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" Notre offre de formation est novatrice " 

Patrick Missika, cofondateur de l'Institut de chirurgie dentaire de Paris (ICDP), constate une demande forte en matière de formation clinique. 

Propos recueillis par Agnès Taupin, publié le 06 avril 2023

 » Notre offre de formation est novatrice  » 

Dentaire365 : Comment est né le projet de créer L’Institut de chirurgie dentaire de Paris (ICDP), qui ouvrira ses portes le 2 mai ? 

Dr Patrick Missika : Nous constatons une demande très forte de formation continue avec le DPC et la recertification, à la fois chez les praticiens libéraux et les praticiens des centres de soins dont le niveau de formation est assez hétérogène. Dans certaines facultés étrangères, en Grèce ou au Portugal, des chirurgiens-dentistes sont diplômés sans avoir travaillé en clinique sur patient. Nous avons voulu proposer une formation continue en faisant appel à des cliniciens renommés. Nous avons mis en place trois niveaux de formation, adaptées à chaque praticien : le niveau N1 de remise à niveau, le niveau N2 masterclass et le niveau N3 qui permet de travailler sur des patients. Les praticiens pourront donc faire du compagnonnage. Nous allons recevoir la certification Qualiopi et nous sommes en cours d’agrément pour le DPC. Nous avons par ailleurs créé un comité scientifique exceptionnel de cliniciens renommés. Nous avons aussi fondé un comité recherche et innovation constitué de jeunes praticiens.

Comment avez-vous fédéré autour de vous cette importante équipe de praticiens ?

Je dirige des formations continues depuis longtemps. Beaucoup de praticiens sont des connaissances de longue date. Nous avons choisi des cliniciens et conférenciers réputés.

Vous avez créé l’ICDP avec vos confrères Jacques Attias et Isabelle Kleinfinger. Qu’est-ce qui vous distingue des formations déjà existantes ?

Notre offre de formation est particulièrement originale et novatrice. Nous avons mis en place un programme incroyable avec 42 formations dans toutes les disciplines de l’odontologie. La plupart des formations existantes sont spécialisées dans un domaine. Nos formations comptent de petits effectifs d’une vingtaine de personnes. La plupart associent des travaux pratiques et des démonstrations sur patients. Nous serons d’autre part le seul institut à donner la certification aux chirurgiens-dentistes généralistes pour l’utilisation du système Invisalign. Enfin, nous voulons développer la convivialité, c’est la raison pour laquelle nous avons installé une cafétéria. Les praticiens venant se former pourront ainsi déjeuner sur place avec l’équipe enseignante.

À quel type de besoin répondez-vous ?

Il y a un besoin de formation essentiellement clinique. Nous avons une salle de 50 places pour les conférences et une salle dédiée aux travaux pratiques de 21 postes pour le travail sur modèles. Nous organisons aussi cette formation au fauteuil qui va permettre aux praticiens qui ont déjà réalisé la formation théorique de mettre en pratique sur des patients.

Le parcours Omni Essentiel porte sur les bonnes pratiques de cinq disciplines. Quelles sont ces bonnes pratiques ?

Les soins prodigués à un patient doivent être conformes aux données acquises de la science médicale. Celles-ci sont les bonnes pratiques cliniques qui ont fait leurs preuves et qui sont enseignées dans les facultés. Nous proposons aux omnipraticiens un parcours qui va permettre une remise à niveau dans toutes les disciplines essentielles : la dentisterie restauratrice, l’endodontie, la parodontologie, la prothèse amovible, la prothèse fixée et la dentisterie 2.0 afin que leur exercice soit en adéquation avec les exigences actuelles.

Vous proposez également une formation médico-légale. Quels en sont les objectifs ?

Cette formation fait la synthèse de toutes les exigences actuelles, comme le dossier médical, le devoir d’information, le devis et la démarche académique. Ce cours intéresse particulièrement les centres de soins qui sont très demandeurs de formations, et en particulier sur les bonnes pratiques. Les centres dentaires sont en effet à l’heure actuelle sous un contrôle accru de l’ARS et du ministère de la santé, et aussi du conseil de l’Ordre, du fait des derniers scandales. Ils sont parfois dans des mauvaises pratiques, comme par exemple la réalisation d’une radiographie panoramique du patient avant même d’avoir vu un chirurgien-dentiste, alors qu’un examen clinique par un praticien doit précéder.

Comment situer la formation des chirurgiens-dentistes français par rapport à leurs confères en Europe et ailleurs ?

Personne ne peut répondre à cette question parce qu’il n’y a aucune évaluation du niveau d’un chirurgien-dentiste. En France on n’est pas capable de répondre à la question de savoir si le niveau d’un praticien est le même quelle que soit l’université. On ne sait pas non plus si un praticien français a le même niveau qu’un confrère formé par exemple au King’s college de Londres, à la faculté privée Alfonso X à Madrid, ou à l’université de Bucarest.

On constate, dans le cadre des expertises judiciaires, que les praticiens qui viennent de Grèce ou de Roumanie n’ont pas le niveau requis pour répondre aux bonnes pratiques. Dans le cadre de la Communauté européenne, le conseil de l’Ordre n’a aucun pouvoir pour vérifier le niveau réel des connaissances des praticiens diplômés dans la Communauté. Il ne peut que vérifier leur niveau de français. Il y a une importante demande de formation de jeunes confrères dont la formation initiale semblerait ne pas répondre totalement à leurs attentes.