À la découverte de la face cachée de vos masques...
Comment bien choisir son masque ? Revue des critères en matière de développement durable et de santé.
Les masques sont-ils tous réellement propres et sains ? L’apparition de fabricants inconnus aux circuits logistiques parfois assez obscurs, durant la crise du Covid, m’a amené à cette interrogation. Comment se préserver surtout quand on en porte près de huit heures par jour et surtout comment éviter cette situation ? Je vous emmène à la découverte de la face cachée de vos masques !
Parmi vos précautions standards, le masque est nécessaire à la prévention du risque infectieux. Le masque chirurgical, de préférence de type IIR, sert essentiellement à protéger le patient des sécrétions émises par le soignant. Il stoppe 98 % des particules de la taille de 3 µ contenues dans nos postillons. En bref, il protège des particules nettement plus grosses que le FFP2.
Le masque FFP2 (protection respiratoire) protège son porteur contre l’inhalation à la fois de gouttelettes et de particules en suspension dans l’air (avec des agents infectieux), dont les particules des aérosols dentaires ; c’est là tout son intérêt face à la propagation du coronavirus. Il filtre 94 % de particules de 0,6 µ, (beaucoup plus petites que dans le cas du masque chirurgical), s’il est parfaitement adapté au visage.
La crise du Covid et ses difficultés d’approvisionnements ont vu l’apparition de fabricants inconnus, prompts à vous fournir des certificats plus ou moins bien traduits, et ne répondant souvent qu’à des tests limités. Depuis, l’approvisionnement est à nouveau aisé ; on trouve facilement des fabricants français et européens gérant leurs propres matériaux.
Intéressons-nous aux compositions et critères de propreté des faces internes, souvent « omis » dans les certificats entre 2020 et 2021 : ils concernent votre santé et votre bien-être car nulle question d’utiliser un masque souillé et non conforme ! En Europe, vos masques chirurgicaux sont des dispositifs médicaux (DM) qui doivent être conformes à la norme EN 14683 :2019+AC :2019.
Les exigences de tests portent sur l’efficacité de la filtration bactérienne (type I,II,II R), la résistance respiratoire, la résistance aux projections, la biocompatibilité et la propreté microbienne.
Qu’est-ce que la propreté microbienne (ou pureté microbiologique) ?
Les masques doivent être testés conformément à la norme EN ISO 11737-1, pour confirmer que la présence de la charge microbienne (microorganismes viables sur un produit et/ou sur un emballage) est ≤ à 30 cfu/g (cfu, unité formant colonies). L’environnement de la fabrication (salle blanche, aération des locaux…), mais aussi son processus (impact de la présence humaine et emballage des masques automatisé de préférence) sont essentiels.
En Europe, les masques FFP2 sont des dispositifs de protection qui relèvent de la norme EN 149:2001+A1:2009. Récemment, une polémique sur la présence de graphène dans certains FFP2 a vu le jour.
Comment choisir et utiliser un masque non souillé et conforme
Première étape pour se protéger soi-même : visualiser sur les boîtes de masques la présence des normes. Si vous souhaitez ne pas couvrir votre nez et votre bouche avec un masque qui porte déjà de nombreuses particules, et ne filtrera qu’une partie des agents pathogènes, évitez si possible les masques de provenance lointaine et peu contrôlés pour certains. Des masques fabriqués en France, voire en Europe (Kolmi, Cidaltex, 3M, KB Medica, Le Masque Français…) sont aussi des achats plus écoresponsables car diminuant l’émission de gaz à effet de serre due aux transports des produits.
Bien choisir un masque signifie s’intéresser aussi à son mode de fabrication : privilégiez les masques fabriqués en atmosphère contrôlée et emballés de façon étanche. En cas de doute sur la propreté microbienne, questionnez le fabricant (ses cordonnées doivent être présentes sur la boîte) sur son mode de fabrication.
Veiller à une bonne application de l’équipement de protection sur votre visage et à ne jamais réutiliser un masque souillé par vos mains après l’avoir retiré (pour boire par exemple) !
Que penser du graphène ?
L’Agence nationale de sécurité sanitaire recommande d’éviter les masques au graphène. En effet, le graphène est utilisé pour ses propriétés antivirales biocides dans plusieurs équipements médicaux dont des références de masques FFP2. Or, les données manquent, on ne sait pas si les particules présentes dans ces masques sont potentiellement toxiques si elles sont ingérées.
Enfin, pour votre mieux-être, l’essentiel reste de continuer à sourire et à rire avec ou sans vos masques !
Pour en savoir plus : contact@ecopraticien.fr
Auteur
Dr Philippe MOOCK
Fondateur du site www.ecopraticien.fr