Orthodontiste : choisir son scanner 3D intra-oral
Au cours des dernières décennies, l'orthodontie a connu de nombreuses évolutions, tant en termes de traitements que d'innovations technologiques. Le scanner 3D intra-oral est l'un des progrès notables qui a contribué à accélérer les flux de travail et à améliorer la précision des traitements, ainsi que le confort des patients et des praticiens.
Pour offrir la meilleure expérience possible aux patients, le passage à la numérisation des flux de travail est aujourd’hui l’un des investissements les plus essentiels qu’un cabinet d’orthodontie puisse faire. Ces dernières années, de plus en plus de solutions innovantes ont continué de se développer en ce sens, au premier rang desquelles le scanner 3D intra-oral, qui remplace les modèles en plâtre traditionnels de prise d’empreinte par la technologie de numérisation 3D. Véritable point d’accès à l’ensemble des flux numériques dans le cabinet d’orthodontie, il a vu sa précision et sa facilité d’utilisation augmenter considérablement, pour le plus grand bénéfice des patients comme des praticiens, pour qui il devient un outil de plus en plus central.
Comment fonctionne un scanner 3D intra-oral ?
Le scanner 3D intra-oral est un appareil portable, composé d’une caméra, d’un ordinateur et d’un logiciel, qui crée des empreintes dentaires numérisées. La principale différence avec la prise d’empreinte conventionnelle par des modèles en plâtre est qu’il fonctionne totalement sans contact : la source lumineuse du scanner est projetée sur la surface à numériser, puis un modèle tridimensionnel est automatiquement généré par le logiciel et affiché sur l’écran de l’ordinateur. Selon le fabricant et l’appareil, les types d’applications, de manipulations, de qualités et de modes de fonctionnement peuvent différer. Si les deux techniques, conventionnelle et 3D, ont leur place dans la pratique moderne, les scanners présentent des avantages supplémentaires pour le praticien, notamment en termes de précision, d’efficacité, de rapidité et d’acceptation du traitement par le patient.
Une efficacité et une précision accrues
Avec les scanners 3D intra-oraux, des scans de tous les angles de la bouche sont modélisés rapidement, avec des détails extrêmement précis qui permettent d’établir des diagnostics, de décider des procédures et de concevoir des appareils de rétention. « Notre scanner Trios 5 dispose justement d’une nouvelle application, « Scan Assist », qui aide à corriger automatiquement les erreurs d’alignement grâce à l’intelligence artificielle », précise Morten Trouplin Nørholm, directeur général de 3Shape France. C’est également l’un des points forts du scanner Heron IOS de 3DISC, comme le détaille Luigi Zenere, directeur commercial Europe et marketing du fabricant : « En plus d’être simple d’utilisation, précis et ergonomique, et de disposer d’un écosystème ouvert, Heron IOS offre des outils pour guider le praticien. La Quality Map permet avec les données acquises de réaliser facilement et sûrement tous les types de cliniques ». Les numérisations 3D sont également facilement partageables entre orthodontistes, chercheurs et instituts de formation : tous peuvent ainsi étudier des modèles très détaillés, qui les aident à fournir de meilleurs soins et à améliorer les normes de la formation.
Plus de confort pour le patient et le praticien
Les différents matériaux nécessaires à la réalisation de moules dentaires pouvant parfois provoquer des réflexes nauséeux, la méthode traditionnelle de prise d’empreinte peut être assez invasive. Avec un scanner 3D intra-oral, cet inconfort est remplacé par un balayage interne rapide de la bouche et la création d’un modèle 3D précis : en plus d’être plus confortable pour le patient, le processus est donc aussi plus rapide et plus efficace. Il permet également aux orthodontistes d’adopter une position naturelle lors de la numérisation. « C’est l’une des raisons pour lesquelles notre EzScan plaît beaucoup, souligne Lætitia Czajka, commerciale chez Vatech France. Sa pièce à main ne pèse que 150 grammes et son embout tourne à 180 degrés, ce qui permet de le positionner sous de nombreux angles différents. Les praticiens apprécient, car en fonction de leur position et de l’acquisition dentaire qu’ils doivent prendre, ces caractéristiques leur facilitent la tâche »
Une communication améliorée
L’utilisation du scanner intra-oral est également un facteur de motivation pour les patients. La possibilité de voir immédiatement une image en 3D de leur bouche les aide à exprimer plus facilement leurs besoins et leurs préoccupations. Les orthodontistes peuvent de leur côté traiter immédiatement les données générées et discuter des résultats avec les patients. La confiance et la communication entre le praticien et le patient en ressortent renforcées. Le taux d’acceptation des traitements augmente lui aussi. « Des études montrent que lorsque le patient a une visualisation de sa bouche en trois dimensions, il accepte plus facilement son traitement parce qu’il en a mieux compris les tenants et les aboutissants », confirme Matthieu Arnould, responsable marketing pour le scanner intra-oral iTero chez Align. Au-delà de ses patients, le praticien a aussi la possibilité de partager instantanément le scan avec son laboratoire. C’est donc l’ensemble du flux de communication qu’améliore l’usage du scanner 3D.
Une efficacité en termes de temps et de coûts
Le modèle 3D étant automatiquement généré, les flux de travail de numérisation font gagner du temps et économiser des ressources en personnel, en matériel (plus de moulages), et en transport.
