « Le but est de soulager les douleurs des gens en attendant qu’ils puissent trouver un rendez-vous chez un dentiste. Mais trouver un dentiste, c’est ça qui est difficile… » déplore-t-elle.

Le département des Deux-Sèvres compte seulement 132 dentistes, soit 60 praticiens de moins que la moyenne nationale, selon Jean Desmaison, président du syndicat des chirurgiens-dentistes local. Au quotidien, ce déficit de soignants impacte l’accès à la prévention et aux soins dentaires et favorise les cas d’infections non traitées et les complications.

Assurant également des gardes le dimanche matin, le Dr Ranchère a pu constater de plus en plus de cas d’urgence pour des patients mal soignés ou non suivis « parce qu’ils ne trouvent pas de dentistes ».

En plus du manque de praticiens, Fabienne Ranchère pointe un excès de spécialisation chez les jeunes dentistes. Ces derniers délaisseraient les soins globaux des omnipraticiens (comme le traitement des caries ou la pose de couronnes) pour se concentrer sur des actes spécialisés (implantologie, parodontologie, etc.).