Apnées du sommeil et solutions par l'orthodontie
La Fédération française d'orthodontie a organisé un atelier sur la question de l'apnée du sommeil, un trouble qui peut être traité grâce à des traitements précoces.
En amont de la Journée mondiale du sommeil qui aura lieu le 15 mars, la Fédération française d’orthodontie (FFO) a organisé le jeudi 7 mars un atelier sur la question de l’apnée du sommeil. Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS), pas toujours bien connu, touche tant les jeunes enfants que les adultes. L’orthodontie peut proposer des traitements non invasifs, et la FFO souligne l’existence de » solutions moins contraignantes que la machine « . Un autre objectif de cette réunion animée par Laurence Ostolaza, à laquelle participaient des médecins et chirurgiens-dentistes 1, était la prévention avec la prise en charge des patients dès le plus jeune âge.
Diagnostic des chirurgiens-dentistes et orthodontistes
Le Dr David Couchat, président de la commission de la communication de la FFO a souligné l’importance de la détection du SAOS dans le diagnostic des chirurgiens-dentistes et orthodontistes et ce le plus tôt possible. Les quatre signes majeurs du syndrome ont été rappelés par la pneumologue Valérie Attali : le ronflement, l’apnée, le sommeil agité et la respiration bouche ouverte. Une apnée est un arrêt du flux aérien, qui se solde par un micro-éveil et une reprise inspiratoire avec une grande levée de l’obstruction. Il s’agit pour la spécialiste du talon d’Achille de l’être humain puisque les animaux, par exemple les singes, ne souffrent pas d’apnées du fait de la rigidité de la zone du larynx. On considère qu’un taux de 15 à 30 apnées par heure représente un syndrome modéré chez l’adulte, la répétition de plus de 30 épisodes étant considéré comme un syndrome sévère, ces seuils étant plus bas chez l’enfant.
Règles d’hygiène et de diététique
Le Dr Valérie Attali a tenu à rappler l’importance des règles d’hygiène et de diététique dans le cas de symptômes légers d’apnée du sommeil. Le fait de bien dormir, faire du sport et s’alimenter sainement peut avoir une incidence à hauteur de 25 % sur cette pathologie dans les cas de 5 à 15 épisodes d’apnées par heure. Elle a également souligné que la prise de poids, d’alcool ou de psychotropes avait tendance à augmenter les symptômes.
La pose d’un appareil chez l’enfant pour rééduquer la langue et favoriser la ventilation va permettre de solutionner les troubles. Les formes modérées d’apnées du sommeil peuvent être traitées par une orthèse d’avancée mandibulaire. Un autre traitement, en cas de syndrome plus marqué, est la pression positive continue, appliquée par masque nasal au cours du sommeil. Une solution qui ne traite que le symptôme.
À l’âge adulte, la chirurgie reste le seul traitement curatif. Mais celle-ci n’est efficace que si les patients sont effectivement éligibles à ce traitement invasif, a déclaré le Pr Thomas Schouman. Un parcours chirurgical qui commence par un traitement orthodontique.
1. Dr David Couchat, orthodontiste, président de la commission de communication de la FFO. Dr Jean-Baptiste Kerbrat, responsable consultations ODMF, service de chirurgie maxillo-faciale et stomatologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière, Dr Valérie Attali, pneumologue, service des pathologies du sommeil GHU APHP-Sorbonne université, Pr Thomas Schouman, chirurgien maxillo-facial et stomatologiste, service de chirurgie maxillo-faciale et stomatologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière, Dr Plamen Bokov, pédiatre MCU-PH, service d’explorations fonctionnelles, Centre pédiatrique des pathologies du sommeil de l’hôpital Robert Debré.