Orthodontie et apnée du sommeil chez l'enfant : vers une détection plus précoce
L’apnée obstructive du sommeil (SAOS) chez l’enfant reste un trouble largement méconnu, bien qu’il puisse avoir des conséquences importantes sur son développement. Troubles de l’attention, fatigue chronique, difficultés scolaires… Autant de signaux d’alerte qui sont parfois attribués à tort à d’autres causes.

Une prise en charge précoce permet d’éviter des complications à long terme. Les orthodontistes jouent un rôle central dans le dépistage et le traitement de cette pathologie.
Un trouble sous-diagnostiqué aux conséquences majeures
L’apnée obstructive du sommeil pédiatrique reste un trouble largement sous-estimé, bien que sa prévalence atteigne 5 % chez les enfants de 6 à 9 ans et jusqu’à 8 % chez les 3 à 6 ans en France. En raison d’un diagnostic souvent tardif, de nombreux jeunes patients souffrent de perturbations du sommeil aux conséquences délétères sur leur développement neurocognitif, leur apprentissage scolaire et leur équilibre comportemental.
Les manifestations cliniques chez l’enfant sont nettement différentes de celles observées chez l’adulte. Le SAOS peut se manifester par des troubles de l’attention, une hyperactivité apparente, une respiration buccale persistante, des cernes marqués ou encore une transpiration excessive la nuit. Ces signes, bien que parfois subtils, doivent inciter à un dépistage plus approfondi.
Orthodontie et apnée du sommeil : un rôle clé dans le dépistage
La configuration oro-faciale et l’occlusion dentaire influencent directement la perméabilité des voies aériennes supérieures et peuvent prédisposer à l’apnée obstructive du sommeil chez l’enfant. Une endomaxillie, une rétrognathie mandibulaire ou une hypertrophie amygdalienne constituent des facteurs anatomiques favorisant l’obstruction partielle ou complète des voies respiratoires durant le sommeil.
En première ligne du dépistage, les orthodontistes jouent un rôle essentiel dans l’identification précoce de ces anomalies. Dès l’âge de 6 ans, une évaluation morphologique permet de détecter les facteurs de risque et d’orienter l’enfant vers un spécialiste ORL ou un autre praticien si nécessaire. Une prise en charge précoce est déterminante pour prévenir des complications fonctionnelles et structurelles à l’adolescence et à l’âge adulte.
Prise en charge pluridisciplinaire : quelles solutions ?
Le traitement de l’apnée obstructive du sommeil chez l’enfant repose sur une approche concertée entre orthodontistes, ORL et pédiatres afin d’adapter la prise en charge à l’origine du trouble et à la sévérité des symptômes. Plusieurs stratégies thérapeutiques peuvent être mises en place :
- Une amygdalectomie et/ou adénoïdectomie indiquée en présence d’une hypertrophie obstructive des amygdales ou des végétations adénoïdes.
- Un traitement orthodontique : l’expansion palatine permet d’élargir la mâchoire supérieure, libérant ainsi l’espace des voies aériennes et favorisant une respiration nasale plus efficace.
- Une rééducation oro-faciale, prise en charge par des kinésithérapeutes et orthophonistes, elle vise à corriger la posture linguale, améliorer la tonicité musculaire et réduire la respiration buccale.
- Pression positive continue (PPC) : recommandée dans les formes sévères, elle assure une perméabilité constante des voies aériennes durant le sommeil.
Journée mondiale de l’orthodontie : des consultations gratuites pour sensibiliser
À l’occasion de la Journée mondiale de l’orthodontie, le 15 mai 2025, des consultations gratuites seront proposées aux enfants de 6 à 9 ans tout au long de la semaine. Cette initiative vise à détecter d’éventuels signes d’apnée du sommeil et à encourager une prise en charge adaptée dès le plus jeune âge, afin de prévenir d’éventuelles complications.
Les adresses des orthodontistes engagés sont disponibles sur orthospe.fr.