Grâce à la technologie 3D, les laboratoires peuvent exploiter directement les données. « Avec iTero, le laboratoire peut aussi renvoyer immédiatement au dentiste le fichier STL/PLY s’il est incomplet, pour qu’il puisse le corriger tant que son patient est encore dans le cabinet », explique Matthieu Arnould. Ce retour instantané rend le processus plus efficace et permet au praticien de gagner du temps et de diagnostiquer davantage de patients.
Pour optimiser encore plus le flux de travail, certains fabricants proposent des solutions clé en main, à l’instar de Dentsply Sirona qui a lancé le 15 septembre dernier une solution digitale complète qui comprend le scanner Primescan, configuré sur un ordinateur portable de dernière génération et piloté par le logiciel Connect SW, une plate-forme cloud de stockage et de partage, et un service de garantie.
Quelles applications futures ?
Il serait tentant de dire que le scanner 3D intra-oral est l’avenir de l’art dentaire, mais ce ne serait pas entièrement vrai, puisque cette technologie est déjà régulièrement utilisée aujourd’hui. Elle n’a cependant pas fini de faire parler d’elle. « L’utilisation des scanners oraux va bien au-delà d’une simple empreinte, souligne Morten Trouplin Nørholm, directeur général de 3Shape France. Les modèles 3D nous donnent accès à de formidables outils de diagnostic, de planification, de visualisation avec le patient et de documentation clinique. Et ce sont des domaines d’utilisation du numérique qui vont fortement progresser dans les années à venir. » Il estime que la demande croissante en dentisterie esthétique et les gouttières transparentes devraient favoriser le développement du numérique et des scanners intra-oraux dans les années à venir. « L’impression 3D et les matériaux imprimables ne cessent de progresser. Cela rendra possible l’impression 3D de plus en plus d’appareillages et de types de restaurations, ce qui ajoutera à l’intérêt de travailler en numérique. » Autre axe de développement rapide, l’intelligence artificielle, qui devrait rendre les scanners 3D intra-oraux encore plus efficaces, plus rapides et plus intuitifs.
Quels critères ?
Le choix d’un scanner intra-oral est une étape cruciale pour le passage au numérique de votre cabinet d’orthodontie. Voici les critères principaux à prendre en compte au moment de vous équiper.
Capacité et vitesse du logiciel
Un scanner optimal ne doit présenter aucun délai entre la numérisation et le chargement des images sur l’écran.
Précision
La qualité du scan détermine la précision du travail de laboratoire.
Ergonomie
L’ergonomie, le confort général et le poids du scanner doivent être pris en compte. S’adapte-t-il confortablement à la bouche des patients ? À votre main ?
Facilité d’utilisation
Un scanner facile à utiliser s’intégrera naturellement dans votre flux de travail quotidien. Son logiciel doit être configuré facilement et traiter rapidement les images 3D.
Écosystème ouvert ou fermé ?
Un écosystème ouvert signifie que le scanner est conçu pour fonctionner avec une grande variété de services et de logiciels provenant de différents acteurs du marché. L’avantage de cette flexibilité est de permettre aux utilisateurs d’accéder à un plus grand choix de solutions et de s’adapter aux évolutions technologiques futures sans être limité par des compatibilités restreintes. À l’inverse, dans un écosystème fermé, le scanner, le logiciel et les périphériques sont développés et gérés par un seul fabricant. L’expérience utilisateur peut être plus cohérente car les différents éléments du système ont été pensés pour fonctionner ensemble.
Garantie
Le scanner va devenir un outil important de votre pratique quotidienne, une bonne garantie est donc essentielle pour protéger votre investissement.
Accompagnement
L’utilisation d’un scanner intra-oral nécessite une phase d’apprentissage. Soyez attentif à la formation et l’accompagnement proposés par le fabricant.
Témoignage du Dr Waddah Sabouni, orthodontiste à Toulon
« Mon cabinet est équipé depuis 2009 du scanner intra-oral Cadent d’iTero, commercialisé par Invisalign, qui était le premier scanner intra-oral en orthodontie en France. Selon moi, un scanner doit répondre à plusieurs critères : il doit être facile à utiliser, rapide, performant, en termes de qualité de l’image à la sortie et, la chose la plus importante, il doit être compatible avec les sociétés avec lesquelles nous avons l’habitude de travailler. En tant qu’orthodontistes, l’arrivée des empreintes optiques avec les scanners intra-oraux a changé notre profession. Auparavant, réaliser des empreintes pour nos jeunes patients entre trois et neuf ans était une épreuve très difficile pour l’enfant comme pour le parent. L’empreinte optique a donc été un gain de confort pour eux, mais aussi un gain de temps et de précision énorme. Cela permet d’avoir un appareillage de meilleure qualité, étant donné la grande précision de l’empreinte et de la mesure réalisées. Le seuil inconvénient reste le coût d’acquisition des scanners intra-oraux qui reste très élevé. Il faut donc que les jeunes praticiens qui s’équipent sachent que l’amortissement de cet appareil doit se faire sur 3 ou 4 ans maximum, vu la très grande vitesse de développement et d’évolution de ce type d’équipement. »