Comment choisir ses fraises dentaires ?
Outils indispensables à des soins de qualité, les fraises dentaires doivent être choisies minutieusement.
Comment sélectionner ses fraises dentaires ? Deux mots viennent immédiatement à l’esprit : la qualité et la fiabilité. En effet, il faut pouvoir s’appuyer sur un équipement qui permette des traitements efficaces, correspondant au résultat clinique recherché. D’autre part, il est important de pouvoir compter, sur le long terme, sur une fraise dentaire qui conservera les critères d’efficacité pour lesquels on l’a choisie.
Si ces deux critères de choix valent pour tous les équipements, d’autres paramètres peuvent permettre de faire une sélection parmi les produits sur le marché, ce sont ceux liés à sa pratique. À chaque traitement correspondent des paramètres techniques de la fraise employée. Ainsi, pour la prise en charge des lésions carieuses, on pourra s’orienter, dans une dentisterie minimalement invasive, vers un outil assurant une économie tissulaire, avec l’utilisation de fraises adaptées de petit diamètre, ou une fraise d’excavation en céramique ne retirant que la dentine cariée.
L’ergonomie des fraises dentaires
Une fraise peut être choisie en fonction de critères peut-être plus subjectifs de satisfaction et d’aisance dans son utilisation. Le véritable diamant « est toujours plus agréable mais plus cher », confie le Dr Bilal Balbzioui. L’ergonomie des fraises dentaires et leur maniabilité sont en outre des paramètres non négligeables pour le confort du praticien.
Les instruments rotatifs doivent être immédiatement retraités après utilisation, par exemple en les plaçant dans une solution de nettoyage et désinfection appropriée contenant des inhibiteurs de corrosion. « La compatibilité avec le produit utilisé doit être vérifiée pour les forets et les fraises en métal dur », souligne Natalie Desseaux de la société Dürr Dental. Elle rappelle également que les instruments doivent être placés sur un support approprié dans le bain d’instruments, ou le bain à ultrasons pour le nettoyage et la désinfection pour « éviter les dommages causés par le frottement des instruments les uns contre les autres ».
” On doit chercher la meilleure efficacité “
Dr Marc Apap, DCD, DSO, ancien assistant Paris 5.
Quels sont les critères de sélection d’une fraise dentaire ?
Dr Marc Apap : La variété des modèles de fraises dentaires est presque infinie. Comme il n’est ni possible, ni nécessaire, ni même recommandé d’utiliser un tel éventail de tailles et formes, la première chose à faire est de rationaliser sa pratique en choisissant un minimum de références qui permettront de faire face à 99 % des situations rencontrées en pratique courante. Pour ma part, je n’utilise qu’une dizaine de fraises à turbine et contre-angle différentes, plus deux ou trois autres très spécifiques (fraises à os, à découper le métal) pour des usages moins courants.
Une fois effectuée cette sélection, il est évident que l’on doit chercher la meilleure efficacité (qualité de coupe, durabilité, robustesse) et la meilleure qualité de fabrication (calibrage du manche, équilibre à haute vitesse, résistance à l’usure). Enfin, le rapport qualité/prix reste un critère à prendre en compte, surtout aujourd’hui en cette période d’inflation.
Le critère de la marque est-il important ou pas forcément ?
Selon moi, tout dépend du modèle de fraise : on trouve d’excellentes fraises diamantées à congé dans beaucoup de marques qui ne sont pas aussi prestigieuses que les plus grandes firmes allemandes ou suisses. Mais pour des modèles très particuliers (comme les fraises flamme de Touati, ou les interproximales à grains fins), je préfère me limiter aux marques connues qui offrent la meilleure qualité de fabrication, la longévité et la forme précise que je recherche.
Je trouve que la société Henry Schein sélectionne dans sa gamme Maxima des fraises diamantées plutôt satisfaisantes, à prix abordable. Komet est, à ma connaissance, le seul fabricant qui produise des fraises boule pour contre-angle en céramique blanche, que j’ai adoptées depuis plusieurs années car elles discriminent mieux la dentine cariée que le carbure de tungstène. Enfin, je regrette l’impossibilité d’obtenir en France les excellentes Piranha de la société américaine SS White, vendues stériles sous emballage individuel à prix avantageux, alors qu’elles sont fabriquées en Italie. Mais de tout cela, on ne se rend compte qu’à l’usage après quelques essais plus ou moins concluants.
Faut-il être soucieux de l’entretien de ses fraises dentaires pour les préserver au long cours ?
L’entretien des fraises est assez limité. Comme le reste du matériel, il suit le cycle habituel : pré-désinfection dans une solution détergente-désinfectante, nettoyage et stérilisation lorsqu’elles sont réutilisables. Les liquides nettoyants spécifiques à base de soude, chers, peu efficaces et parfaitement inutiles, ne sont plus d’actualité. Mieux vaut traiter les fraises avec le reste du matériel et les mêmes produits. Il est de loin préférable de les disposer dans des séquenceurs ad hoc, qui évitent au personnel de les manipuler une à une. Il faut pour cela qu’elles soient accessibles aux solutions de nettoyage, donc ni enfermées dans un modèle à couvercle, ni fixées sur un support en silicone. Pour moi, le meilleur système est le Bur Flash de la société Nichrominox. Le meilleur dispositif de nettoyage des petits instruments reste le bac à ultrasons, pourvu qu’il soit assez puissant. Les fraises en acier qui se corrodent facilement sont bien sûr à bannir. Celles en céramique sont inaltérables mais finissent pas s’user au bout de quelques mois. Les diamantées s’encrassent assez vite. Elles devront être à usage unique, ou, si on souhaite les réutiliser après désinfection lorsqu’elles sont vraiment trop souillées, nettoyées avec une pierre à débourrer avant le nettoyage et la stérilisation.