Histoire du dentifrice (Antiquité – XVIIe siècle)
La première recette de dentifrice aurait été faite à base de miel, de poudre de fruit de palmier et de terre de plomb verte, et ce en 4000 av. J.C., en Égypte.
En Grèce, Hippocrate est le premier à préconiser l’usage d’un dentifrice,
Surtout pour les femmes avec une mauvaise haleine et les personnes avec des problèmes gingivaux. Composé de poudre de corne calcinée de cerf, de corps de souris, de miel, de vin blanc pur, de mastic et de sel ammoniacal, il est appliqué avec le doigt. Le médecin grec Galien (131-201) invente de nombreuses poudres et dentifrices à base de racine de plantes, de corne de cerf brûlée, et de cendre d’écailles d’huîtres.
C’est à Rome que le mot dentifrice issu du latin dentifricum trouve son origine. Celsus (15 av. J.-C.-50 ap. J.-C.) propose un mélange composé de feuilles de roses hachées, d’un quart de noix de galle et d’un quart de myrrhe, afin de lutter contre le déchaussement des dents. Scribonius Largus (1-50 ap. J.-C.), conseille l’emploi de poudres à base de corne de cerf, de tête de souris et de lièvre ajoutées à de la pierre ponce et à de la myrrhe. Pline l’Ancien (23-79 ap. J.-C.) évoque des poudres dentifrices à base de charbon, de poudre d’os calciné, de coquillages et de pierre ponce.
L’histoire du dentifrice se poursuit au Moyen Âge,
Dans le monde arabe, Mahomet (vers 570-632) recommande l’utilisation du « fouhk », écorce de noyer contenant de la chaux, du tanin, du fer et du siwak (racine de Salvador persica), pour se frotter les dents. Le savant iranien Rhazes (865-925) suggère l’utilisation d’une préparation à base de thé, d’une infusion de graines de gommier ou d’un mélange de poudre de noix de galle, et de poivre tandis que le philosophe et médecin médiéval persan Avicenne (980-1037) recommande de se frotter les dents avec une poudre composée d’écume de mer, de sel, de gypse et de coquilles d’escargots brûlées afin d’en retirer le tartre.
En Amérique, à l’époque précolombienne, les Aztèques usent d’un mélange de charbon et de sel. En Europe, la religieuse bénédictine Hildegarde de Bingen (1098-1179) donne une recette de poudre avec des substances très odorantes (galanga, fenouil, noix de muscade) à ingérer.
Le français Guy de Chauliac (1298-1368), considéré comme le plus grand chirurgien du Moyen Âge, recommande l’usage d’eau ardente pour se laver les dents. Sa poudre dentifrice se compose d’os de seiche, de porcelaine, de coquillages de mer, de pierre ponce, de nitre, de sel de gemme, d’alun, de corne brûlée, de racine d’iris, de canne brûlée et de soufre brûlé. Plus tard, le chirurgien Ambroise Paré (1510-1590) suggère de se frotter les dents à l’aide de dentifrices composés de racines de guimauve bouillies dans du vin blanc et d’alun de roche. Il préconise l’utilisation de poudre d’os de seiche, de pierre ponce, de porcelaine, d’alun cuit, de corne de cerf et de cannelle. Jean Goeurot, médecin de François 1er, conseille quant à lui, la poudre de corne de cerf afin de blanchir les dents.
À la Cour de France, au XVIIe siècle,
La lutte contre la mauvaise haleine est de rigueur. Les dentifrices sont plutôt composés de plantes aromatiques que de substances abrasives, comme la cannelle, le clou de girofle, le fenouil, la menthe ou l’anis. Le tabac et l’urine sont aussi recommandés.
L’apothicaire français Moyse Charas (1619-1698) concocte de nombreuses recettes afin de préserver la blancheur des dents et de conserver une haleine fraîche. L’une d’elle, « Poudre pour nettoyer et blanchir les dents » est particulièrement intéressante :
« Prenez 1° de la racine d’iris de Florence de la pierre ponce et de la corne de cerf brûlée, du corail rouge préparé, de l’os intérieur de seiche et de la cresme de tartre, le tout en poudre très subtile, de chacun une once ; 2° du musc d’Orient et de la civette, de chacun douze grains ; 3° des huiles distillées de bois de roses, de chacun deux gouttes. Composez une poudre de toutes ces choses mêlées ensemble, que vous garderez pour l’usage ou si vous voulez, incorporez toutes ces poudres avec égale partie de syrop de meures et de kermès, leur donnant une consistance d’opiate. »
Retrouvez la seconde partie de cet article : l’histoire du dentifrice 2 XVIIe XIXe siècles ici
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