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Maîtriser l'empreinte optique

La prise en main d'une caméra intraorale nécessite une courbe d'apprentissage et la connaissance de fondamentaux numériques.

Par Agnès Taupin, publié le 12 juillet 2022

Maîtriser l’empreinte optique

La manipulation d’une caméra intraorale n’est pas innée. L’intérêt d’une formation est d’apprendre immédiatement des astuces pour faciliter la prise en main de l’équipement. Un enseignement complet va permettre de retirer tous les avantages de l’empreinte numérique et d’apprendre les limites des techniques digitales pour en tirer le meilleur profit. Certaines formations proposent des essais de différentes caméras intraorales sur modèles pédagogiques, ce qui permet de faire son choix si l’on n’est pas encore équipé.

Caméra intraorale : moyen fiable et rapide d’acquisition

L’empreinte optique est la première étape de la chaîne numérique dentaire. Moyen fiable et rapide d’acquisition, elle facilite la communication avec son laboratoire de prothèse. Reproductible, elle offre commodité et gain de temps. Pour les patients les avantages sont aussi nombreux. Outre l’absence de réflexes nauséeux, l’empreinte optique est réalisée rapidement, elle est inaltérable et archivable.

« Apprendre auprès d’un formateur permet de bénéficier de son expérience« 

caméra intraorale

Dr Jean-Luc Berruet, chirurgien-dentiste, formateur et fondateur de la société Cad X.

Pour le Dr Jean-Luc Berruet, une formation permet d’accélérer la courbe d’apprentissage.

Dentoscope : Peut-on apprendre seul l’usage de la caméra intraorale ?

Dr Jean-Luc Berruet : Ce n’est pas judicieux, mais c’est possible. Apprendre auprès d’un formateur permet de bénéficier de son expérience. Il peut transmettre des trucs et des astuces qu’on ne décèle pas nécessairement soi-même à travers des lectures ou des vidéos. Selon moi, un formateur est indispensable pour accélérer la courbe d’apprentissage.

Quelle et la courbe d’apprentissage de l’empreinte optique ?

Elle dépend de l’élève. Il faut au minimum un mois d’apprentissage, voire deux. On peut rencontrer des cas cliniques compliqués, qui dépendent du contexte anatomique et physiologique du patient. 10 % des cas sont complexes à gérer. L’intérêt de se former est notamment de bénéficier d’un enseignement pour traiter ces cas.

Y a-t-il encore des limites à l’usage de la caméra intraorale ?

Il y a encore quelques limites, même si elles sont très rares. En ce qui me concerne, je ne vois par l’intérêt de réaliser une empreinte optique pour les cas d’édentement total. Mis à part dans un cas de chirurgie implantaire pour superposer l’empreinte optique de la muqueuse à un cone beam.

Par contre, il est intéressant d’utiliser la CFAO pour fabriquer la prothèse en numérique après une empreinte traditionnelle sur des arcades totalement édentées. On ne peut donc complètement abandonner l’élastomère ou l’alginate. En prothèse amovible, personnellement je réalise un cas sur deux en empreinte optique. Dans les autres cas je fais l’empreinte primaire en alginate.

Quel est le développement de l’empreinte optique dans les cabinets ?

J’ai été parmi les premiers chirurgiens-dentistes à utiliser l’empreinte optique, en 2010. Aujourd’hui, il y a environ 10 % des praticiens qui pratiquent l’empreinte optique au quotidien.

Y a-t-il des freins ?

Je n’en vois pas, hormis le manque d’humilité, car l’empreinte optique est un changement de paradigme.

Le prix peut-il être un frein ?

Les caméras coûtent entre 17 et 47 000 euros. Il y a des caméras qui sont plus ou moins performantes. En général, le prix est proportionnel à la performance. La courbe d’apprentissage va être inversement proportionnelle au prix. Les plus chères sont les meilleures et les plus faciles à prendre en main. Selon moi, le prix n’est pas un argument défavorable, même pour les plus chères, car si on s’en sert tous les jours, l’investissement est très rentable.

Propos recueillis par A. Taupin.