Ils ont monté leur cabinet de groupe, épisode 2 : travailler en équipe, " un levier extraordinaire "
PORTRAIT – Dans le second volet de cette série consacrée au cabinet dentaire de groupe, Dentaire365 a interrogé le Dr Éric Normand, chirurgien-dentiste pour qui la dimension humaine doit être organisée " dans la joie et la bonne humeur ".
Développer son cabinet dentaire n’était pas pour le Dr Éric Normand une opportunité, c’était une évidence. La première raison qui allait de soi pour le chirurgien-dentiste est l’amour du travail en équipe, dans son cabinet bordelais réunissant 24 collaborateurs. » En sortant de mes études j’avais fait des remplacements seul, sans assistante, et j’avais trouvé l’exercice un peu rude « , résume-t-il. Dans l’exercice de groupe au contraire, on peut » partager tout autant les bonheurs que les malheurs « .
Son goût du partage et de l’émulation a une origine qui remonte à ses années d’études et à ses fonctions de responsable de l’IADS, association internationale des étudiants en chirurgie dentaire. Un souvenir marquant lui revient immédiatement en tête : celui d’un congrès, en 1994 en Afrique du Sud, ouvert par Nelson Mandela en personne. À l’époque, il observe le parcours d’anciens camarades étudiants qui ont fondé un cabinet de groupe aux États-Unis, en Grande-Bretagne, ou en Allemagne. Le praticien se dit alors : » Pourquoi pas chez nous ? « .
Tout commence en 2005, à Bordeaux : il décide de s’associer avec trois praticiens indépendants qui partagent un cabinet sous un statut de SCM. Il fonde ensuite une Selarl avec son épouse et le cabinet se développe, s’adjugeant trois, puis quatre chirurgiens-dentistes. En 2014, il décide de déménager dans de nouveaux locaux. Aujourd’hui, son cabinet Le 72 Parc Bordelais compte huit chirurgiens-dentistes.
L’exercice de la transmission
Lorsqu’il recherche les causes de cet engouement pour le travail en équipe, Éric Normand réalise une attirance pour l’une de ses dimensions intrinsèque. De 2004 à 2008, il exerce les fonctions d’assistant à l’université de Bordeaux en parodontologie et en implantologie. L’exercice de la transmission lui plaît, au point de vouloir le réitérer sous une autre forme.
D’autres raisons justifient son choix de monter un cabinet de groupe : la facilité à ajuster son agenda en fonction des contraintes familiales, pour son épouse et associée. Un autre intérêt inhérent au cabinet de groupe est la mutualisation du plateau technique avec de nombreux équipements amortis. Si le dirigeant réalise un exercice exclusif en parodontologie et implantologie, son cabinet déploie toutes les disciplines : endodontie, pédodontie, occlusodontie, esthétique…
Réunions d’équipe
Rien ne vient par hasard : le praticien concède aimer » manager « , ajoutant ne pas avoir fait de formation dans le domaine. Il s’est simplement fait accompagner durant quelques années par un manager pour organiser son cabinet. Pour le dirigeant, la condition sine qua non est la communication. » Les difficultés arrivent si on ne communique pas « , assure-t-il. Pour entretenir une bonne organisation, il planifie régulièrement des réunions d’équipe et échange au travers de groupes de discussions via WhatsApp.
Il aime à user des mots » personnalités » et » sensibilités » différentes qui, lorsque l’équipe s’agrandit, s’additionnent. Ce qui le motive est cette
» dimension humaine qu’il faut organiser dans la joie et la bonne humeur « . Le Dr souligne la divergence de quotidien professionnel avec ses confrères qui travaillent en solo, sans assistantes. Un chirurgien-dentiste seul dans son cabinet devant effectuer, en plus de son exercice clinique, énumère-t-il, la stérilisation, le secrétariat et l’encaissement. Il apprécie de ne faire que » de la dentisterie et de la gestion » quand d’autres doivent effectuer une noria de taches périphériques.
Développer la qualité de service
Son cabinet se développe tous les quatre ans, le praticien mettant un point d’honneur à répondre à la demande des patients qui augmente et à développer la qualité de service et de soins. Installé dans des locaux jouxtant un grand parc, il n’envisage pas de déménager mais d’optimiser encore son espace de travail.
Pour recruter ses praticiens collaborateurs, il s’appuie sur le bouche-à-oreille. Il s’est entouré de jeunes auxquels il enseignait à l’université, ou d’ex-stagiaires qui ont intégré définitivement sa structure.
Lorsqu’on lui demande le conseil destiné à un confrère projetant de créer un cabinet de groupe, c’est sans l’ombre d’une hésitation qu’il répond : « Foncez sans avoir peur, c’est une super aventure ! « . Si le fait de bien choisir ses associés est indispensable, travailler en cabinet de groupe recèle de multiples avantages. Ne serait-ce que celui de partir en vacances l’esprit tranquille puisque l’on peut compter sur ses collaborateurs, constate le praticien. Sa conclusion sur son exercice est courte mais éloquente : travailler en groupe représente » un levier extraordinaire « .
Cabinet de groupe
– 24 collaborateurs dont 8 chirurgiens-dentistes
– 400 m2
– Selarl