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Ils ont monté leur cabinet de groupe, épisode 4 : « La même passion de la dentisterie »

Dans le dernier épisode de ce dossier dédié au cabinet dentaire de groupe, les Drs Sébastien Felenc et Josselin Lethuillier privilégient « le facteur humain » dans une structure qu’ils ont conçue à la pointe du numérique.

Par Agnès Taupin, publié le 05 mai 2023

Ils ont monté leur cabinet de groupe, épisode 4 : « La même passion de la dentisterie »

C’est l’histoire d’une amitié, avant celle d’une confraternité. Les Drs Sébastien Felenc et Josselin Lethuillier sont associés depuis 15 ans et dirigent le cabinet Feel Dentaire à St-Clément-de-Rivière, entourés de neuf chirurgiens-dentistes. Dans leur cabinet, ils « inventent des protocoles et testent de nouvelles machines ». Le numérique, pour eux, ce n’est pas l’avenir, c’est maintenant. Le cabinet est pilote du système Modjaw d’occlusion numérique. Le tandem a été aussi précurseur, en 2011, dans la mise en place du concept du DSD (Digital smile design) de Christian Coachman. Il a fondé un laboratoire de prothèse à l’expertise numérique, ouvert sur des commandes extérieures spécifiques, où travaillent cinq prothésistes. Il a aussi créé un centre de formation, Feel Formation, orienté vers les technologies digitales, à destination des chirurgiens-dentistes et des prothésistes et anime des séminaires et des cours en e-learning. « Nous partageons la même passion de la dentisterie », résument-ils.

Ils espèrent, dans les cinq ou dix ans à venir, pouvoir bénéficier des dernières évolutions offertes par un face scan en 4D, « la technologie existe, mais pas encore dans le dentaire », relèvent-ils. Une innovation permettant, au moyen de plans tracés sur le visage, une prise de repères pour les structures dentaires dans les bases osseuses et de réaliser la configuration esthétique facilitant l’évaluation du sourire. Les praticiens prévoient aussi dans la décennie prochaine l’émergence de lunettes de réalité augmentée qui permettront de visualiser la cible pour poser un implant, avec une vision également du projet prothétique dans la bouche du patient.

Cette orientation à la pointe des dernières technologies numériques est au service d’une prise en charge individualisée faite d’écoute et d’empathie. C’est pour cela que les patients viennent dans leur cabinet dentaire, établi sur un site paisible au beau milieu des pins, près de Montpellier. Les associés ont conçu les plans de leur cabinet en adéquation avec l’ergonomie de travail qu’ils avaient ensemble projetée. Ils ont ainsi imaginé « une clinique DSD version française » déclinant différents espaces : travail, préclinique, clinique, et un jardin.

Respecter une méthode de travail

Dans leur cabinet, tout est normé et organisé. « Nous appliquons une méthode de travail que nous appelons le concept 2D-3D-4D », explique le tandem. Administrée à tous les patients, par l’ensemble des membres de l’équipe du cabinet, elle comprend une partie technologique et une autre axée sur la communication avec le patient. Il est important, soulignent-ils, de respecter une méthode de travail dans un cabinet de groupe. Les protocoles mis en œuvre par tous, le patient rentre « dans une filière de soins », les praticiens intervenant à différents moments du traitement, que ce soit pour le diagnostic, la prévention ou les soins. « C’est aussi ce qui permet de garantir une relation privilégiée avec le patient », renchérissent-ils.

Les patients viennent non seulement pour leur praticien, mais également pour un « label, une marque ». Il s’agit de pousser le modèle jusqu’au point que les patients pensent que chacun des soignants de l’équipe pourrait être, à leurs yeux, interchangeables, sur le plan de la technique ou de l’accueil. Protocole, norme, fluidité : des mots qui reviennent dans la bouche des associés, de la première consultation jusqu’à l’exposition du plan de traitement.

Individualisation de la prise en charge

Leur cabinet est un lieu de soins dédié à la « santé de la bouche qui intègre toutes les spécialités ». Mais on y parle aussi aux patients de leur santé en général et de problématiques comme l’alimentation ou les dangers du tabac. Les patients « doivent avoir une relation intime avec l’équipe », déclarent les chirurgiens-dentistes. Même si la structure est importante, l’individualisation de la prise en charge est privilégiée. D’où une loge édifiée pour les patients, dévolue au brossage des dents, qui témoigne de l’importance accordée à la prévention. Les deux associés évoquent ainsi une « expérience patients » dans chacune des salles de leur cabinet, dédiée à un acte particulier.

La maintenance parodontale reste pour le duo de praticiens indispensable pour qui veut faire de la parodontologie. Une discipline qui selon eux s’appuie non seulement sur une thérapeutique gérée par le chirurgien-dentiste, mais aussi sur ceux que l’on nomme dans d’autres pays, hygiénistes. Dans leur cabinet dentaire, deux consœurs travaillent sur l’axe spécifique de l’hygiène (maintenance parodontale, détartrage, prévention en maladie carieuse et parodontale et aide au diagnostic).

Mettre en place une dynamique

Les qualités pour fonder un cabinet de groupe tiennent pour eux dans une alchimie composée d’enthousiasme, de passion et d’écoute. Mettre en place une dynamique constitue l’ossature de leur management. Le tandem est en persuadé : « Il faut savoir où l’on va et le définir clairement. Il faut définir le projet, afin d’agréger les bonnes volontés et que tout le monde aille dans le même sens ». Leur feuille de route est clairement dessinée : « L’objectif est de réaliser la dentisterie que l’on souhaite et la vision de notre exercice qui nous semble la plus cohérente ». Pour mieux porter la double casquette de dirigeant et de soignant, ils se sont entourés des services d’une directrice de clinique qui gère la partie ressources humaines, leur bras droit en quelque sorte.

Membres de l’Académie européenne de dentisterie esthétique, Sébastien Felenc et Josselin Lethuillier ont appris la direction d’équipe de leurs voyages, de congrès à l’étranger, ou d’échanges avec des praticiens sur l’architecture de leurs cabinets. « Le facteur humain est le plus important dans un cabinet de groupe », concluent-ils. « Multiplier les personnalités est génial, mais peut être délicat ». Les dirigeants et les praticiens doivent être tous sur la même longueur d’onde, pour créer du sens. « Il faut que l’équipe soit en bonne santé pour pouvoir bien soigner », soulignent-ils.

La condition la meilleure, ils la recherchent aussi pour eux-mêmes. « Notre vie doit être un équilibre, un échange et du plaisir », défendent les associés. « On s’influence, on se complète », déclarent-ils. À chaque nouvelle année, ils font un jeu qui consiste à écrire chacun, pour les douze mois à venir, cinq objectifs personnels et pour le cabinet. Ils retournent ensuite ensemble leur copie et souvent il y a correspondance : les mêmes projets, une même vision.

 

Cabinet de groupe

  • Plus de 30 personnes dont 9 chirurgiens-dentistes
  • 700 m2
  • Selarl