Des clés pour réduire les risques de péri-implantites
Pour le Dr Guillaume Rey, créer l'environnement péri-implantaire idéal assure la pérennité des traitements.
Dentaire365 : Tout chirurgien-dentiste peut se trouver dans sa pratique face à une problématique de péri-implantite. Quels sont selon vous les principaux facteurs de la péri-implantite, au regard de votre expérience clinique ?
Dr Guillaume Rey : C’est son environnement ! L’environnement proche c’est sa relation avec l’os et le parodonte : moins il y aura de contrainte osseuse lors de la pose, plus la cicatrisation se fera dans de bonnes conditions. Je privilégie les vitesses lentes pour éviter les échauffements, ainsi qu’un faible couple de serrage au niveau crestal afin d’éviter la compression osseuse. Quant au parodonte, il doit être optimal pour Ia préservation de l’attache.
Pour éviter les infections ou les éradiquer en cas de procédure d’extraction-implantation immédiate, j’utilise la thérapie photodynamique avec l’Helbo, qui sécurise mon activité. L’environnement distant est l’occlusion, qui doit suivre les principes généraux de la prothèse. Une planification bien travaillée en amont est indispensable. Le projet prothétique est la base de la réussite de son traitement implantaire.
Vous mettez en œuvre un protocole implantaire qui implique un placement sous la crête osseuse de 1 à 2 mm. Quel est l’avantage de ce placement au regard du traitement ? Celui-ci a-t-il une incidence sur la réduction des risques de péri-implantite ?
Les nouveaux implants Bredent, les CopaSKY, ont un design qui est optimisé pour la mise en place sous-crestale, puisqu’ils ont un col conique qui optimise le platform switching. Combinés avec les suprastructures concaves, les implants placés en sous-crestal évitent les compressions au niveau de l’os et permettent une reconstruction osseuse supra-implantaire, mais également à la gencive de trouver son espace biologique idéal. On ajoute les copeaux osseux du forage tout autour de la vis de cicatrisation ou du pilier implantaire ou de la vis de couverture dans les chirurgies en deux temps. C’est donc tout naturellement que l’environnement favorable péri-implantaire se façonne pour réduire au maximum les péri-implantites.
Vous utilisez un concept spécifique de croissance osseuse. Quelles en sont les caractéristiques ?
C’est justement ce dont je viens de parler : le ” bone growth concept ” fait intervenir trois notions : un col implantaire conique qui procure plus d’espace à l’os et aux tissus mous, une surface micro-structurée au niveau du col implantaire qui favorise l’ostéointégration et l’adhésion du tissu conjonctif, un positionnement sous-crestal qui favorise la croissance osseuse.
Quelles sont les raisons du choix du système implantaire que vous utilisez ?
L’un des systèmes que j’utilise est celui de Bredent Médical qui sécurise pendant la pose (les stops sont intégrés à la trousse et font partie intégrante du protocole de pose). Les implants ont des connectiques avec les pièces prothétiques très faciles à imbriquer et leurs nouveaux implants montrent leur continuelle évolution aux exigences de l’ostéointégration. Enfin, ils proposent depuis de nombreuses années des implants en zircone qui font leurs preuves, même en extraction-implantation immédiate.
Quel intérêt voyez-vous à la réalisation d’un protocole de thérapie photodynamique postopératoire pour réduire les risques de péri-implantite ? Dans quels cas l’employez-vous ?
Étant donné que la thérapie photodynamique a des effets anti-microbien, anti-inflammatoire et accélérateur de la cicatrisation, c’est tout naturellement que je l’utilise pour renforcer au plus vite l’environnement péri-implantaire et ainsi assurer les conditions optimales pour la pérennité de mes traitements.